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L'Etat et le fonctionnement du marché

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Par   •  22 Janvier 2016  •  Cours  •  2 741 Mots (11 Pages)  •  1 105 Vues

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Chapitre 2 : L’état et le fonctionnement du marché

Le marché est un mode d’organisation des échanges économiques qui repose sur un mécanisme de prix permettant d’égaliser, d’ajuster l’offre et la demande pour un produit ou un service. Sous certaines conditions, en particulier le respect de la concurrence et la fiabilité de l’information, le marché permet aux agents économiques d’échanger entre eux dans des conditions qui leur sont profitables à tous.

Dans certaines situations, le marché perd de son efficacité régulatrice. Alors, l’échange devient moins profitable, voire préjudiciable pour certains agents économiques. C’est le cas, par exemple, lorsque la concurrence n’est pas suffisante sur le marché ou que l’information qui y circule n’est pas fiable. Alors, le marché dysfonctionne. Dans d’autres cas, le marché peine à prendre en charge certains types de biens ou effets car son mécanisme de prix n’y est pas adapté. Alors le marché est défaillant.

Lorsque le marché dysfonctionne ou est défaillant, certains agents économiques sont lésés. Cela justifie une intervention de l’Etat qui peut prendre des formes variées.

I - L’Etat peut-il réagir face aux dysfonctionnements des marchés ?

A – L’Etat veille à la fiabilité de l’information donnée aux consommateurs.

Le marché facilite les échanges mais son fonctionnement suppose que les agents fassent circuler entre eux des informations, concernant par exemple les caractéristiques du produit, sa fiabilité ou ses performances. La fiabilité de ces informations est une condition nécessaire au bon fonctionnement du marché. En raison de l’incertitude caractérisant certains marchés (marchés financiers par exemple) voire du comportement de certains agents économiques qui biaisent l’information échangée afin d’en tirer profit (cas de faux avis de consommateurs sur internet), le marché peut avoir des difficultés à fonctionner correctement et devenir profitable à certains au détriment d’autres.

Pour améliorer la fiabilité de l’information, l’Etat (et les collectivités par délégation ou transfert de compétence certaines fois) peut intervenir de différentes manières. Ainsi, il a la possibilité de mettre en place des normes encadrant la collecte ou la restitution des informations par les agents économiques. Encore, il peut confier la surveillance il peut confier la surveillance de ces informations à une autorité administrative indépendante comme la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) en France. Celle-ci a pour missions de veiller à la qualité de l’information sur les marchés et d’assurer le respect des droits des consommateurs. C’est pourquoi elle peut intervenir pour faire cesser des pratiques illicites, par exemple en condamnant les sociétés concernées à verser des amendes et à informer les clients de leurs pratiques frauduleuses.

B – L’Etat instaure un climat de confiance sur les marchés.

Les échanges sur un marché sont aussi favorisés par la relation de confiance qui peut se développer entre les agents économiques qui interviennent sur ce marché.

Parfois, des incertitudes sur les comportements des agents économiques peuvent détériorer ce climat de confiance. C’est le cas, par exemple, lorsqu’un vendeur n’a pas la certitude qu’un client va bien payer ce qu’il lui doit.

Là encore, l’Etat peut améliorer le fonctionnement du marché en mettant en place des dispositifs qui réduisent les incertitudes du marché et renforcent ainsi le climat de confiance. Le dispositif clé, qui permet à des jeunes de bénéficier d’une caution locative publique, améliore la confiance entre les propriétaires et les jeunes locataires. Il facilite l’accès de ces derniers au marché du logement locatif.

C – L’Etat s’assure du respect des règles de la concurrence.

La concurrence favorise un fonctionnement  efficace du marché. En l’absence de concurrence, ou lorsque les principes n’en sont pas respectés, le marché dysfonctionne et certains agents économiques en sont victime, par exemple en devant payer les produits plus chers.

Sur certains marchés, en effet, le nombre d’entreprises est réduit (monopole ou oligopole). La concurrence étant faible, les prix restent à un niveau trop élevé pour le consommateur (cas de la desserte maritime des certaines îles en Bretagne).

Dans certains cas, les dysfonctionnements sont amplifiés par des ententes entre les entreprises du marché. Lorsque le nombre est réduit, il devient aisé de s’entendre sur un niveau de prix, ce qui est préjudiciable pour les consommateurs (cas du marché de la téléphonie mobile).

Parfois, le faible nombre d’entreprises sur un marché résulte du comportement stratégique de certaines entreprises qui cherchent à dominer le marché en éliminant leurs concurrents. Ces comportements anticoncurrentiels (cas de Nestlé avec les capsules Nespresso) débouchent sur une offre moins variée pour le consommateur, à des prix trop élevés.

L’Etat doit s’assurer du respect de la concurrence et limiter de tels phénomènes. En France, il s’appuie sur une autorité administrative indépendante, l’Autorité de la Concurrence, à qui il confie le contrôle des pratiques anticoncurrentielles. Cette autorité peut rendre des avis, prononcer des injonctions et mêle infliger des sanctions pécuniaires dès qu’elle constate des comportements anticoncurrentiels dommageables pour les agents économiques.

Complément 1ère partie.

La fixation des prix sur le marché en concurrence pure et parfaite (CPP) : le prix est le nombre d’unités monétaires que l’acheteur est prêt à payer pour se procurer un bien ou service. Pour les entreprises c’est le nombre d’unités monétaires qui doivent couvrir les coûts fixes et variables ainsi que rémunérer le capital. Le prix est conditionné par la politique de profit et les coûts de l’entreprise. Pourtant, il ne suffit pas d’augmenter le prix pour augmenter le chiffre d’affairs, car, sur la plupart des marchés, les quantités vendues sont fonction du prix. Le prix dépend donc de l’état du marché.

 En situation de concurrence pure et parfaite (un grand nombre d’offreurs et de demandeurs = atomicité) et le point d’équilibre s’établit spontanément à la rencontre de la droite de l’offre et de la demande. La CCP repose sur 5 critères :

  • L’atomicité : un grand nombre d’offreurs et de demandeurs de petite taille par rapport au marché.
  • L’homogénéité : les produits sont identiques et substituables ; on ne peut donc faire de la concurrence par les produits ou par les marques.
  • La fluidité du marché : liberté d’entrée et de sortie sur le marché ; il n’y a donc pas de contraintes institutionnelles.
  • La transparence du marché : l’information ne peut pas être source de pouvoir sur le marché.
  • La mobilité des facteurs de production : les agents économiques disposent du travail et du capital en fonction de leurs besoins.

La concurrence imparfaite : diverses structures de marché : les marchés de la concurrence pure et parfaite connaissent, le plus souvent, des imperfections qui modifient leurs structures. H Von Stackelberg, nous en propose une typologie. Le nombre d’offreurs et la différenciation des produits déterminent, chacun, un type de structure :

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