Exemple de fiche de lecture

Cette fiche de lecture présente l’œuvre de Marie RAJABLAT La toilette, voyage au cœur du soin . Cette œuvre a été écrite en 2003 et apparaît dans l'édition Masson. Elle provient également de la collection Souffrance psychique et soins, et comporte 111 pages.

Marie RAJABLAT est une infirmière de secteur psychiatrique dans un centre médico-psychologique, elle est également co-responsable du CRASI (centre de recherche et d'animation en soins infirmier) du centre hospitalier Gérard Marchant se situant à Toulouse.

Elle est notamment titulaire d'un diplôme d'études approfondies d'histoire des pratiques soignantes. M. RAJABLAT a écrit différentes œuvres, et a notamment co-écrit l'œuvre Schizophrénie et soins infirmiers avec deux autres auteurs. En 1999, la 1ère édition de son œuvre La toilette, voyage au cœur du soin a été publiée, c'était un modèle universitaire. Elle a donc modifié son œuvre afin de publier la 2ème édition 4 ans plus tard.

Cette seconde édition de M.RAJABLAT est un récit, en effet, cette œuvre s'accompagne d'un recueil de témoignage de professionnels d'expériences, permettant aux lecteurs d'avoir une meilleure visualisation du métier de soignant.

Son œuvre fait appel au courant de pensée infirmier. Effectivement, son récit présente différents témoignages portant sur la pratique infirmière. Son œuvre est accessible par un public averti, c'est-à-dire un public ayant les capacités de réflexion sur le sujet afin de comprendre le fond de la pensée de l'auteur. L’œuvre présente aux lecteurs l'importance d'un acte, qui est la toilette mais également les difficultés que cet acte peut entraîner. Effectivement, la toilette, n'est pas seulement un acte technique relevant du rôle propre de l'infirmier, c'est également un acte relationnel permettant aux soignants de communiquer avec les patients afin de pouvoir tisser des liens relationnels, et instaurer un lien de confiance entre un soignant et une personne soignée. La toilette n'est pas un moment facile, c'est entrer dans l'intimité de la personne concernée, toucher à son apparence, son vécu (souvenirs par exemple), son corps, s'immiscer dans sa vie mais aussi dans sa pudeur, le soignant par cet acte, touche donc à l'identité de la personne. Par la toilette, le soignant utilise un de ces cinq sens, qui est le toucher. C'est un des sens qui pose quelques difficultés. En effet, il fait appel à la notion d'érotisme chez les individus, lors de la toilette, le soignant va être en contact avec la peau du patient, ce qui peut provoquer chez ce dernier des sensations corporels de plaisir et même de plaisir sexuel. Le soignant développe également son odorat lors de cet acte.

Cette œuvre évoque également la différence entre le Moyen-Age et aujourd'hui par rapport à l'hygiène. A ce jour, l'hygiène est une notion très importante chez toute population, malgré que chacun à une opinion,une conception ainsi qu'une vision différente de l'hygiène.

Dans cette première partie, nous allons voir le cadre de référence du soin.

Au Moyen-Age, les cultures, les opinions, les mœurs étaient tous différents. La notion d'hygiène était définie comme un enjeu morale où la « netteté du corps était un code de société ».^[1] Au lieu de prendre soin de soi, de son corps, les individus se basaient davantage sur l’apparence en mettant en lien deux sens : la vue et l'odorat. Les personnes ne pensaient qu'à la société et au bon savoir-vivre. Au fil des siècles, l'hygiène change ainsi que les habitudes. La notion de propreté du linge fait son apparition, faisant référence à l'apparence, à tout ce qui est visible par autrui. Au cours du 20è siècle, la notion de bien-être et donc ici celle d'être bien dans son corps, apparaît. Le vêtement n'apparaît également plus pour le regard d'autrui mais pour le regard de soi. Il y a également l'apparition des publicités ou d'espaces de remise en forme qui permettent aux individus de prendre soin de leur corps pour se sentir mieux, de pouvoir se regarder et d'être fière de ce qu'ils ont pu faire pour eux-même. L'individu au cours de sa vie, transmet des sens, transmet des informations à autrui en ayant conscience de ce qu'il est, de ce qu'il devient, par exemple la femme enceinte, donne à son enfant des sensations, des visions mais qui sont propre à elle-même. Le fœtus par la suite, formera ses propres habitudes, idées et conception de la vie. L'auteur fait comprendre aux lecteurs, que la peau qui est une protection de l'individu, renferme en elle toute la vie de ce dernier (sensations, émotions, désirs par exemple). Dans cette première partie, l'auteur montre qu' avec des simples jeux d'eau, ou divers soins thérapeutiques, le patient peut être mis en confiance, c'est le commencement d'un long travail, l'auteur utilise le terme  « d'apprivoiser »^[2]2. En effet, le patient accepte le contact avec les autres, de plus il accepte le fait d'être aidé et d'entrer dans la socialisation grâce à ces diverses méthodes. Cela montre aux lecteurs, que la profession d'infirmière ne demande pas que des actes gestuelles (technique), elle demande également du relationnel ainsi que de la communication. L'auteur a effectué une enquête auprès de ses collègues soignants sur la toilette. L'enquête montre que certaines rencontres entre soignants et patients sont agréables, à l'inverse certaines sont difficiles à prendre en charge, le soignant doit faire le vide intérieur, pour se focaliser uniquement sur le soigné. Présence de difficultés sur la toilette en générale mais davantage sur la toilette intime. L'auteur fait comprendre que la toilette dont personne ne parle, où pour certains soignants c'est une obligation ou une corvée, est un acte à part entière où le relationnel à une place importante, sans oublier que le patient est un individu, il est également touché par cet acte.

Cette seconde partie s'intéresse au savoir-faire de la profession. L'auteur nous parle d'une situation réelle d'un homme M. Loubly vivait dans l'insalubrité la plus complète, accompagné de ses chats. La prise en charge est longue et périlleuse, beaucoup de soignants n'ont pas résisté à l'odeur, la crasse, la saleté de son lieu de vie. Mais l'auteur accompagnée de deux de ses collègues ont réussi petit à petit, à former des liens avec l'individu, et permettre à ce dernier de reprendre confiance en lui, confiance en autrui, de recommencer à avoir un minimum d'hygiène. Cette situation montre qu'un réel projet de vie et d'hygiène est effectué autour de cet homme. Un travail d'équipe se met en place, ce qui montre que les soignants ne sont pas seuls face aux patients et aux différentes décisions à prendre.

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