Epistémologie politique
Fiche : Epistémologie politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alèxe Duvaut • 5 Novembre 2017 • Fiche • 1 220 Mots (5 Pages) • 597 Vues
Chapitre 1 Une curiosité ancienne pour le fait social
L’intérêt pour l’Homme en tant que fait social, fait de l’Homme est une curiosité ancienne.
Section 1 Les sophistes : désenchanter la société
Les sophistes sont des professeurs de rhétorique qui ont eu un succès important en Grèce Antique au 5ème siècle av JC. Ils font du langage un instrument du pouvoir et vende leur science du langage comme une arme de pouvoir comme un instrument pour dominer les esprits. C’est philosophiquement audacieux parce que c’est considéré qu’il n’y a pas de vérité du langage, le langage n’engage pas vis-à-vis du réel celui qui le manipule.
A la base de cette position on trouve une affirmation d’un sophiste : Protagoras « l’homme est la mesure de toute chose, l’homme est la source de toute mesure et cela veut donc dire que le jugement de l’Homme est la source de toute valeur. » Pour lui la connaissance n’est qu’un degré de la sensation. Or, les hommes sentent différemment et sa mesure est individuelle. La sensation est subjective donc la conception que l’Homme a du monde, dépend de sa sensation individuelle, et ce que l’on croit être la connaissance n’est qu’une opinion personnelle. Tout est donc très relatif. Par conséquent, il n’y a pas de vérité, seulement des opinions sur la vérité.
Aussi pour les sophistes, dans leur système de démocratie, le peuple doit être la seule source de normes, ils légitiment pour les citoyens le fait d’être cette source unique. Mais c’est la porte ouverte à la tyrannie, ce qui protège de la tyrannie c’est ce qui limite le pouvoir.
Ce qui nous intéresse c’est cette ambition qu’ils ont de donner à l’Homme tout pouvoir sur l’Homme, puisque que la vérité pour l’Homme doit être celle édictée par les dominants (justice est subjective : opinion des dominants de ce qui est juste)
-RF Platon et Aristote contre les Sophistes-
Guy Debord, a fait une critique de la « sophistique moderne » : « dans les sociétés contemporaines, le vrai n’est plus qu’un moment du faux. »
Section 2 Machiavel et La Boétie : l’empirisme contre l’idéalisme
Ce sont des auteurs du 16ème siècle : humanisme, affranchissement des penseurs de la pensée religieuse.
Nicolas Machiavel est l’un de ces penseurs. Il écrit Le Prince (1532). Il est en rupture avec l’idéalisme car il considère qu’en politique, il faut cesser de se demander ce que devrait être une bonne politique. Ce qui compte avant tout ce n’est pas d’être un bon prince, c’est déjà d’être prince et avant de se demander quel devrait être l’usage du pouvoir, il faut déjà posséder ce pouvoir. Aussi comment prendre le pouvoir et le conserver ? et c’est cette question qu’il se pose. C’est une réflexion désenchantée, affranchie d’un bien idéal. Il s’est tellement affranchi qu’il affirme qu’une bonne politique ce n’est pas une politique pour faire le bien mais une politique qui maintient le prince au pouvoir. La politique n’a rien à voir avec la morale. La politique pour Machiavel est pure technique sans connotation philosophique. La politique n’est que le produit de l’action des hommes.
Etienne de la Boétie publie Traité de la servitude volontaire. Il observe les sociétés de son époque, et se demande ceci : comment se fait-il que dans les sociétés, le peuple (pouvoir du nombre) soit soumis à un seul ?
L’inégalité est-elle d’origine divine ? Pour lui non, puisque Dieu a créé les hommes égaux. Pour lui, l’origine de la hiérarchisation des hommes, de la domination est historique c’est-à-dire qu’elle est fait de culture, qu’elle est action humaine. L’Homme est la source de la domination. Il va s’interroger sur la manière dont l’Homme fait maintenir cette domination (divertissements, panem et circenses). Si les hommes se soumettent c’est qu’ils le veulent, ils y trouvent un intérêt. En se soumettant à un puissant on s’attire ses faveurs, de profiter de sa puissance, et de devenir un maitre un son tour => devenir esclave pour avoir soi-même des esclaves. L’Homme est donc responsable de sa propre servitude.
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