Le secret

Le secret

• Histoire
• Sociologie (vie interpersonnelle)
• Politique (institutions etc.)
• Travail (médical, entreprises : techniques, recettes)
• Psychologie, psychanalyse : le secret concerne l’individu et la famille

Expressions :

• « Mettre qqn au secret » : isoler, lui interdire toute communication
• « Secrets d’alcôve » : vie conjugale et intime
• Tonalité obscure : « à l’ombre du secret », « être muet comme une tombe », « emporter un secret dans sa tombe »
• « Un secret de polichinelle » : tabou, non-dit. Jeu entre cacher et montrer : on fait semblant (=littérature notamment) => enjeu social
• Les secrets de famille : poids et poison, détermine inconsciemment les destins individuels
• « Sous le sceau du secret » : domaine politique => référence au sceau royal (14eme)
• « Être dans le secret des dieux » = signification mystique, religieuse. (Grèce antique = Religions sectaires dans lesquelles seuls qqs initiés pouvaient avoir accès au secret (ajd = avoir la primeur de l’information)
• Secret défense, secret d’état, secret médical

• Mots dérivés = secrétaire, sécrétion

Etymologie : Secretus = séparé, isolé, caché. Secret = secréter, fuiter, ne pas s’empêcher de le dire : quelque chose de honteux, dont on cherche à se débarrasser. +rapport à une vérité, une information précieuse et importante.

• « Ensemble de connaissances et d’informations qui doivent être réservées à quelqu’un et que son détenteur ne doit pas révéler » = ignorance ORGANISEE, inégalité entre les gens qui ont le secret et ceux qui ne l’ont pas. + lien créé par le secret + aura, caractère précieux du secret
• Le secret est-il légitime ou injuste ? => les deux.

Moyens de dissimuler un secret : aucun moyen parfait.

• Mutisme, mais danger de la trahison même involontaire : le secret est trop lourd, il enchaîne son détenteur
• Enfermement du secret dans des coffres
• Cryptage des données

Sujet : les institutions démocratiques peuvent-elles reposer sur le secret ?

🡪Possibilité = capacité ou droit ? (können ou dürfen)

🡪Sens moral : légitime ?

🡪Démocratie = pouvoir du peuple par définition, donc semble incompatible avec le secret ?

🡪Reposer = poser son fondement => secret = outil ou fondement de la démocratie ?

🡪Secret = pour nuire ou pour protéger ?

🡪En quoi c’est nécessaire, en quoi ça peut être un obstacle à la démocratie

🡪Institutions démocratiques =/= démocratie : on parle de l’état et non de la société. +de l’application de la démocratie.

• Dans quelle mesure semble-t-il nécessaire de trouver un équilibre entre recours au secret et ouverture à la transparence de la part de institutions démocratiques ? (Quels seraient les secrets légitimes dans une démocratie ?)

• La société a-t-elle intérêt à cultiver le secret ?

• Question de l’anonymat du donneur d’organes/de gamètes en France : nouvelles lois sur la bioéthique => idée de lever ce secret : avoir minimum qq infos qui pourraient permettre à l’enfant de se construire

https://0680015x.moodle.monbureaunumerique.fr/mod/resource/view.php?id=27965

https://0680015x.moodle.monbureaunumerique.fr/mod/url/view.php?id=27966

• Tabous autour de la violence familiale (conjugale/enfants) https://0680015x.moodle.monbureaunumerique.fr/mod/url/view.php?id=27429

https://0680015x.moodle.monbureaunumerique.fr/mod/url/view.php?id=27430

Définir :

• La société : ensemble d’individus, divisés souvent en plusieurs classes (pas forcément hiérarchique) qui partagent en commun un certain nb de choses, qui ont des relations (considérer la société comme un tout : première par rapport à l’individu) => relations réglées : normes, coutumes, traditions, croyances qui s’imposent sans que les individus s’en rendent compte => certaines choses ont un rapport direct avec le secret

Société =/= réalité éternelle et identique dans l’espace et le temps

• Cultiver : colère en latin, travail de la terre au sens concret => ici, sens figuré : enrichir, transformer par l’effort + transmission de la tradition (ici : du secret ?) + dynamique, processus qui peut aussi changer => culture= évolue
• Intérêt : bon fonctionnement, harmonie, survivre (=utilité, bénéfice à tirer) OU le secret pourrait nuire à la société

• Notre société a-t-elle évolué vers une culture de la transparence ? Cette culture ne comporte-t-elle pas de risques ?

• Se centrer sur les faits sociaux, sociétaux, et ne pas parler trop de l’Etat et des institutions = société plus horizontale : relations informelles que l’Etat ne va pas régler de lui-même

• Problématique : La société pourrait-elle fonctionner harmonieusement si elle n’invitait pas les individus par ses normes et ses pratiques à une certaine discrétion et à avoir une part de secrets protégeant ainsi la vie privée et la liberté des individus en réglant le maintien d’une distance entre eux ? Mais la société démocratique ne vise-t-elle pas au contraire une plus grande transparence, dans les rapports sociaux et dans les agissements des acteurs politiques et la constitution d’un véritable espace public ?

1. La société doit cultiver le secret pour permettre aux individus d’avoir une vie privée, mais aussi pour créer un lien fort entre eux (caractère protecteur)

1. La dimension individuelle du secret : construction de soi

1. La psy montre l’importance du secret pour la construction de la personne

• Se protéger de l’intrusion et du pouvoir de l’autre
• Jean Piaget : l’enfant intègre vers 8 ans qu’il peut garder ses secrets
• Piera Aulagnier : le droit au secret est fondamental et doit être respecté par ceux qui y sont confrontés
• L’enfant doit pouvoir se construire en autonomie et se libérer de sa fusion avec sa mère
• Un psy doit garder le secret qu’on lui confie => relation de confiance

1. Ce que l’on dit ou pas dépend aussi du contexte social

• Normes, mais tout dépend du contexte spatiotemporel (ce qui était tabou avant, peut devenir « normal », et inversement) : choses acceptables/illégitimes/interdites
• On ne peut pas être totalement sincère : on va construire une image de ce que la société attend de nous (jeu de masque)
• Sexualité : secret concerne aussi le cœur et la sexualité, coming out pas facile (cf. situation des lgbt dans certains pays encore ajd + manif pour tous (coming out = SORTIR de ce secret) + propos violents, bannissements
• Helvétius : il est important de taire certains secrets compromettants, au prix d’une entorse à la sincérité : exemple => « alors la vérité n’est utile à personne » : la vérité parfois est mauvaise pour tous

• Prise de risque quand on veut sortir du secret, donc même si on en souffre, parfois c’est mieux d’y rester

Transition : le secret, même s’il a pour vocation d’être tu, est destiné à être confié et dévoilé de façon restreinte et discrète, et est donc un fait social

1. Une frontière entre vie privée et espace public => le secret crée des liens

1. Le secret indispensable dans les interactions

• Marcel Pagnol, César : « un secret, ce n’est pas qqch qu’on ne se raconte pas. Mais c’est une chose qu’on raconte à voix basse, et séparément => enjeu du secret
• Pouvoir de détenir une information que les autres n’ont pas 
• Secret = sécréter, besoin insidieux de savoir OU de révéler
• Georg Simmel : Secret et Sociétés secrètes : même si le secret peut être négatif moralement, il est indispensable au fonctionnement de l’interaction et est sociologiquement positif
• Echapper au contrôle des autres à travers le secret, pour finalement avoir une relation plus saine avec les Autres.
• Secret = donne de la valeur à son contenu
• Le déroulement d’une bonne interaction suppose qu’on n’entre pas dans l’intimité de l’Autre (une part de secret doit toujours rester) => pénétrer dans ce que Simmel appelle « la propriété privée du domaine de l’esprit » provoque la destruction chez l’individu du sentiment qu’il a de sa propre valeur
• Amitié = intimité totale semble incompatible à la différenciation sociale des Hommes => si on révèle tout dans une relation, elle perd de son intérêt et de son charme (et aussi du désir)
• Mariage moderne= mise en commun de contenus existentiels

1. L’existence des sociétés secrètes dans les régimes autoritaires a permis l’organisation d’une société défendant des valeurs démocratiques

• Selon Simmel : société secrète = existence secrète + but = conserver un secret
• Peur liée à la société secrète : suspectes de conspiration, de complots, de pouvoir vouloir le Mal (grande ambivalence)
• Liens extrêmement forts au sein de cette société
• Risque = trahison, donc grande organisation du secret
• Interdiction de réunion au sein des régimes totalitaires + DROIT de réunion dans les sociétés démocratiques
• Francs-maçons (se renseigner) = moralement bons (défendent des valeurs d’humanisme, de tolérance, de fraternité, mais de fausses rumeurs ont circulé notamment avec l’église catholique => condamnés par des papes plusieurs fois

• Ces sociétés ont un grand intérêt, elles, à cultiver le secret (et on peut même parler de culte, puisqu’il y a des rituels etc.)

Transition : Importance du secret comme moyen de construction et de protection des sujets etc., mais secrets n’ont pas que des vertus => demande de transparences témoignent d’une sensibilité accrue vis-à-vis de ce sujet

1. L’exigence de la transparence au sein de la vie politique

1. Le poids du secret

1.  La sexualité

• Sexualité : effet libérateur de sortir du secret et de l’hypocrisie sociale
• Michel Foucault : analyse la sexualité comme le secret d’où peut être dévoilée la vérité de notre être
• L’aveu a une force opératoire propre : il dit, montre, expulse, délivre (virtus confessionis), MAIS risque pris

1. La question du secret de famille, besoins de connaitre nos origines

• Poids, poison du secret, qui se transmet parfois sur plusieurs générations
• Serge Tisseron : non-dit, interdit de savoir, caractère douloureux du secret
• S. T a fait une analyse de l’œuvre de Hergé (né sans père), qui serait issu d’une personne haut placée (enfant illégitime)
• L’enfant est persuadé que : comme on luit cache qqch, cette chose doit être grave (poids du passé)
• La psychanalyse permet de se libérer de se poids en le mettant à jour
• Thomas Vinterberg, Festen (prix du festival de cannes en 1998) : inceste du père, mise en scène pour faire sortir la vérité dans un repas de Noël => tabous sur les violences familiales
• Bioéthique : secret des origines : la psy montre que le secret qui est fait (=/= le mystère) a besoin d’être révélé, la question des PMA : bcp d’enfants ont des parents, mais finissent tôt ou tard par connaître la vérité (quête identitaire)

1. Exigence de transparence et lutte contre l’opacité reliée à l’arbitraire

1. La place du secret dans le monde financier et commercial

• Banquier tenu par SP : ne peut pas révéler les opérations etc., mais => fraude fiscale : UBS, Cahuzac => exigence d’une justice à travers une vraie volonté nationale MAIS pays n’ont pas l’intention de sortir de ce secret (on peut encore douter des mesures prises)
• La loi sur le secret des affaires (fabrication, négociations commerciales) => réactions de la part de citoyens et d’ONG parce que grandes entreprises et multinationales ont de nombreux intérêts à cette loi MAIS risques // environnement et santé (cette loi pourrait protéger les entreprises et les conforter dans leur pollution) => glyphosate par exemple, ou Lactalis (famille Besnier) : absence de communication de l’entreprise, dans un intérêt lucratif : danger de mort et de contamination des bébés etc. (dangereux secret) 🡺 prétexte. La transparence exige que l’on sache

1. L’idéal d’une société transparente, et ses limites

• L’intérêt général doit primer => pour donner un avis éclairé, il faut être informé, et il faut que le pouvoir révèle ses actions (intérêt d’une presse libre et pluraliste)
• Vertus dans la sphère privée, mais publiquement : vices du secret par rapport à l’arbitraire
• Malgré la presse Choc et l’envie (peut être vicieuse) de scandales, l’exigence de transparence joue un rôle ultra important dans la société
• MAIS : danger ? nouveaux moyens technologiques : USA : NSA = usage de données personnelles et écoutes secrètes -> depuis plusieurs décennies, les USA surveillent en masse les citoyens (série à succès : Person of Interest) = rupture du pacte de confiance sur lequel repose la société
• Mickael Moore, d’une manière très critique, montre chez les citoyens, quels types vont être surveillés, inquiétés par la CIA parce qu’ils se réunissent (violation du droit de réunion)
• Fichés S en France
• Paradoxe : au nom de la confiance, pour rassurer les citoyens, on rompt ce pacte (si tlm est suspect)
• Big data, cryptage des informations = problématiques
• Hannah Arendt : « le spectre d’une société totalitaire = celle qui abolirait toute distinction entre privé et public, où il n’y aurait plus de secret

CONCLUSION

• Secret

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