Parcours Présidentiel cours BTS ESF

Séquence 5 : Intervenir accès maintien logement

Chapitre 2.3 : Connaissance des publics

Leçon 2.3.2.3 : Parcours résidentiel

I/ Fonction du logement

A) Au préalable.

Le logement est le thème central dans l’actualité sociale et politique. Les problèmes de logement sont anciens, ils existent depuis plus d’un siècle et demi, période d’industrialisation et d’urbanisation. Mais la problématique est différente selon les périodes.

Pourtant une idée est récurrente depuis le XIXème siècle : l’idéal républicain du citoyen propriétaire.

Quel sens donné à cet idéal de posséder son logement salubre, décent, familial et supposé procurer le bonheur ?

Avoir un logement, habiter un logement, n’est-ce pas un droit, une nécessité, un besoin ?

1) Nous sommes tous concernés par la question du logement en tant qu’habitant ou citoyen.

Parler d’habitat ou de logement social ne renvoie pas aux mêmes réalités, concept que parler de logement résidentiel.

Pour autant nous sommes tous concerné par le logement parce que nous avons besoin d’un espace de protection, d’un rempart privé censé nous protéger des agressions du monde extérieur (froid, chaud, malveillance des hommes, etc.)

• Cf. Hannah Arendt : «  l’enfant a besoin d’être protégé contre le monde. Sa place traditionnelle est au sein de sa famille. C’est là qu’à l’abri de 4 murs, les adultes reviennent chaque jour du monde extérieur et se retranche dans la sécurité de la vie privée.

Ces 4 murs à l’abri desquels se déroule la vie de famille constitue un rempart contre l’aspect public du monde […] ceci est valable pour la vie humaine en général […] partout où cette dernière est constamment exposée au monde sans la protection de l’intimité et la sécurité privée, sa qualité vitale est détruite. »

2. Définition

a) Définition technique

Logement :

• Bien qui relève de la production (activité industrielle et du bâtiment)
• Bien marchand qui s’échange
• Bien patrimonial qui se transmet
• Bien d’usage, de consommation
• Placement qui rapporte
• Bien situé dans un  environnement : habité dans une cité, un centre-ville ou une zone pavillonnaire à la campagne c’est habiter dans des environnements différents.

Quand on parle de logement on ne parle donc pas uniquement du sens premier de se loger.

b) Définition psychosociale

Logement :

• Espace intime distinct du dehors que ceux (personnes seules, couples, familles, etc.) qui l’occupe investissent sur le plan affectif et symbolique. Chacun habite à sa manière l’espace du logement.
• On entend souvent dire : « Dis-moi comment tu habites, je te dirais qui tu es. »

La vérité dans cet adage est liée à la structure des relations inter individuelles et familiales d’une société et se voit dans le plan des habitations qu’elle produit.

Par exemple l’organisation des chambres séparées, les espaces délimités, etc.

B) Une question politique économique et sociale

Elle concerne principalement l’habitat social. Mais lorsque nous parlons d’habitat, nous ne pouvons passer outre cette notion selon son sens strict : que signifie habiter quelque part ?

Le logement, nous l’avons vu est un lieu qui nous protège mais notre besoin de se loger ne se limite pas à ce simple besoin.

1) Notion d’habitat

Il ne s’agit pas seulement de fournir un abri. L’habitat permet aussi la construction de l’identité digne et valorisante.

Il protège et favorise la vie intime, la vie communautaire, le repli sur soi comme la rencontre.

L’acte d’habiter articule donc des demandes de nature variées : vitales et immatérielles.

Aussi lorsque l’une d’elle est absente, l’individu a du mal à s’épanouir dans son logement.

La notion d’habitat renvoie au degré d’habitabilité d’un logement c’est-à-dire la plus ou moins grande capacité de celui-ci à accueillir l’individu qui y séjourne.

L’habitat est donc un lieu où l’être humain se construit dans un espace et un temps donné.

Face au monde extérieur soumis aux changements permanents, l’habitat rempli une fonction essentielle : la fonction unifiante. Il permet à l’être humain de retrouver son encrage en lui-même, ses racines.

Habiter ce n’est donc pas transiter mais bien être « chez soi », à la maison.

Avoir un chez soi signifie donc avoir établi pour soi un lien entre un lieu et une identité.

• Soi : l’unicité de la personne
• Chez : pas de limite à la multiplicité des lieux dans lesquels la maison peut s’actualiser
• Sentiment : peut s’étendre au quartier, à la ville, au pays selon l’échelle à laquelle nous pensons.

Le « chez soi » joue comme un trait identitaire, il relève d’une dimension anthropologique et psychologique essentielles.

On comprend mieux alors la nécessité pour l’homme d’habiter.

D’ailleurs Paul Ricœur dit : «  Habiter est tout ce qui enveloppe l’acte de demeurer, de s’arrêter, de se fixer. »

2) Question sociale du logement

Elle apparait en France au milieu du XIXème siècle avec la croissance industrielle et a pour conséquence une concentration de la population ouvrière de plus en plus importante en ville.

Les espaces urbains s’étendent car la population manque d’espace pour se loger.

Les conditions de travail et de vie conduisent les pouvoirs publics à prendre des mesures pour préserver la salubrité.

Voir exercice 1 du polycop.

II) Symbolique du logement

A) Comment nous approprier le logement ?

Cela renvoi à la signification à l’appropriation d’un logement et aux comportements que nous adoptons vis-à-vis de notre « chez nous », notre territoire privé.

Être chez soi désigne donc bien la façon dont nous nous sentons chez nous (sens quasi animal).

Cette manière d’être implique donc une appropriation, une occupation de l’espace et la nécessité pour son occupant de contrôler l’espace privé.

C’est en cela que le logement est un espace primaire, celui dont les frontières sont clairement définies pour celui qui l’occupe.

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