Les fondements du pouvoir politique
Fiche : Les fondements du pouvoir politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucie Ganachaud • 26 Mars 2020 • Fiche • 1 385 Mots (6 Pages) • 574 Vues
Les fondements du pouvoir politique
- Comment dans un Etat – qui suppose une hiérarchie, des gouvernants et des gouvernés – peut-on arriver à construire un Etat libre ?
Première source du pouvoir : la force (la plus ancienne et la plus courante)
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Tous les rapports de force peuvent être de quatre natures:
- Force physique et brutale = violence
- Force psychologique liée au talent, au charisme, à la nature de l’individu (personnalité)
- Force morale contenue dans les idéaux proposés, force d’espérance (religieuse ou politique) force qui a le plus d’impact bien qu’elle soit invisible
= limite entre politique (discours rationnel) et religieux (irrationnel)
- Force économique : puissance d’ordre matériel qui passe par richesse, argent, propriété… ex : démocratie grecque, système féodal au Moyen-Age.
La plupart des systèmes politiques combinent ces quatre rapports de force. Plus la force est invisible, spirituelle, de l’ordre du discours (et s’éloigne du matériel), plus elle a d’impact et de puissance.
La controverse entre Calliclès et Socrate dans le Gorgias de Platon
Texte 1 : Lire le texte page 428 de votre manuel
Identifier l’objet, le problème, la thèse et le plan détaillé de ce texte.
Faire le bilan du texte : opposer la thèse de Calliclès (naturalisme politique) à celle de Socrate, défenseur du droit institué.
Texte 2 : Du droit du plus fort
Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit, et l'obéissance en devoir. De là le droit du plus fort; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe. Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot? La force est une puissance physique; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets. Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté; c'est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir?
Supposons un moment ce prétendu droit. Je dis qu'il n'en résulte qu'un galimatias inexplicable; car, sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause: toute force qui surmonte la première succède à son droit. Sitôt qu'on peut désobéir impunément, on le peut légitimement; et, puisque le plus fort a toujours raison, il ne s'agit que de faire en sorte qu'on soit le plus fort. Or, qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse? S'il faut obéir par force, on n'a pas besoin d'obéir par devoir; et si l'on n'est plus forcé d'obéir, on n'y est plus obligé. On voit donc que ce mot de droit n'ajoute rien à la force; il ne signifie ici rien du tout.
Obéissez aux puissances. Si cela veut dire: Cédez à la force, le précepte est bon, mais superflu; je réponds qu'il ne sera jamais violé. Toute puissance vient de Dieu, je l'avoue; mais toute maladie en vient aussi: est-ce à dire qu'il soit défendu d'appeler le médecin? Qu'un brigand me surprenne au coin d'un bois, non seulement il faut par force donner sa bourse; mais, quand je pourrais la soustraire, suis-je en conscience obligé de la donner? Car, enfin, le pistolet qu'il tient est une puissance.
Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes. Ainsi ma question primitive revient toujours.
J.J.Rousseau, Du contrat social, livre I, chapitre 3
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Distinction EN Droit, EN FAIT, en théorie et en pratique.
Bilan du texte : La loi et le droit sont des instruments pour corriger la violence naturelle qui existe dans les rapports humains donc les lois sont des constructions artificielles strictement humaines (invention de l’esprit : intellectuelles) et sont une manière de refuser de vivre sous les lois de la Nature (loi du plus fort). De la même façon, la médecine est un ensemble de techniques et d’artifices pour lutter contre la dégénérescence naturelle. L’homme n’a aucune obligation de se soumettre aux lois de la nature, car son esprit et sa capacité de réflexion lui ont permis de s’arracher au monde naturel et d’inventer un monde d’artifices techniques, moraux, politiques. Le monde humain est un monde culturel et transformé.
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