L'Etat dangereuse

Toute étude pourtant sur le criminel peut être réduite a l’étude de l’Etat dangereux. Car le but ultime de la criminologie est de prévenir le crime, il suffit alors d'isoler telles situations pouvant indiquer chez l'individu les risques du passage à l'acte délictueux. Le port des armes prohibées par un conducteur, par exemple, n'est pas plus un acte antisocial que la négligence de l'entretien de la voiture. Dans les deux cas, la criminologie considère dangereux l'état mental du conducteur.

Les recherches criminologiques classiques avaient tendance à croire que les anomalies physiques, constituant des limitations sérieuses pouvant annoncer un état dangereux chez le sujet, donnaient lieu à des mesures de sureté pré-délictuelles. Ainsi, était-il supposé que l'amputation ou les états de paralysie formaient des limitations physiques justifiant la prise de restrictions particulières à l'encontre du conducteur. Par contre, les recherches criminologiques contemporaines montrent que les criminels les plus dangereux le sont à cause des attitudes psychologiques plutôt que des limitations physiques. Les infractions en matière de circulation, par exemple, trouvent bien leur cause générale dans la mauvaise attitude, voire la vanité du conducteur. Qu'elle soit une composante intégrante de la personnalité du conducteur ou un phénomène passager, cette attitude trouve son reflet dans une indifférence à l'égard du code de la route, et dans une tendance à conduire au plus près possible de la limite de vitesse définie par les régulations, avec cette conséquence que les conducteurs enfreignent, dans la plupart des cas, la loi.

2. L'attitude criminogène, bien qu'elle ne soit pas nécessairement une attitude à reflets criminels, ne doit pas pour autant être négligée. C'est l'attitude qui se rejoint par delà l'acte délictueux constituant un état, insinuant une alarme ou provoquant des justifications, qui peuvent contribuer à transporter ceux qui se trouvent au bord de la décomposition, au-delà de la limite de la restriction sociale.

3. Dans certains cas, l'attitude criminelle peut servir de moyen pour qualifier l'attitude criminogène. Car en observant l'attitude des criminels, il est possible de déduire une telle attitude similaire pouvant éventuellement se traduire par un acte criminel et, donc, de la prévenir (Section I). Dans d'autres cas, l'attitude criminelle peut être un moyen pour quantifier l'attitude criminogène. Car en observant l'attitude des criminels particuliè-rement offensifs, il est possible de conclure si une attitude similaire présente la même quantité de mal que l'attitude criminelle (Section II).

I. LA « QUALIFICATION » DE L'ÉTAT DANGEREUX CRIMINOLOGIQUE

L'état dangereux est un phénomène psychosocial caractérisé par des indices révélateurs de la grande probabilité pour un individu de commettre une infraction contre les personnes et les biens.

Les juristes répugnent à admettre des mesures de sûreté qui peuvent intervenir lorsqu'il y a simple état dangereux, celui-ci encore mal qualifié, alors que le droit pénal repose, dans l'intérêt de la liberté individuelle, sur la nécessité d'une infraction préalable. Mais, il est utile de forcer l'idée d'une mesure de sûreté dans des cas où le comportement est criminogène, comme le vagabondage ou la toxicomanie La qualification de l'état dangereux s'impose, ainsi, dès l'abord. 5. Plusieurs théories criminologiques qualifient l'état dangereux. Certaines le qualifient subjectivement, considérant qu'un individu présente un état dangereux s'il révèle une intention criminogène, alors que d'autres le qualifient objectivement, considérant que l'état dangereux chez un sujet se révèle dans un comportement criminogène.

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