Présentation Enfance Sarraulte
Cours : Présentation Enfance Sarraulte. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bougni • 15 Janvier 2017 • Cours • 1 117 Mots (5 Pages) • 646 Vues
Sarraute, Enfance
I. Sarraute et le Nouveau roman
Sarraute appartient au mouvement romanesque qui s’est développé au XXème et que l’on appelle le nouveau roman (Cf. voir membre sur la photo, il manque Ricardou, Butor et Duras).
Leur objectif commun : réformer totalement le genre romanesque et faire un nouveau champ de recherche et d’expérimentation par l’écriture. En effet, nombre d’entre eux ont vécu la guerre, ou en ont connu les répercussions. Ils développent ainsi une vision tragique de la condition humaine, les ressorts romanesques traditionnels sont donc pour eux, illusoires et périmés.
- La mort du héros : La 1ère remise en cause est celle du personnage. Sarraute explique que le personnage était celui qui créait la connivence entre lecteur et auteur. Selon elle, au lendemain de la guerre, il est au contraire sujet de méfiance. Aussi, le personnage devient « un être sans contours, indéfinissable, insaisissable » qui sera réduit à une lettre ou un pronom « elle, lui », éclaté en identités multiples.
- Le refus de la logique : dans la narration classique : les actions s’enchaînent dans un rapport de cause à effet ; dans le Nouveau roman, les auteurs luttent contre un leurre, celui de l’unité et de la rationalité du réel, leurs romans tournent alors le dos à toute logique. (pas de chronologie, nous sommes dans un champ d’expérimentation. C’est ainsi que Jean Ricardou définit le nouveau roman moins comme « l’écriture d’une aventure que l’aventure d’une écriture ».
II. Sarraute et les tropismes :
Chez Sarraute c’est principalement par l’expérimentation d’une « matière psychologique nouvelle » que s’envisage cette liberté formelle du récit et cette dispersion du personnage. Elle va chercher à travailler sur des sentiments fugaces, intenses et inexpliqués dans le but d’éclairer l’homme, de le découvrir plus par ses émotions que par sa raison. Ces sentiments ou émotions, elle les appelle « tropismes ». Elle en donne cette définition : « des mouvements indéfinissables, qui glissent très rapidement au milieu de notre conscience ; ils sont à l’origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu’il est possible de définir. Ils (…) constitu(ent) la source secrète de notre existence. »
= recherche psychologique sur un nouvel homme, qui ressent plus qu’il ne pense. Ouverture sur la conscience humaine et champ d’expérimentation psychologique.
III. Sarraute et l’autobiographie :
Enfance est publié en 1983 et remporte un très vif succès, il est l’avant dernier ouvrage de Sarraute, et est une autobiographie. Elle y raconte sous la forme d’un dialogue, ses souvenirs d’enfance. Cette période évoque une petite fille déchirée entre des parents divorcés, entre la Russie et la France.
- Le pacte autobiographique :
Lorsque l’on commence la lecture d’Enfance, on remarque immédiatement une rupture avec la tradition autobiographique, en effet, les termes du pacte autobiographique ne semblent pas respectés. Dans l’incipit, on ne trouve aucune volonté de d’exhaustivité, Sarraute ne cherche pas à offrir au lecteur tous ses souvenirs d’enfance mais « les petits bouts de quelque chose d’encore vivant ». On remarque dès l’incipit de fortes réticences. Dans une interview à Viviane Forestier en 1983 elle justifie ce choix : « Le souvenir, lorsqu’il n’est pas repris par le travail, est tellement grossier. J’ai sélectionné, comme pour tous mes autres livres, des instants dont je pourrais retrouver les sensations ». Il y a donc une dévalorisation du souvenir même mais il y a un défi par le travail sur les sensations qu’il implique. Nous sommes dès lors dans la continuité totale de ses projets d’écriture précédents.
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