DEVELOPPEMENT FRANCAIS

I- Herbillon tourmenté

1. Les sentiments d'Herbillon
2. Herbillon partagé entre son amour pour Denise et ses rapports avec L'Equipage

II- Denise forte et prête à tout pour le reconquérir

1. La détermination de Denise
2. Denise vue par Herbillon

        Premièrement, nous pouvons voir que dans tout l'extrait, les sentiments d'Herbillon sont exprimés. Il appréhende tout d'abord l'arrivée de Denise à qui il n'a pas montré un signe de vie depuis quelques temps :«réfugié dans sa chambre» (l.144), «son corps enveloppé à demi d'une matière molle, épaisse et brûlante» (l.146). Il n'arrive ainsi pas à cacher son angoisse et son anxiété et en arrive même à ne plus pouvoir bouger: «il lui était impossible de déplacer, fût-ce d'une ligne, ses membres pétrifiés» (l.149), «paralysé d'une terreur hypnotique» (l.165). Il est alors figé et pétrifié. L'arrivée de Denise va même jusqu'à obseder et ronger le jeune Herbillon: «ses pensées qui tournaient dans un cercle infernal» (l.147), «l'obsédait, le détruisait» (l.148), «il ne pouvait sortir d'un réseau d'images exigu jusqu'à la démence et circonscrit par deux noms dont il était hanté. Hélène... Denise...» (l.150). Ses pensées sont alors réduites, limitées au prénom de cette femme, dont «les mêmes syllabes martelaient son esprit, et des traits affreusement connus, affreusement chers, se déformaient, disparaissaient et renaissaient sans cesse devant ses yeux» (l.155). Ces mots nous font alors comprendre qu'Herbillon ne voit que par elle. Le désarroi et l'inquiétude du jeune aspirant se font donc clairement voir dans ce début d'extrait, mais lorsque Denise entre dans la pièce et qu'Herbillon l'apperçoit enfin, il est pris d'«un soulagement presque miraculeux» (l.162), la délivrance est ainsi éprouvée. L'heure de la confrontation a sonné et pourtant, Herbillon semble rester inactif et inébranlable face aux paroles de Denise: «la regardait avec fixité» (l.186), «son visage demeurait immobile» (l.201). Derrière cette image impassible, Herbillon est malgré tout frénétique. Après les paroles de Denise, il est d'ailleurs dit qu'Herbillon «s'était pénétré de leur accent net, rapide et sauvagement martelé» (l.203). Il idolâtre et adule alors cette femme d'où il ressent «une volonté sans contrôle autre que celui de la passion, une exigence obstinée, insatiable, barbare par son intégrité» (l.204). En conséquence, il en finit par être désorienté, voir même perdu. Pour finir, dès lors que la confrontation fût terminée, Herbillon «sentit qu'il n'avait plus ni force ni point d'appui» (l.250), il se sent ainsi vidé et usé, ce qui finit par être le résultat de toute l'exhaltation qu'il a éprouvé depuis le début de l'extrait.

        Deuxièmement, nous pouvons noter qu'Herbillon est partagé entre son amour pour Denise et ses raports avec l'Equipage. Nous le constatons tout d'abbord à la vue de Denise, lorsqu'il est dit qu'il «mesura ce que signifiait pour lui, pour ses rapports avec Maury, avec l'escadrille, la présence de sa maîtresse chez lui» (l.166) et que «jusqu'à cet instant, il n'avait envisagé dans le développement du drame, que Maury lui-même» (l.208). Il remet ici en cause la venue de Denise, et se dit de plus qu'il ne voit rien de plus pire que sa trahison envers Maury. Il hésite énormément et ne sais donc pas quoi choisir, il se demande même qui il hait le plus entre Denise et Maury à la ligne 225. Pour terminer, nous remarquons qu'Herbillon se sent coupable, blâmable et même honteux de la situation et qu'il s'en veut. Il se rapporte souvent à l'Equipage, et se demande quelles sont leurs occupations au moment même où il est avec Denise: «tandis que ses camarades vantaient et enviaient ses prouesses» (l.143), «alors que ses camarades passaient devant sa maison, alors que le bureau où Claude faisait fonction de chef était dans une rue voisine et que les règles de la discipline, de l'ordre militaire, de la guerre enfin, le cernaient de toutes parts» (l.158). Il définit alors son acte comme punissable et comme un non respect des droits. Herbillon est donc irrésolu et ne sait quoi choisir. Cet extrait montre très ouvertement le tâtonnement terrible que subit le jeune aspirant et les conséquences à attendre de son choix.

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