L’apothicairerie du musée de l’hospice Saint-Roch
Cours : L’apothicairerie du musée de l’hospice Saint-Roch. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Margaux Nadot • 20 Février 2020 • Cours • 1 430 Mots (6 Pages) • 442 Vues
L’apothicairerie du musée de l’hospice Saint-Roch
En quoi le métier d’apothicaire est un patrimoine représentatif de l’ancien Hotel Dieu d’Issoudun ?
I/ L’apothicairerie, fonctionnement et présentation de la collection
Le travail de mémoire et d’histoire touchant aux questions de société font l’objet d’initiatives démocratiques et citoyennes en France. Ces initiatives souvent locales sont portées par des associations, des artistes ou des collectifs d’habitants avec comme souci majeur de préserver, de collecter, de rendre visible et de valoriser différents aspects des histoires et des mémoires souvent oubliées ou peu connues du grand public. Le patrimoine désigne l’ensemble des biens immobiliers comme les monuments historiques, à partir de la Révolution française. Or en 1950 le terme de patrimoine s’élargit à l’ensemble des témoins matériels, qu’ils soient scientifiques ou industriels. En 2003, l’Unesco élargit la définition du patrimoine à l’immatériel, il est fondé sur la transmission du savoir, des gestes outre les lieux et les objets.
Aujourd’hui les pharmaciens ne composent plus leurs médicaments, mais la conservation du patrimoine permet de saisir ce que fut le métier au cours du XVIIe siècle par exemple avec l’apothicairerie d’Issoudun. Le Musée St Roch est plus connu pour ses collections d’art contemporain, pourtant c’est un ancien hôtel dieu qui a gardé de sa fonction première une riche collection d’apothicairerie. C’est pour cela que j’ai décidé de m’intéresser a ce sujet qui est l’apothicairerie.
L’origine de ce nom se trouve dans le mot : Apothéca, soit une boutique. La première boutique de pharmacie a été ouverte à Paris au XIIe siècle puis d’autres grandes villes comme Montpellier, Perpignan, Marseille ou encore Angers ouvrent également tour à tour une boutique de pharmacie. Jusqu’au XVIe siècle les Apothicaireries se trouvent que dans les grandes villes.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la profession rentre dans les mœurs et commence à s’installer partout en France. Pour être apothicaire il faut remplir des critères bien précis que sont ; avoir été apprenti, compagnon, être catholique et avoir un certificat de bonne vie et mœurs, une attestation de résidence pour passer l’examen et devenir « maître es-art ». L’examen se passe dans les jardins et la pratique est complété par la fabrication d’un sirop et d’une préparation puis il y a des examens théoriques. Une fois l’examen réussi le candidat doit prêter serment devant l’autorité de la ville et une fois avoir ouvert son officine il recevra une visite de contrôle.
Suite à la Révolution les apothicaires disparaissent face aux nombreux abus et charlatans et une réglementation stricte mais surtout un enseignement est mis en place.
L’apothicairerie d’Issoudun fut fondée en 1646 par Jean Perrot, administrateur de l’Hôtel-Dieu, qui commanda le mobilier et les pots d’apothicaire. C’est lui encore qui engagea maître Maré, le premier et le seul apothicaire qui travailla à demeure pour l’hospice d’Issoudun.
L’apothicairerie se compose notamment de 379 pots en faïence de Nevers présentés avec son mobilier d’origine. C’est en quelque sorte l’enseigne et la publicité de l’apothicairerie. Ces pots permettent de conserver des préparations pharmaceutiques. L’inscription O-Tabac permet d’identifier un onguent qui est un médicament pour la peau ( voir l’illustration page suivante). La lettre E correspond à l’eau. Au sommet des meubles, 31 boîtes en bois ou « silènes » richement décorées, dans lesquelles étaient conservées les drogues hydrophiles, les plantes séchées, racines et écorces, ainsi que de nombreux mortiers, flacons de verre... Ces boîtes peintes datent au début du XVIIème siècle. Elles sont apportées par Maître Maré en 1646. Ces silènes permettent de conserver des plantes séchées, des racines, des écorces… Au musée d’Issoudun on peut observer un silène nommé Sanguis Drago qui contient de la résine rouge, à l’époque cela permettait de soigner le mal de dos. Il existe seulement trois collections de silènes en France, celle d’Issoudun, celle de Troyes qui comportent 319 silènes et enfin celle de Baugé avec 130 silènes. Cet ensemble, un des plus complets de France, est représentatif de la médecine du XVIIème siècle. Il est complété par des collections d’instruments de chirurgie et de dentisterie.
La bibliothèque conserve de nombreux ouvrages de médecine et de chirurgie, dont de grands classiques comme le Matthiole, ou la pharmacopée universelle de Lemery.
La collection se termine dans une pharmacie du XIXème siècle qui permet au visiteur de mieux saisir l’évolution des savoirs et des techniques pharmaceutiques.
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