La réécriture de l'Histoire dans Les fleurs bleues de Queneau
Commentaire d'oeuvre : La réécriture de l'Histoire dans Les fleurs bleues de Queneau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nadiaha94 • 28 Octobre 2019 • Commentaire d'oeuvre • 1 073 Mots (5 Pages) • 501 Vues
Exposé de synthèse :
Les Fleurs Bleues ou le roman transhistorique
Séances de rattrapage avec Mme Ouardi / 23-25 mai
- Les fleurs bleues : une contre-histoire ?
Subversion de l’historiographie traditionnelle avec une pointe de parodie et de démystification.
- Révéler l’historiographie traditionnelle comme une fabrique de mythes. Le duc visite souvent le cuisine= la fabrique, prépare, mijote le grand mythe national.
- Queneau s’intéresse aux marges de l’histoire : l’anecdote, l’histoire privée. Les repas = image réaliste du passé qui contredit la version idéalisée des chroniques traditionnelles
On regarde l’histoire officielle par les coulisses, via le regard du duc.
L’écriture officielle de l’histoire est une invention, une falsification. L’histoire est truquée.
Modification de l’histoire : montrer cela en la mettant en scène, en mettant en scène sa falsification, puisque toute représentation est simulacre. L’histoire officielle n’est qu’une doublure.
La question de la transmission du savoir : le savoir institutionnalisé peut être une erreur. Le rôle que joue l’école dans cette transmission : sous le contrôle de l’Eglise, puis laïque, puis remplacée par la TV : toutes différentes modalités de transmission de la fausse information.
Discerner le vrai du faux : institution scientifique/ religieuse prennent en charge cette transmission et peuvent diffuser l’erroné. L’histoire n’a rien d’un savoir objectif, elle s’apparente à une fiction.
Les modalités d’invention/ fabrication de l’histoire : le mythe antique ou religieux ou moderne (culturel, national,…). L’historiographie officielle en crée toujours de nouveaux. Ex : démasquer les Croisades qui sont plus une entreprise économique et un outil de domination politique et non un engagement spirituel. L’évocation de 1963 en Tunisie : la guerre de l’évacuation, une guerre pour rien entre Bourguiba et De Gaulle. (Superposition de deux événements)
Mythes à fondement religieux (sacraliser la violence) : l’abbé Biroton et Sarcellopolis : un pays qui n’existe pas pour lequel le duc est prêt à aller en croisade.
La manipulation de la mémoire : pour imposer une représentation collective du passé (« mémoire imposée » selon Paul Ricœur) avec des enjeux identificatoires et idéologiques. L’une de ses modalités : le partage net entre les Grands Hommes de l’histoire nationale et les Monstres du passé (Gilles de Rais, le marquis de Sade,..). Fermeture identitaire de nature manichéenne : héros contre monstres :
L’apparition de Saint-Louis : rupture : passage du christianisme contemplatif au christianisme agressif.
Lynchage de Gilles de Rais : viser une caste, la discréditer ; manipuler le peuple par la littérature (un trouvère participe de cette diabolisation de Gilles de Rais + le conte populaire « Barbe-bleue »...). Le même processus pour l’idéalisation et pour la diabolisation : diffusion par l’image. La scène de la cuisine : le queux et Gilles de Rais. La fabrique : illusion, simulacre.
Après la seconde guerre : remettre en cause l’idéologie nationaliste. Les années 60/70 : révision de l’histoire, refaire le compte.
Gilles de Rais dans le roman : rompre avec le manichéisme, il est preux chevalier, au même statut que Jeanne d’Arc et vilain ogre.
La mémoire : pour retenir, il faut schématiser ou faire des raccourcis. La représentation schématique de l’histoire est organisée : la TV sature la mémoire. Elle empêche la mémoire libre, personnelle : l’image virtuelle est plus vraie que la réalité. Les médias modèlent l’histoire et la mémoire. Elles entretiennent des Trous de mémoire.
Les mots, la langue constituent la mémoire vivante qui empêche l’oubli, la disparition de la trace. Le temps est une érosion, une décomposition : il faut reconstruire le passé par restitution. Quête entreprise par les historiens et les romanciers. La destruction des traces, involontaire ou involontaire : y remédier par l’étude de l’histoire des objets, une anthropologie et qui n’aurait pas d’idéologie.
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