Présentation de La Leçon de IONESCO

La Leçon

Dans La Leçon, la forme du texte constitue un obstacle à la fluidité de la lecture : cette pièce-monobloc exige un effort soutenu d'attention pour accéder à la compréhension. En effet, la pensée n'y suit pas toujours un cours logique, s'échappe dans des erreurs, des rapprochements illogiques, de aberrations, des envolées esthétiques et poétiques, des jeux linguistiques, ou bien stagne sur des répétitions : autant de procédés perturbateurs pour le lecteur, mais révélateurs d'absurdité.

Il s'agit d'un mouvement littéraire du XXème siècle : le Théâtre de l'Absurde.

Une question se pose néanmoins, à quel genre théâtral avons nous affaire ?

-Un drame ? Ionesco, en voix off au début de la pièce, emploie ce terme : "au cours du drame qui va se jouer". Le terme peut simplement signifier "pièce de théâtre" ou selon le grand robert, "un genre théâtral comportant des pièces en vers ou en prose, dont l'action généralement tragique, pathétique, s'accompagne d'éléments réalistes, familiers, comiques, bouffons" : cette dernière semble coller parfaitement à La Leçon.

-Une tragédie ? Même si les critères tragiques ne sont pas tous au rendez-vous, la pièce finit bien par la mort d'un personnage principal. Tout tragique est cependant désamorcé par la continuation de la pièce après la mort du personnage, quand d'habitude cette mort clôt la pièce. Le criminel est déculpabilisé et dédouané de son acte, encouragé à recommencer ses forfaits, donc la fin est immorale : donc anti-cathartique. Si l'on considère le tire La Leçon aussi au sens de "tirer la leçon", ici, la leçon à tirer est que le mal triomphe et perdure, quand la tragédie punit la plupart du temps le mal.

-Une comédie ? La Leçon est assurément comique : comique grinçant ; sarcasme ; comique de répétition ; de mœurs ; faux rapports logiques ; humour ; glissements sémantiques, jeux de mots...

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