Citations philosophiques expliquées

Philosophie

La liberté, le devoir, le bonheur

-Le sentiment de liberté ne prouve pas la liberté. → Il ne suffit pas de se sentir libre pour l'être. Le sentiment de liberté est une expérience courante, pourtant ce sentiment n'évacue pas le soupçon de contraintes imperceptibles, surtout s'il s'agit d'actions complexes qui mettent en jeu des sentiments, des souvenirs, etc... Je peux par exemple me sentir libre de mes opinions politiques alors que je subis l'influence de mon environnement familial et social.

-On doit distinguer le libre arbitre, l'autonomie et l'indépendance → Le libre arbitre est la capacité de choisir par soi-même une action. Cela suppose que plusieurs actions soient possibles et qu'il y a des raisons qui nous poussent à agir dans telle direction. L'autonomie est la capacité de se donner à soi-même ses propres lois et de savoir pourquoi on obéit. L'indépendance est le fait de s'affranchir d'une tutelle, d'une autorité et se présente alors toujours comme une liberté relative (par exemple, on devient indépendant de ses parents mais pas de son patron au travail).

-Le déterminisme n'est pas un obstacle insurmontable à la liberté. → Le déterminisme implique une nécessité dans une chaîne de causes (si A... alors nécessairement B), mais la nécessité dans l'ordre de l'action est alors relative, car ce n'est pas l'événement A qui est nécessaire : en effet, l'homme pourrait le changer, ou du moins le comprendre. C'est en comprenant la nécessité des choses que l'on peut agir sur elle : en comprenant la relation de cause à effet, on peut par exemple changer la cause.

-Un devoir peut être librement consenti → Le devoir se présente souvent comme un ordre qui s'oppose à nos tendances naturelles, nos désirs, nos passions, nos pulsions. Mais en même temps, il s'agit d'une obligation morale qui met en jeu notre liberté. Le devoir n'est pas de l'ordre de la nécessité mécanique ni de la contrainte extérieure à laquelle je n'ai pas le choix de désobéir ; je suis libre ou non d'accepter un devoir.

-Vivre par devoir et vivre conformément au devoir, ce n'est pas la même chose.

→ C'est Kant qui établit cette distinction qui nous permet de comprendre ce qu'est vivre de manière proprement vertueuse. Lorsque j'agis par devoir, rien ne vient déterminer les maximes de mon action, ni contrainte extérieur ni influence de ma sensibilité, de mes désirs, de mes passions. C'est un « tu dois, parce que tu dois. », sans hypothèse ni condition. Vivre conformément au devoir signifie que l'on ne peut pas prouver qu'on est vertueux, car on fait « comme si » en se conformant à des règles, mais sans être sois-même auteur de ses propres lois ; cette conformité reste subjective et relative.

-Le bonheur est accessible à tous. → De fait, l'existence humaine est l'occasion de troubles, et il n'est pas possible de contrôler et de maîtriser tout ce qui nous arrive. En revanche, notre attitude face aux épreuves dépend de nous et il dépend de nous de ne pas s'attrister de tout ce qui nous arrive. Le bonheur est aussi une affaire de volonté. Si on ne peu pas rendre quelqu'un heureux malgré lui, si les circinstances ne sont pas toujours favorables, nous sommes libres et responsables de ce que nous faisons de ces circonstances, y compris de notre condition mortelle, qui rend difficile la réalisation du bonheur.

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