La vision de la médecine et des médecins
Fiche de lecture : La vision de la médecine et des médecins. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pauline452515 • 24 Mars 2019 • Fiche de lecture • 2 007 Mots (9 Pages) • 541 Vues
Exposé : La vision de la médecine et des médecins
Au XIXe siècle, la médecine a changé radicalement de forme. En effet, après la Révolution française (1789-1799), un changement de vision de la société s'opère. La société fondée sur la religion, l’autorité, la hiérarchie et la communauté, a été rejetée tandis qu’une société moderne fondée sur la raison, la science, le progrès, et l’individu a vu le jour la médecine devient alors scientifique. Ainsi de nombreux médecins vont marquer le siècle par leurs méthodes et leurs travaux, comme Marie François Xavier Bichat (1771-1802, médecin biologiste) qui a découvert que le corps humain est constitué d'un ensemble de tissus qui forment un organisme, René Laennec (1781-1826) qui a inventé le stéthoscope en 1815 ou encore Louis Pasteur (géologue, physicien, chimiste et médecin) qui est à l'origine du premier vaccin contre la rage en 1885.
Mont-Oriol est un roman écrit par Guy de Maupassant en 1887 pendant la IIIe République.
Cet ouvrage aborde plusieurs thèmes dont la médecine.
Il s’agit d’un roman thermal ou nous pouvons apercevoir certains aspects de la vie de Maupassant, qu’il menait lorsqu’il était en cure à Châtel- Guyon. En effet, diagnostiqué de la syphilis (ayant pour symptômes la perte de cheveux, troubles du cœur et perte de la vue) en 1877, il s’y rend à deux reprises (1883 -1885).
Dans ce roman, on remarque que le narrateur stigmatise les médecins et la médecine en général. A travers leur portrait, leur méthode ou encore par la concurrence qui existe entre-eux.
I ère partie : le portrait des médecins
Dans cette partie, nous allons établir un portait physique et morale des différents médecins de la station d’Enval.
De nombreux médecins apparaissent dans Mont Oriol : le docteur Bonnefille, Honorat et Latonne dans la première partie et le docteur Mazelli, Mas-Roussel, Cloche, Black et Rémusot dans la deuxième.
Maupassant dresse un portrait des médecins plus ou moins avantageux.
🡪 Le docteur Bonnefille « Inspecteur des eaux et de l’établissement thermal d’Enval-les-Bains » (I, chap 1, p38) est décrit comme un homme arriéré, travaillant du matin au soir « L’établissement [était] sa chose, il y passait ses jours, on disait même ses nuits » (I, chap 1 page 38). Il est peu accueillant, sévère « surveillant ses malades d’un œil sévère et ceux des autres d’un œil furieux » (I, chap 1, page 38).
Ce tempérament se retrouve lors de la consultation de Christiane lorsqu’elle le qualifie de « fossile », de « médecin d’avant la Révolution » (I, chap 1, page 41).
Ce temps passé à travailler se reflète sur sa physionomie, « sa figure était maigre, ridée ». Il ne prend pas soin de lui « sa barbe grisâtre rarement coupée, sa longue chevelure poivre et sale ». (I, chap 1, page 28) (critique du docteur Latonne)
🡪 Ce portrait s’oppose à celui du docteur Latonne dépeint comme un homme soigné, élégant « vêtu d’un veston élégant, et tenant à la main le haut chapeau de soie qui distingue le médecin traitant dans la plupart des stations thermales d’Auvergne » (I, chap 1, page 41). Il tient un discours sur la médecine plutôt moderne, ne négligeant pas les nouvelles techniques comme celle de la mécanothérapie.
Lors de la consultation de Christiane pour ses problèmes de stérilité et de dépression, Andermatt le caractérise de « très nouveau, très ingénieux, très moderne » (I, chap 1, page 44).
🡪 Le docteur Honorat est un « gros homme propre et bien rasé, souriant et souple » (I, chap1, page38) (caractère très différent du docteur Bonnefille)
Il s’agit d’un bon vivant, un Auvergnat pur souche :
(II, chap 2, page 236)
« Le docteur Honorat ne conservait guère que la clientèle auvergnate. Il se contenait de cette fortune médiocre en demeurant bien avec tout le monde, et se consolait en préférant de beaucoup les cartes et le vin blanc à la médecine »
🡪 Le docteur Mazelli correspond quant à lui a un homme « de trente ans, grand, mince, très beau garçon, portant moustaches seulement » (II, chap 2, page 238).
Contrairement à ses confrères, ce dernier passe plus de temps à séduire les femmes qu’à les soigner :
- « Mazelli s’était assis auprès de la fille du professeur Cloche. Depuis quelques jours il la suivait sans cesse ; et elle recevait ses avances avec une audace provocante. » (II, chap 3, page 268)
+ (page 308)
Ou encore lorsque Gontran et Paul le surprenne chez Madame Honorat en grande conversation avec les petites Oriol : (II, chap 5, page 312)
- Le comte demanda :
« Et votre jolie blonde du bois Sans-Souci ? »
L’Italien sourit :
« Bah ! nous sommes en froid ; C’est une de ces femmes qui offrent tout et ne donnent rien. »
Il a des conseils avisés en matière de femme, cette situation se retrouve lorsque Gontran lui demande laquelle des deux Oriol il préfère (II, chap 3, page 270)
Gontran le prit par le bras :
« Dites donc, beau docteur, un conseil ? Laquelle préférez-vous des petites Oriol ? »
Le joli médecin lui souffla dans l’oreille :
« Pour coucher, la jeune, pour épouser, l’aînée. »
🡪 Rémusot (page 213) « Il était petit […] du savant crasseux »
Mas-Roussel (page 213) « était un beau médecin […] comme celle du docteur Latonne »
Black : (page 213) « le docteur Black […] dès le jour de son arrivé »
(Page 236) « Ce nouveau médecin […] pudeur professionnelles »
2ème partie : la méthode des médecins
Une méthode traditionnelle
Dès le début du roman nous pouvons distinguer deux méthodes différentes. L'une plutôt traditionnelle," datant de la Révolution" pratiquée par le docteur Bonnefille et l'autre qualifiée de "très ingénieux, très nouveau, très moderne" pratiquée par le docteur Latonne.
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