Georges Perec
Fiche : Georges Perec. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alessia Fraccalvieri • 26 Novembre 2018 • Fiche • 1 067 Mots (5 Pages) • 546 Vues
Georges Perec, Penser/classer
Présentation de l’auteur
Georges Perec est un écrivain et verbicruciste français né à Paris le 7 mars 1936 de parents juifs d’origine polonaise et décédé le 3 mars 1982. Ayant perdu son père en 1940 qui s’est enrôlé volontairement à la guerre contre l’Allemagne et sa mère déportée à Auschwitz en 1943, Georges Perec vit auprès de sa famille paternelle, sa tante et son mari.
Les Bienenfeld l’adopteront en 1945, c’est ainsi que Perec débute à Paris son parcours scolaire à l’école communale de la rue des Bauches. Plus tard, après s’être engagé dans le service militaire dans une unité de parachutiste, il épouse Paulette Pétras et part un temps en Tunisie. C’est pendant l’époque de documentaliste en neurophysiologie au Centre nationale de la recherche scientifique (CNRS) qu’il commence à écrire. Son premier roman Les Choses publié en 1965 est parmi la quarantaine d’ouvrages parus, dont la moitié à titre posthume. Ce roman, parle d’un couple de psychosociologues dans les années 60 vivant à Paris qui trouve sa vie monotone et rêve d’avoir toujours plus de choses, d’être riche, etc. Ensuite, les deux personnages partent vivre en Tunisie où ils testent un nouvel emploi qui leur est attribué, or cela se vérifie un échec et donc le couple retourne à Paris. Perec ne donne pas d’importance aux personnages dans son roman, mais aux choses qui y apparaissent, de telle façon à les décrire de manière méticuleuse. Ce roman qui obtient le prix Renaudot en 1965 traite entre autres de la recherche du bonheur par le consumérisme (mode de vie lié à la consommation). Penser/classer est un recueil d’essais posthume de Perec publié en 1985 regroupant 13 textes, qui doit son titre au dernier et plus long de ses essais. A travers ce recueil, Georges Perec se divertie en faisant un classement de nombreux domaines. Il subdivise ses œuvres en 4 catégories : sociologique, autobiographique, ludique et romanesque. Or, l’intérêt typologique va au-delà de l’intérêt littéraire et s’attache aux petites satisfactions de la vie quotidienne.
Perec est également un écrivain faisant partie du célèbre Oulipo (l’ouvroir de littérature potentielle) avec Italo Calvino et Raymond Queneau.
Formulation de l’idée générale du texte
Dans cet essai, Perec ne s’intéresse pas forcément à la lecture en tant que telle, mais à l’acte de lecture « de ce qui le constitue, de ce qui l’entoure, non de ce qu’il produit » p.108. En d’autres mots, Perec ne s’intéresse ni au fond, ni à la forme, mais à ce qui se passe à notre corps pendant la lecture, et aussi à tout ce qui nous entoure pendant cette lecture. Toutes ses choses « qui font qu’on ne lit pas n’importe comment, ni n’importe quand, ni n’importe où, même si on lit n’importe quoi. » p.109
- Perec cherche également à signaler une chose, même si on sait lire, cela ne signifie pas qu’on sache lire un tableau, ou une ville, car « il ne s’agit plus de la lecture à son niveau physiologique » p.113 C’est pourquoi, la lecture ne comprend pas uniquement le fond et la forme, mais aussi des images, une fresque, des notes musicales, des symboles, etc. Ainsi, Perec subdivise son essai en deux chapitres : « Le Corps » et « L’autour ». Dans le premier chapitre, il explique la façon dont les membres du corps, à savoir les yeux, les lèvres, la voix, les mains et entre autres la posture sont d’une importance extraordinaire à l’accomplissement de la lecture. Enfin, dans le deuxième chapitre, Perec distingue la lecture de loisir et la lecture professionnelle et n’arrive pas à comprendre pourquoi la lecture ne peut-elle pas exister seule où celle-ci fait partie intégrante de notre être, comme le sang qui fait pulser notre cœur et l’air qui fait fonctionner notre cerveau. Ensuite Perec explique que la lecture prend son sens avec ce qui l’entoure comme par exemple lire en mangeant, lire dans son bain, lire avant de s’endormir, etc. Enfin, la lecture ne se définit pas uniquement par le fond, mais aussi par les fonctionnalités de l’humain et son entourage.
- Définition d’une problématique et des propositions de réponse données dans le texte Quelle est la nécessité de s’attarder sur l’aspect physiologique et environnemental pour comprendre l’acte de lire ?
- Quel effet provoque sur l’acte de lire la prise en charge incessante par le corps, les autres, le temps et le bruit d’une ville qui ne dort jamais ?
- Nous créons la lecture d’un texte, car chacun de nous détiens ses propres émotions, joies et douleurs. Chaque lecture est personnifiée de par sa façon d’interpréter ainsi que par la vision personnelle des choses, ce qui se développe suivant le milieu social et culturel d’où l’on appartient.
- Preuve → « Ce qu’il s’agit d’envisager, ce n’est pas le message saisi, mais la saisie du message, à son niveau élémentaire, ce qui se passe quand on lit… » p. 109
- Commentaire de 3 citations (passages de +/- 5 lignes)
- Valmont à la Présidente de Tourvel :« La table même sur laquelle je vous écris, consacrée pour la première fois à cet usage, devient pour moi l’autel sacré de l’amour… », Les Liaisons dangereuses, Laclos p.109
- → Perec appui de cette façon son idéologie, c'est-à-dire que la lecture se base aussi sur les choses qui l’entourent et qui créent des souvenirs qui s’entremêlent à ceux de la lecture.
- « La position accroupie est, à mon avis, une position intéressante que l’on peut conserver à un enfant. La plus grosse erreur est de la lui enlever. Toute l’humanité, excepté nos sociétés, l’a conservée. » Marcel Mauss p.116
- → En utilisant cette citation de Mauss, Perec démontre que l’adoption d’une certaine posture détermine notre façon de concevoir les choses et fait ressortir cet enfant qui est encore en nous.
« C’est en effet ceci, pour le propos qui m’occupe, me frappe le plus dans les manières de lire : non pas que la lecture soit considérée comme une activité de loisir, mais que, d’une manière générale, elle ne puisse exister seule ; il faut qu’elle soit insérée dans une autre nécessité ; il faut qu’une autre activité la supporte : la lecture est associée à l’idée d’un temps à remplir, un temps mort dont il faut profiter pour lire. » p. 118-119
→ Encore une fois, Perec s’interroge sur la raison pour laquelle la lecture ne se suffit pas à elle-même.
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