Oedipe, le mythe.

LE MYTHE :

Mythe (selon TLF) : Récit relatant des faits imaginaires non consignés par l’histoire, transmis par la tradition et mettant en scène des êtres représentant symboliquement des forces physiques, des généralités d’ordre philosophique, métaphysique ou social.

En Grèce on appelle cela « mythos » qui fut d’abord une tradition orale. Le fait que le mythos se transmettait oralement, cela a engendré des disparités, des réinterprétations. C’est une époque reculée ou les Dieux se mêlaient aux hommes, où des héros existaient. Le mythe est étroitement lié au sacré. C’est un récit non historique qui essaye de donner une explication générale à toutes les questions sans réponses des hommes (= étiologue). Il est réactualisé à chaque fois qu’il est raconter mais il reste une motrice narrative (= qqch qui permet de donner naissance à qqch).

LES ORIGINES DU MYTHE D ŒDIPE :

• C’est l’histoire de la maison royale de Thèbes, les labdacides. Au commencement, Zeus à enlever Europe. Le père d’Europe, Agenor, envoie Cadmos pour l’à ramener. A Delphes, Apollon dit à Cadmos de laisser tomber et de créer Thèbes à la place lorsqu’il rencontrera une génisse.
• Une fois la ville fondée, un problème persiste : la source des environs est gardée par un dragon. Cadmos tuera le dragon et c’est Athéna/Harès qui lui conseilla de planter les dents du dragon. Ainsi, jaillirent des hommes de la terre qui se mirent à s’entretuer (= violence, dès les origines). A la fin, il n’en reste plus que 5 : les Spartoï, qui fonderont les grandes familles de Thèbes avec Cadmos.
•  Le petit fils de Cadmos, Penthée, refuse de fêté les grandes dyonisis. Alors dyonisos (= qui est née de la cuisse de Zeus, son père, après que sa mère s’est fait brûler par Héra) tue Penthée grâce à son fils Agavé (=paricide).
•  Plusieurs années plus tard, Laïos tombe amoureux de Crésipse et le viole. Il sera maudit. Par la suite il épouse Jocaste qui est presque stérile, on lui dit que s’il a un fils il le tuera et couchera avec sa mère. A la suite d’une soirée trop arrosée, Jocaste tombe enceinte. Ils décident de se débarrasser de cet enfant, un berger devait l’abandonner sur le mont Cithéron mais un berger de Corynthe le récupère.

Sophocle va mettre en avant l’aspect tragique du mythe.

SOPHOCLE

Né à Colone, près d’Athènes vers -495 et mort en -406, Sophocle reçut une très bonne éducation traditionelle et aristocratique. Il eut une place importante au sein de la politique et composa 123 drames et eut une vingtaine de victoires lors de concours. Sept pièce nous sont parvenues entières tel que : Œdipe Roi, Antigone ou encore les Trachidiennes. Grâce à lui, la technique théâtrale à connu une évolution capitale en introduisant un troisième acteur et changea de 12 à 15 nombres de choreutes. Il est mort à l’âge de 90 ans, l’âge d’or d’Athènes. Il était vu comme la sagesse de la ville.

PIECE DE SOPHOCLE

• Prologue, qui correspond à l’exposition :
• P11-14 : Prêtre supplie à Œdipe de vaincre la peste
• P14-16 : Créon reviens de la Pythie, annonce sa trouvaille
• P16-18 : Parodos (=prière aux Dieux, description pathétique de la ville)
• Episode 1 :
• P19-21 : Œdipe s’engage à trouver le coupable
• P22-27 : Tirésias refuse de parler, Œdipe le violente, Tirésias finit par avouer. Œdipe croit à un complot avec Créon.
• Stasimon 1 : Description du coupable poursuivi par les Dieux
• Episode 2 :
• P29-30 : Créon interroge le chœur
• P30-33 : Créon se défend devant Œdipe à cause de ses accusations
• P34-35 : Jocaste médite par rapport à la dispute d’Œdipe et de Créon
• P35-41 : Jocaste raconte les circonstances de la mort de Laïos, Œdipe raconte son histoire.
• Stasimon 2 : Horreur devant la démesure dont l’homme est capable
• Episode 3 :
• P42-44 : un corinthien annonce la mort de Polybe
• P44-49 : Œdipe écoute l’histoire du corinthien
• P49-50 : explosion de joie du chœur qui imagine l’origine divine d’Œdipe
• P50-53 : le berger fait comprendre que la prophétie s’est réalisée
• Stasimon 3 : Déploration du malheur d’Œdipe
• Exodos :
• P55-57 : Récit de la mort de Jocaste et automutilation d’Œdipe
• P57-60 : Déploration d’Œdipe et du chœur (=kommos)
• P60-64 : Créon fait les modalités de l’exil, lui amène Antigone et Ismène pour les au revoir
• P64 : Epilogue – Réflexion du coryphée sur l destinée humaine.

Aristote qualifie la pièce de Sophocle de modèle parfait pour la tragédie car l’on passe du bonheur au malheur ainsi que du malheur au bonheur, il y a des situations vraisemblable, un changement de sort.  On peut remarquer que Sophocle joue sur des structures ternaires : Dévoilement en trois temps (= erreur -> vers la vérité -> chute), 3 scène à 3 personnages et 3 scènes de supplications.

PASOLINI

Est née le 5 mars 1922 en Italie et s’est fait assassiné le 2 novembre 1975. Pour Pasolini, ce film montre sa vie. Au début le père d’infanterie et la mère sont ses parents. Les tenues ont étés inspirées de tenues de ses parents et les lieux rappel l’Italie de son enfance. Il était très fusionnel avec sa mère et habita avec elle très longtemps. On peut imaginer que la partie mythique serait le rêve de l’enfant du prologue. Il y aurait aussi des éléments homosexuels (Œdipe face à une prostituée, fuit), le messager est joué par l’amant de Pasolini. Il y a des éléments Marxistes (Œdipe joue un air révolutionnaire devant une usine).

POINT DE VUE DANS LE FILM :

Explication de deux séquences du film :

• 1ère séquence : ville et mariage
• Désolation à Thèbes : cri des charognards, chant de deuil, gros plan sur les plaies
• Supplication des adultes
• Scène de mariage, ville illuminé de flambeau, nuit de noce filmée avec pudeur.
• Gros plan de cadavre, effet de contraste avec le mariage
• C’est le jour, ville désolée, on voit le crime au grand jour
• On vole les corps morts (= collier en or sur une femme morte, peste touche tout le monde)
• 2ème séquence : Œdipe et le prêtre
• Décor qui rappel le théâtre grec =lien avec Sophocle
• Œdipe est mis en évidence mais pas en valeur
• 4 gardes dont 2 assis -> plus assez de garde pour le Roi
• Faux raccords du mouvement avec le décor = désordre dans la cité
• 1ère prise de parole : prêtre revendicatif, agressif.
• Œdipe s’en fiche, plus préoccupé par la chambre. Sourire avec Jocaste
• Discours d’Œdipe peu convaincant, il est présomptueux
• 3ème séquence : Créon et Œdipe
• Texte identique à Sophocle mais moins convaincant
• Œdipe violent, autoritaire, attaché à son pouvoir
• Jocaste sourit comme fière de son homme, de son fils.

Dans l’ensemble du film il y a 3 parties visibles :

• Le prologue : représente la naissance et l’enfance du héro, là où s’est développer son complexe. Attachement avec la mère, hostilité envers le père. On peut voir à travers les yeux de l’enfant. Reviens sur des souvenirs marquant. Les couleurs sont gris bleue, souvent très sombre. Raccord avec les pleurs du bébé qui laisse place au bébé qui pleure dans le mythe
• Partie antique : musique violente, lumière violente. Dimension onirique (=rêve de tué son père et d’épouser sa mère) causée par le déploiement du cinéma de poésie. Dramatisation au sens psychanalytique, transposition de la pièce de Sophocle.
• Epilogue : errance d’Œdipe en Italie à Bologne 30 ans plus tard en 1960.

PERSONNAGES

Personnage vient du latin « persona » qui signifie masque. Le masque au théâtre antique permettait de se faire entendre très loin mais il cachait les expressions du personnage que l’acteur jouait. Chez Pasolini les personnages sont peu naturel, ce sont des marionnettes que l’on fait parler et agir (= coquille vide).

ŒDIPE : oida : je sais / pous : le pied. C’est un pharmacos (bouc-émissaire)

...