Chassignet, Le mépris de la vie et consolation contre la mort
Cours : Chassignet, Le mépris de la vie et consolation contre la mort. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dqf7qdwfydw • 16 Mai 2019 • Cours • 1 483 Mots (6 Pages) • 1 128 Vues
Texte 3 : Flaubert, L’éducation sentimentale
Corpus avec extraits complémentaires :
A- Flaubert → rencontre amoureuse ⇒ improbable (réciprocité ? différence d'âge évidente)
B- Stendhal → rencontre amoureuse ⇒ même problème
C- Balzac → mêmes enjeux
→ ces 3 textes : rencontre amoureuse à l’épreuve du réalisme :
soin à développer le choc de la rencontre chez le personnage masculin : donne de la vraisemblance au personnage qui devient alors proche du lecteur
rencontre ratée : le rêve romantique de la rencontre idéalisée et la naissance de l’amour absolu et réciproque sont détruits par la distance réaliste qui veut rendre compte de la complexité du sentiment amoureux
mise à distance critique, presque satirique du personnage masculin inexpérimenté qui idéalise la première vraie “femme” rencontrée dans sa figure de mère.
⇒ les auteurs réalistes veulent abimer le mythe de la rencontre amoureuse romantique.
⇒ Ils veulent montrer que le sentiment amoureux naît d’abord dans l’imagination : dans les fantasmes du personnage.
→ ces trois textes sont très humoristiques (satiriques) avec trois dispositifs narratifs différents :
A- le narrateur ridiculise son personnage et ses pensées (point de vue interne)
B- le point de vue omniscient : opposition entre les pensées de Mme de Rênal et Julien
C- le point de vue interne : recul, distance du narrateur plus âgé sur cet épisode de sa jeunesse
Extrait étudié en lecture analytique : TEXTE 3
Rupture du réalisme dans la deuxième moitié du XIXe : refus de l’idéalisation romantique, volonté de rendre le réel par l’écriture romanesque.
Extrait : rencontre d’un jeune homme, Frédéric, avec une mère de famille, Mme Arnoux, sur le bateau entre Paris et Nogent.
Problématiques :
en quoi est-ce une rencontre ratée ?
qu’est-ce qui rend cette rencontre réaliste ?
s’agit-il d’un coup de foudre (réciproque) ?
I- CERTES un coup de foudre vécu par Frédéric
Par la vue
champ lexical de la vue :
“comme une apparition” l1, “distingua” l2, “ses yeux” l3, “observait” l12, “vue” l13
passé simple initial : “ce fut” l1 = choc
hyperbole Mme Arnoux envahit tout ce qu’il voit : “il ne distingua personne”
découverte et révélation : “jamais il n’avait vu” (plus que parfait)
2) La naissance du désir
● Le choc visuel lui donne une curiosité:
-“Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ?” (l15) → discours indirect libre, énumération exprimant le désir de savoir tout sur elle ,“son”, “sa”...
-“Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait” (l16) → énumération passant de sa vie intime à sa vie sociale.
● Ce choc fait naître un sentiment nouveau pour le personnage, mêlant douceur et douleur
“Curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites” (l18) → point de vue interne de Frédéric, qui ne sait pas nommer ce qui lui arrive (le désir) : l’amour est une sensation nouvelle qui est faite aussi de douleur car la femme aimée ne pourra jamais être possédée complètement (en plus de la possession physique). Assonance en “i” dans toute l’expression ⇒ appuie l’hyperbole d’un désir infini qui ne pourra jamais être satisfait.
3) Le fantasme : combler son désir de la connaître par l’imagination
Conscience du personnage qui part dans l’imaginaire:
Hypothèses : “Il la supposait” (l24), “elle avait dû” (l27), “peut-être”
Rêve romantique de l’orientalisme :
“Elle avait dû bien des fois, au milieu de la mer, durant les soirs humides, en envelopper sa taille, s’en couvrir les pieds, dormir dedans !” (l27) → fantasme, imagination de Frédérique
⇒ les îles, l’ailleurs lointain et exotique : “une négresse” (l19) “andalouse” “créole” “des îles” (l24)
⇒ le “châle” → “au milieu de la mer” (l27) : de l’objet au voyage
⇒ le vêtement qui devient par contamination l’équivalent du corps de la femme
Transition : Grâce au point de vue interne, on peut suivre la naissance du sentiment amoureux : le mécanisme de la vue qui déclenche le désir amoureux. Cependant, l’objet de ce désir est présenté comme un idéal lointain et irréel.
II- MAIS une idéalisation de la femme aimée :
Portrait physique progressif :
- Description du visage: “yeux”(l3), “grands sourcils”(l6), “l’ovale de sa figure”(l7), “son nez droit”(l8), “son menton”(l8),
- Description du corps : “Peau brune”(l13), “Séduction de sa taille”(l13), “Finesse des doigts”(l13) ⇒ Description vague et idéalisée du corps
- Description des habits: “large
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