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Le Moyen Âge et les Mérovingiens

Fiche : Le Moyen Âge et les Mérovingiens. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Octobre 2017  •  Fiche  •  3 070 Mots (13 Pages)  •  910 Vues

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Chapitre 2 : Le Moyen-Âge et les Mérovingiens

Dès la fin du IIIe siècle, la frontière fortifiée romaine (le limes) est de plus en plus poreuse, c’est-à-dire que les peuples nomades (barbares) s'installent sur le sol de l'empire romain de manière ponctuelle. Ils établissent des points de peuplement précis, délimités, identifiés. À partir de ces points, ils multiplient les pillages et les razzias. Rome doit faire face à cette menace extérieure à son empire, une menace qui s'installe, qui se précise sur les terres conquises au sein même de l'empire.

En même temps, le paysage institutionnel de l'empire est transformé par le christianisme.

De par son gigantisme, l'empire romain et son administration posent de problèmes considérables. D'un empire conquérant, Rome devient de plus en plus fragile parce qu'exposé à l'instabilité politique, exposé à l'armée omniprésente qui fait et défait les empereurs et sur les frontières de l'empire. L'empereur lutte sur le Rhin contre les Alamans et les autres peuples germaniques, et en Orient, il combat les Perses. Pour mener en bien la défense de l'empire, l'empereur Dioclétien va confier le front occidental à un autre officier de l'armée. Il va recevoir en 286 le titre d'Auguste et les insignes du pouvoir impérial. En 337, l'empire éclate, il n'est plus unifié, il va y avoir un empereur d'Orient et un empereur d'Occident. L'empire éclate parce qu'il est beaucoup trop gigantesque. Ces deux empires vont évoluer de manière parallèle.

En Occident, l'unité politique qui existait disparait. L'unité culturelle romaine également. En 476, l'Empire d'Occident tombe. Au Ve siècle, la Gaule est dotée d'une administration efficace. Elle est culturellement métissée, c'est-à-dire  chrétienne de religion, mas assez loin de Rome d'un point de vue politique. Les invasions des peuples nomades se multiplient, ils franchissent le Rhin et les provinces occidentales de l'Empire deviennent des royaumes barbares.

En 476, un chef barbare se nommant Odoacre prend Rome et dépose l'empereur. C'est la chute de l'empire romain d'Occident. C’est un événement considérable car une des civilisations les plus brillantes qui a conçu de manière élaborée le droit et les institutions disparait. Sur les ruines de cet empire de la romanité, on va se constituer des principautés barbares qui sont très en retrait dans l'organisation par rapport à l'organisation politique et sociale romaine. À la fin du Ve siècle, les Francs de Clovis entreprennent la conquête de toute la Gaule romaine. Ils dominent tous les autres peuples germaniques. Ils vont relier dans le domaine des institutions :

  • la tradition germanique
  • l'héritage romain
  • le christianisme

Ils vont réussir à fusionner tous les peuples qu'ils dominent dans le même temps. Ils vont apparaître comme la principale puissance de l'Occident. Entre le VIe et Xe siècle, l'héritage romain reste présent. Les descendants de Clovis sont appelés les Mérovingiens. Ils règnent sur la Gaule jusqu'au début du VIIIe siècle. La royauté mérovingienne dure donc près de deux siècles. Elle commence à l'avènement de Clovis et s'achève en 754. C'est une dynastie qui s'établit progressivement, qui se traduit par un renouvellement considérable des institutions laïques, mais elle permet aussi un développement des institutions ecclésiastiques. En s’installant en Gaule, les Francs font fédérés les peuples soumis et constitués un véritable royaume : regnum francorum (royaume des Francs). Les territoires qui formeront la France sont réunis sous une même autorité. Mais ce royaume repose sur des bases fondamentalement différentes que celle de la conception romaine du pouvoir. Elles sont très en retrait par rapport à l'idée romaine de respublica et d'État. Même si on observe une certaine acculturation juridique, c'est-à-dire un certain syncrétisme.

Section 1 : les caractères de la royauté germanique

Les critères selon lesquelles les Francs choisissent leur roi et aussi les règles de transmission de pouvoir s'opposent nettement à la conception romaine du pouvoir. En effet, on ne trouve plus chez les Francs une idée d'un ordre juridique supérieur dépassant la simple personne titulaire d'un ou des autorités publiques. Le pouvoir royal mérovingien repose d'abord sur des bases personnelles. Le chef du groupe doit être un personnage charismatique, il doit s'imposer au groupe. Le roi franc est un chef de guerre, de clan, un orateur, un homme qui doit faire régner la justice, qui doit faire la preuve de sa valeur et de sa force physique. La royauté mérovingienne repose sur la symbolique de la force et de la valeur guerrière. Les pouvoirs du roi franc repose sur 2 éléments : l'autorité qu'il fait valoir et les liens particuliers qu'il tisse avec ses guerriers.

§1 : Une royauté patronale

L'autorité que le roi franc fait valeur repose sur 2 attributs d'origine germanique : le mundium et le bannum.

  • Le mundium : pouvoir d'origine patriarcale c'est-à-dire le pouvoir de protection d'un être sur un groupe d'individus (famille) ou bien de protection d'un chef de guerre sur ses fidèles. Par ce pouvoir, le roi procure la paix, il offre protection à ceux qui se soumettent à son autorité. Il peut rendre la justice. Celui qui s'oppose à lui s'expose à des sanctions pécuniaires.
  • Le bannum : celui qui s'oppose au chef et qui refuse de payer se met hors la loi et du ban. Il sort du bannum : pouvoir et lieu du commandement, l'ordre, l'interdiction, la contrainte. C'est grâce au bannum, au pouvoir de commandement, que le roi légifère et exige certains services. Il peut obliger les guerriers à se rendre l'armée lorsque le roi la convoque.

Le roi mérovingien ne gouverne pas seul. Il s'appuie sur une aristocratie puissante, sur des guerriers renommés qui deviennent rapidement de grands propriétaires. Ces guerriers sont les proches du roi, ils prêtent serment au roi, et ce serment doit être régulièrement renouvelé pour bien marqué de façon permanente l'adhésion de l’aristocratie à l'autorité du roi. En principe, ces guerriers s'engagent sans contrepartie. En réalité, le roi récompense ses fidèles en leur octroyant des cadeaux. Ils vont rallier le roi qui leur promet le plus de cadeaux. Ces guerriers vont passer d'un roi à un autre. Ce serment réservé à l’aristocratie va devenir un serment public. Ce serment va devenir le principal mode d'engagement du Moyen-Âge en France. L'allégeance, la fidélité ne s'opèrent pas à la faveur d'une chose publique, de l'État, mais elles se portent sur celui qui commande. On a ici une relation d'homme à homme fondée sur l'honneur, matérialisé par le serment de fidélité prêtée au roi par tous les hommes libres mais surtout par l'aristocratie franque. C'est par ces guerriers, cette aristocratie, que le roi assoit son autorité.

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