Je me souviens cas

FRANÇAIS : Je me souviens

I) 1) Fonctionnement du souvenir

Jean-François DORTIER : Mémoire à court terme et à long terme. Mémoire procédurale (savoirs acquis), déclarative (savoirs formulables) et épisodique (souvenirs personnels). Ex d’une tablette de cire à graver avec la pointe du stylet qui s’enfonce plus ou moins dans la tablette.

Saint-Augustin : Image du labyrinthe pour désigner le fonctionnement de la mémoire, ses errements, ses tâtonnements, ses impasses. Les souvenirs sont là mais le chemin pour y accéder n’est pas linéaire. + Dynamique de la mémoire : acte volontaire du sujet et échappant à la conscience, surgissement inattendu. Le présent se décline sous 3 formes : au sujet du passé, au sujet du présent, au sujet de l’avenir.

Henri BERGSON : 2 formes de mémoires : la mémoire-habitude (fondée sur la répétition, renvoie vers le futur la plus utile), la mémoire-souvenir (la plus humaine, renvoie vers le passé). Mémoires complémentaires mais aussi contradictoires. + Durée intérieure cad que le temps changera si on s’ennuie ou si on s’amuse, il paraîtra plus long ou plus court. « La conscience est un trait d’union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l’avenir ».

Jean-François MARMION : différentes phases du processus de la mémoire :

• L’encodage intègre l’information dans son contexte.
• La logique associative : image du puzzle
• Les méthodes mnémotechniques : reposent sur des principes analogues.
• La métamémoire : instance supérieure qui organise et distribue les souvenirs en catégories.
• La réminiscence : souvenir vague, imprécis, ancien, émergence inconsciente et répétitive de souvenirs coupés d’un événement passé.

Le Clézio : constat de rupture entre le présent et le passé : ce dernier n’est plus, il appartient à une époque révolue, mais il y a une continuité. + Mémoire involontaire : synesthésie : le passé surgie grâce à des sensations (odorat, ouïe, vue) + Il faut s’abandonner, « devenir invisible » pour se dégager du présent et faire venir à soi des pans entier de son passé. Chaque pièce du puzzle, contextualisée, s’assemble et forme une réminiscence cohérente.

François-René CHATEAUBRIAND : Mémoire involontaire, grâce aux synesthésies, capacité à pouvoir circuler dans les différentes dimensions du temps.

2) A la croisée du personnel et du collectif

Jean-Jacques ROUSSEAU : Souvenirs d’enfance : idéalisation de sa tante Suzon.

FREUD : Idéalisation = caractère narcissique : celui qui idéalise ses parents en s’identifiant à eux, renforce en fait son « moi » idéal.

Alfonse de LAMARTINE : Étant jeune il aima une fille qui meurt un an après. C’est grâce au lieu, le Lac du Bourget, que les souvenir reviennent. Plusieurs temps s’entrecroisent : le passé proche, le présent. Méditation nostalgique vers le passé (= élégie). Souvenir lié à la mélancolie et à la nostalgie, ce qui amplifie sa portée en la teintant d’une tristesse douce ou douloureuse. La mélancolie = pas lié exclusivement au processus du souvenir mais elle trouve en lui une voie d’expression. La nostalgie = relie souvenir et regret.

Michel LEIRIS : traumatisme d’enfance : violent choc physique ou émotionnel. L’âge d’or de son enfance semble être achevé brutalement après ce traumatisme, et ce dernier devient un élément constitutif de sa personnalité.

MONTAIGNE : mémoire endeuillée : le décès de son ami La Boétie laisse un vide. L’expérience du deuil, du manque, s’accompagne par une prise de conscience douloureuse. Ce qui a été ne sera jamais plus, on le mesure après coup, une fois qu’on l’a perdu. Le « nous » domine, ils ne sont pas deux, mais qu’un. Si l’autre n’est plus, je ne suis plus, comme un individu amputé d’un de ses membres.

Olivier LUMINET : Souvenirs flashes : lorsque l’évènement est lié à un contexte extrêmement précis (ex : 11 septembre). Articule le plan personnel (souvenir épisodique) et historique (souvenir collectif).

• Le souvenir flashe doit être jugé comme important et comme lourd de conséquences pour la vie et le bien-être d’un individu = en évaluer l’impact : rupture, bouleversement basculant vers une nouvelle ère. L’individu doit se sentir concerné (ex : Martin Luther King, Malcom X).
• L’évènement doit être nouveau et inattendu.
• Ressenti émotionnel (ex : Charlie Hebdo).

L’évènement ne m’appartient pas.

Il faut :

• Un évènement important
• Un avant évènement
• Un après évènement
• Des émotions (tristesse/joie)

Le ressassement de l’évènement favorise le maintien du souvenir flash, voire permet son renforcement. Processus social qui construit peu à peu le souvenir collectif). Enjeu : créer dans le souvenir commun partagé, une mémoire collective.

Processus de ressassement :

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