Culture Générale

Thème n°1 : Toujours Plus… (suite)

Question : Qu’est-ce qui permet de réguler le désir ? de mesurer ? d’envisager une limite ?

• L’Etat / les limites personnelles / les lois / la concurrence ? (-) / le contrôle de soi (la conscience morale, la raison) / être responsable des autres : le civisme, l’altruisme
• Les religions qui souvent limitent le ‘’toujours plus’’ ou des idéologies particulières

II- Synthèse de l’approche de la formule proposée

On note une dualité inhérente (propre à) la formule qui est paradoxale puisqu’elle implique à la fois la notion d’approfondissement, de dépassement et celle de limite à l’excès dans différents domaines.

III- Analyse et interprétation de MAN de Steve Cutts

Ce court-métrage d’animation présente une vision dystopique (contre-monde) de l’Humanité victime de la société de surconsommation et du désir effréné de l’Homme qui épuise les richesses du monde.

Vision hyperbolique, exagérée d’un monde en déclin, de la prétention de l’Homme à dominer le monde et la nature. Dans cette caricature (excès) ou une satire de la société contemporaine. Ce court-métrage fonctionne comme une fable, à le fonctionnement d’une fable qui présente une morale : l’Homme doit vivre en accord avec la nature sans être présomptueux. Une autre espèce en remplace une autre dans la chaine de l’Humanité : l’orgueil de l’Homme à se croire supérieur. L’Homme-Dieu victime de sa supériorité.

Dans MAN 2020, la prémonition du premier court-métrage est mise en scène à travers l’apparition de la pandémie. Dans un premier temps, la nature reprend ses droits (flashback) tant que l’Homme reste confiné. Ce dernier continue paradoxalement à accumuler des produits de consommation : du papier toilettes aux chips. Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu’au retour de l’Homme (Man) qui arbore un tee-shirt sur lequel est inscrit ‘’Welcome’’ alors qu’il écrase le premier insecte venu. C’est une antiphrase qui nourrit l’ironie du court-métrage.

C’est une allusion au Jardin d’Éden, une vision édénique, paradisiaque. Ce monde qui recommence, qui revit, c’est aussi l’image de l’Arche de Noé.

L’Utilisation de la musique est pertinente : PEER GYNT du dramaturge Henrick Ibsen est un poème dramatique. Le musicien Edward Grieg a composé un accompagnement musical dont une suite symphonique titrée ‘’dans les profondeurs des hautes montagnes’’.

Peer Gynt est une farce, une pièce de théâtre sur l’identité perdue d’un voyageur à travers le monde. Elle relate la chute et la navigation d’un norvégien aventureux, paresseux, dégénéré. Fanfaron de 20 ans qui tente de fuir, qui fuit la réalité pour la pure vie idéale. Il a obtenu la main de Solveig, vertueuse et fidèle qu’il abandonne pour Ingrid. Ensuite, il rencontre des trolls dont la devise est : ‘’Suffis-toi toi-même’’. Man ressemble à Peer Gynt.

Séance n°2 : Comparaison entre un document filmique et un support textuel

• Happiness de Steve Cutts
• François BON, L’Autobiographie des objets, 2012

1. Happiness :

Idées et concepts :

Notion de surconsommation / animalisation des hommes (image des rats : uniformisation, rage de surconsommation, image du piège)

• L’Homme est piégé par le système dont il est l’auteur.
• Image de la vitesse, d’un rythme effréné, celui de la vie urbaine (l.1 « C’est une danse : on ne s’y reconnait plus » / image de la dépression, du burnout)
• Paradoxe : pilules du bonheur
• Image de l’abime, de la chute de l’Homme : « on roule sur un abime » : « rouler » fait écho dans le court-métrage à l’image de la vitesse.
• L’Homme piégé par le système de la surconsommation
• Comportements déshumanisants : « l’Homme est un rat pour l’Homme »
• Surpopulation et sa gestion
• Figure de l’hyperbole : excès, euphorie
• Référence musicale : opéra de Carmen de George Bizet, l’argument de la passion fatale, de la force du désir. José ne peut pas résister à Carmen comme l’Homme ne peut résister à la consommation, au toujours plus à sa nature désirante qui le conduit à la mort.

• Pourquoi Steve Cutts utilise-t-il la musique de l’opéra de Carmen dans le court-métrage de Steve Cutts titré Happiness.

Ces emprunts relèvent de l’intertextualité : les œuvres communiquent entre elles.

Carmen : nom de femme / en latin « carmen » signifie le chant (carmina)

Carmen est un opéra écrit en français de George Bizet d’après la nouvelle de Prosper Mérimée. L’histoire se passe à Séville. Carmen est une jeune bohémienne une ouvrière qui travaille dans une manufacture (petite usine) de tabac. Elle est l’incarnation de la femme libre, séductrice et rebelle. Elle déclenche une guerre, une bagarre dans la manufacture où elle travaille. Le brigadier Don José, chargé de la mener en prison, tombe sous son charme et la laisse s’échapper. Par amour pour elle, il va déserter et rejoindre les contrebandiers. Mais Carmen, très vite va se lasser de lui et se laisser séduire par un célèbre torero. Don José, fou de désespoir et dévoré par la jalousie, la frappe à mort avec un poignard.

L’Opéra a été créé en 1875.

• Passion et objet

Nous nous entourons d’objets matériels, mais comme le dit Jean Baudrillard de façon paradoxale, la possession de l’objet relève non pas du matériel mais relève de la « l’affectif », de la passion à le posséder. Nous sommes victimes de nos désirs comme l’illustre Steve Cutts dans Happiness. En cela le terme de « passion » et donc de possession exprime bien dans notre mise en lien de tous les supports étudiés son origine étymologique.

• Passion vient de « patior » en latin qui signifie : souffrit, endurer. (La Passion du Christ). Dans toute passion, le sentiment de la souffrance, de la dépendance au désir est présent ; d’où la référence à Carmen. La passion peut nous conduit à la mort.

Étude d’un support musical : « Carmen » de Stromae

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