Insertion des jeunes
Fiche : Insertion des jeunes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar munchmel • 26 Mai 2016 • Fiche • 3 972 Mots (16 Pages) • 1 033 Vues
DOMAINE DE COMPETENCES 4 |
L’insertion des jeunes |
Module S6-4-M11 |
13/05/2016 |
Introduction
Notre société aujourd’hui se caractérise par une situation socio-économique dégradée, en témoigne les derniers chiffres du chômage soit 3 059 000 demandeurs d’emplois en février 2016 (incluant les DOM). En ce qui concerne les jeunes de moins de 25 ans, le taux de chômage en novembre 2015 atteint un chiffre record de 25.7%. Au niveau européen, le chômage touche 6 millions de jeunes sans emploi et 7,5 millions sans emploi ni formation. Les pays du Sud de l’Europe comptabilisent des taux de chômage des jeunes de plus de 30% par exemple l’Italie 38.1%, l’Espagne 47.5%, la Grèce 49.5%. A contrario, le Royaume-Uni a un taux de chômage des jeunes de 13.5% et l’Allemagne moins de 7%.
Nous constatons que les jeunes, en France, occupent une place particulière sur le marché du travail. De ce fait comment pouvons-nous définir cette jeunesse ? Selon l’INSEE, la jeunesse désigne une classe d’âge. Elle fait référence à une population regroupant des personnes mineures mais aussi majeures. Pierre BOURDIEU a qualifié le jeune de « mi enfant - mi adulte », statut temporaire qui constitue « un fait social très important »[1].
En France, face à ce constat, des politiques d’emploi se sont succédé afin de favoriser l’insertion des jeunes. Cette insertion implique l’intégration d’une personne au sein d’un système socio-économique. Il s’agit d’un « processus qui conduit une personne à trouver une place reconnue dans la société ». En l’absence d’un soutien familial suffisant, le passage vers l’âge adulte apparaît particulièrement difficile. En effet, le jeune doit non seulement trouver de quoi subvenir à ses besoins, mais aussi se constituer un réseau social, professionnel et affectif.
Ainsi, il convient de présenter les principales orientations et dispositions des politiques publiques, en mettant en exergue les acteurs en faveur de l’insertion des jeunes. Enfin, nous illustrerons par un projet partenarial et territorial afin de présenter la place de l’assistant de service social.
Question 1 : Vous présenterez l’évolution des politiques sociales en faveur de l’insertion des jeunes ainsi que leurs principales orientations et dispositions.
Ces 40 dernières années, la politique de l’emploi a mis l’accent sur l’insertion professionnelle des jeunes. Considéré comme un problème social aigu, le chômage des jeunes a suscité de multiples analyses et débats. Les gouvernements successifs ont pris des mesures et des dispositions visant à augmenter le volume global d’emploi et ainsi réduire le nombre de chômeurs quel que soit leur âge dont les jeunes font partie.
Dans les années 70, le premier Pacte National pour l'Emploi des Jeunes est lancé par Raymond Barre. Il vise alors à inciter les entreprises à prendre des jeunes lors de périodes de stage en échange d’exonérations de charges sociales.
Dans les années 80, face au développement du chômage des jeunes et aux sorties d’école sans diplôme, Bertrand Schwartz remet à Pierre Mauroy (Premier Ministre), un rapport préconisant une politique d’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Ce rapport préconise le développement de dispositifs de formation en alternance, dont les buts sont d’améliorer la préparation à l’entrée dans la vie active et de rapprocher l’école et l’entreprise. La politique repose alors sur la mise en place de structures locales, partenariales et transversales.
De ce rapport, découle alors l'ordonnance n°82-273 du 26 mars 1982 relative aux mesures destinées à assurer aux jeunes de 16 à 18 ans une qualification professionnelle et à faciliter leur insertion sociale. Sont alors créées sur l’ensemble du territoire français les Missions Locales et Permanences (PAIO). Elles ont vocation à proposer aux jeunes de 16 à 25 ans des guichets uniques, regroupant des professionnels à même de les accompagner dans les difficultés d’insertion tant professionnelles que sociales. L'insertion professionnelle des jeunes devient une préoccupation nationale.
La loi du 19 décembre 1989 favorisant le retour à l'emploi et la lutte contre l'exclusion professionnelle, met en place le Fonds d'Aide aux Jeunes (FAJ) pour palier à la limitation d'âge conditionnant le droit au RSA à 25 ans. Le FAJ est généralisé en 1992 et reste une compétence des Conseils Départementaux.
Le 19 juin 1997, dans sa déclaration de politique générale, M. Lionel Jospin (Premier Ministre), déclare que « la problématique d’emploi des jeunes devient une priorité nationale ». Ainsi, les premiers « emplois-jeunes » sont créés par la loi du 16 octobre 1997 relative au développement des activités pour l'emploi des jeunes dans les secteurs public et associatif, ayant un caractère éducatif, social ou culturel. L’idée sous-jacente est que les difficultés d’insertion dans l’emploi peuvent s’expliquer pour partie par des freins à l’emploi tels que les problèmes de mobilité, de santé, de logements, de formations.
En 1998, Martine Aubry fixe trois orientations concernant la politique d’insertion des jeunes : l’emploi, le logement et la santé. En matière d'emploi, un Plan local d'Insertion et d'Emploi (PLIE) est créé afin d'offrir un parcours d'insertion individualisé. Un programme TRACE (TRajet d’Accès à l’Emploi) est créé par la loi d’orientation du 19 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions. C’est la première mesure d’accompagnement individualisé vers l’emploi à grande échelle qui cible uniquement les jeunes (de moins de 26 ans sans qualification ou cumulant des freins sociaux, familiaux et personnels).
La loi du 29 août 2002 portant création d'un dispositif de soutien à l'emploi des jeunes en entreprise, introduit le programme CIVIS : Contrat d’Insertion dans la Vie Sociale, mis en œuvre par le réseau des missions locales. Le CIVIS s’adresse au même public que le programme TRACE qu’il remplace, à savoir des jeunes de 16 à 25 ans révolus qui rencontrent des difficultés particulières d’insertion professionnelle.
Dans la continuité d'une approche globale, la loi du 18 janvier 2005 de programmation pour la Cohésion Sociale propose des mesures spécifiques pour l'insertion des jeunes. En matière d'emploi, il vise à favoriser l'apprentissage, développer les recrutements dans la fonction publique et accompagner les jeunes vers l'emploi durable.
...