Anthropologie de la médecine

Focus sur l'anthropologie de la santé, de la maladie. Comment l'anthropologie médicale s'est développée ?

La maladie a souvent été appréhendée comme une question essentiellement biologique, la santé et la maladie peuvent aussi être saisies comme des questions sociales et politiques. Lorsqu'on rencontre le terme de sociologie et d'anthropologie médicale, de la santé de la médecine de la maladie, on se demande souvent ce que signifient ces termes. Est-ce que c'est l'étude de la manière dont se pratiquent la médecine ? Est-ce l'étude des maladies populaires vers d'autres sociétés ? Ou encore l’analyse des éléments culturels, sur le traitement actuel des maladies ? En réalité c'est un peu tout ça qui intéresse l'anthropologie médicale.

La première hypothèse de l'anthropologie médicale consiste à comprendre les problèmes de santé, comme la maladie et son traitement, comment et pourquoi l'on tombe malade et quelle est la nature de la guérison ? L'anthropologie médicale va bien au-delà du seul phénomène biologique de la maladie. Ces processus (choses qui sont en train de se faire), sont considérablement influencés par des facteurs sociaux et culturels variés. Par conséquent l'anthropologie médicale aide à développer une approche qu'on appelle bio socioculturel dans son analyse des problèmes rencontrés comme un aspect majeur de la condition humaine. Par exemple les anthropologues de la santé, vont se poser les questions suivantes : est-ce qu'on peut réellement comprendre l'épidémie de VIH sida et y répondre de façon efficace, simplement en étudiant l'entité biologique ? Le VIH a des impacts sur les cellules du corps et sur les interventions médicales qu’on suit pour stopper la propagation du virus.

N'avons-nous pas besoin d'engager et de comprendre les facteurs plus structurels, et de la situation qui contribue à leur engagement et leur implication dans des comportements à risque par exemple. Savoir ce qu'ils savent ? (Ce qu'ils ont à disposition de leur maladie) les ressources qu’ils peuvent mobiliser et les ressources culturelles de leur comportement. Ensuite il faut déterminer les façons dont les facteurs publics de la médecine et de l'état interagissent avec les malades, les informent et les soignent dans la société civile et dans la clinique ou à l'hôpital. Est-ce que ça les rapproche ou les écarte des traitements ? Au-delà du seul paradigme biologique, il y a un important champ de connaissance critique à développer comme dans la lutte par exemple de l'épidémie VIH sida. Si nous pensons désormais à cette épidémie comme un problème de santé publique à l'échelle mondiale, avec différents mécanismes, différents chemins de propagation, avec différentes populations à risque, différentes croyances, différents comportements associés au VIH sida dans différents systèmes de santé, dans différents groupes sociaux et culturels, alors on commence à toucher du doigt et se demander pourquoi les sciences humaines et sociales peuvent jouer un rôle important dans l'analyse des questions que soulève cette épidémie.

La recherche actuelle montre que les contaminations de VIH sida s'accroissent encore dans certaines parties du globe et pourrait dépasser les taux de contamination comme par exemple de la peste bionique, de la tuberculose, etc…

« Le VIH sida devient une cause de mortalité chez les hommes et les femmes entre 15 et 49 ans avec une augmentation de la chute de l'espérance de vie ». La pandémie globale a contribué à reconfigurer les mondes sociaux culturels de la santé de toute la planète.

Quelles sont les contributions pratique des théories de l'anthropologie médicale ?

La première contribution c'est de comprendre la maladie et la santé comme des construits culturels et sociaux. Cela veut dire que c'est l'importance fondamentale des relations culturelles et sociales à la maladie. La maladie et la santé vont s'inscrire dans les processus biologiques et sociaux qu'on va appeler « bio sociaux ». Ce sont des processus assez complexes ils doivent résoudre les problèmes soulevés par ces questions et cela nécessite que l'on porte son attention sur de nombreux facteurs. Mais au-delà du simple facteur biologique, on va donc s'intéresser au système de croyances aux structures des relations sociales et aux conditions environnementales de la santé et de la maladie.

La 2e contribution : il faut voir les inégalités de santé à la dégradation de l'environnement et les maladies liées à des causes environnementales d’origine humaine. Toutes ces inégalités de santé vont souligner la nécessité d'aller au-delà du simple modèle culturel et descriptif de la maladie et de s'attacher à une approche qu'on appelle un peu plus compréhensive, c'est-à-dire une approche plus ancrée dans le terrain et proche des acteurs. Cette approche pragmatique de l'anthropologie médicale va intégrer les acteurs biologiques, sociaux, et culturels en construisant des ensembles théoriques explicatifs de l'origine de l'émergence des maladies et surtout de leur construction comme problème de santé publique.

La maladie en tant que problème de santé publique se fait par l’intermédiaire d’une pluralité d’acteurs : les patients, l'état, les médecins, … Dans cette perspective, l'anthropologie médicale va chercher à participer à un processus collectif ayant pour but de créer un monde meilleur en santé, tant pour l'humanité que pour la biosphère, et donc de contrecarrer les modèles dominants de destruction de l'environnement, de l'accès aux soins de pointe pour toute la population et concernant aussi les injustices sociales quant à l'accès aux soins.  Il n'y a pas de définition simple de l'anthropologie médicale du fait que les anthropologues médicaux vont s'intéresser à des problèmes, vont s’impliquer dans un travail théorique assez différents les uns des autres.

Une définition trop stricte risquerait d’évincer ou d'occulter de nombreux bancs de l’anthropologie médicale, mais généralement les anthropologues médicaux vont tendre à utiliser et étendre les concepts clés de l'anthropologie et de la sociologie classique dans un effort de compréhension de ce qu'est la maladie et la santé. Donc comment elles sont directement comprises et vécues par les malades et par les patients, par les réseaux de socialisation auxquels elles prennent part, et par différents soignants qui soit conventionnels ou non, auxquels ils ont recours de leur affection, et aussi comment des croyances, et des pratiques relatives à la santé à la maladie. Comment elles vont s'intégrer et vont être façonnées par des systèmes culturels et sociaux d’un contexte historique spécifique ? Par les contextes environnementaux, politiques qui vont les dépasser largement ? Les anthropologues de la santé vont être concernés non pas par une seule société, mais plutôt et plus largement par des problèmes de santé comme structurant la condition humaine.

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