L'Afrique et la réforme de l'ONU
Commentaire de texte : L'Afrique et la réforme de l'ONU. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emiliedobrev • 11 Avril 2018 • Commentaire de texte • 771 Mots (4 Pages) • 546 Vues
Introduction
« Comprendre les mutations politiques, économiques, et culturelles que connaît l’Afrique interdit d’exclure la dimension internationale »[1]
De fait, à l’heure où l’Afrique se voit en quête d’une unification en matière de paix et défense, avec notamment le passage de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) à celui de l’Union Africaine (UA), un changement de paradigme parfois qualifié de « Renaissance africaine », elle est aussi en recherche profonde de plus d’amplitude sur la portée de sa voix au sein du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies.
Le Conseil de Sécurité est l’organe exécutif de l’ONU. Son rôle principal, d’après l’article 24, est « la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale » à l’aide de moyens spécifiques tels que le maintien de la paix, le déploiement militaire ou encore l’élaboration de sanctions internationales. Sur les 15 opérations de maintien de la paix actuellement dirigées par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), 8 ont pour scène le continent africain. De facto, c’est un pôle stratégique qui demande la prise en considération de son importance actuelle.
La mondialisation découle d’une réinvention constante du monde, une modification de l’ordre international, ainsi que d’une nécessité de repenser les relations internationales qui intégrerait de nouveaux aspects afin de suivre et de s’adapter à ce nouveau paradigme. Il est donc, tout à fait justifié voire même inévitable de s’intégrer comme acteur décisionnel sur les débats internationaux. Et puisque le monde ne cesse de se réinventer, l’ONU ne devrait-elle pas aussi être réformée pour répondre aux nouveaux besoins, à la mutation profonde des conflits, à la dématérialisation des frontières… Par quels moyens ? Restaurer l’équité en retirant le droit de véto et améliorer la représentativité en ouvrant le conseil de sécurité à de nouveaux acteurs.
L’Afrique, quant à elle, n’hésite pas à démontrer sa volonté d’implication sur la scène internationale et ne refuse aucune occasion pour faire porter sa voix. De toute évidence, la gouvernance mondiale l’importe. L’Afrique refuse désormais d’être mise à l’écart et de “subir le diktat des grandes puissances mondiales”[2], l’essence même de cette revendication relative au Conseil de Sécurité de l’ONU. Comprendre cette doléance africaine permet par la même occasion de remettre en question le système onusien en s'interrogeant sur la légitimité des grandes puissances à gérer les conflits internationaux tout en passant outre leurs intérêts nationaux. L’enjeu de la gouvernance mondiale est donc, ipso facto, un sujet atteignant une grande partie des États fort désireux d’implication dans le destin du monde.
L'interrogation qui subsiste est de savoir si la diplomatie africaine détient les compétences nécessaires afin d’endosser un rôle conséquent dans la conduite des enjeux géopolitiques et de la gouvernance mondiale au sein du CSNU ?
Pour ce faire, il convient tout d’abord d’évaluer la légitimité de cette requête africaine en analysant à la fois son historique ainsi que les modalités de cette réforme (I). Puis, dans un deuxième temps de voir quels sont, néanmoins, les freins et obstacles qui se dressent devant-elle (II).
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