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Achats Internationaux

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Par   •  26 Avril 2019  •  Cours  •  2 994 Mots (12 Pages)  •  953 Vues

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LA GUERRE ÉCONOMIQUE

INTRODUCTION

La préservation du tissu économique national est un objectif prioritaire pour les pays qui sont impactés par les révolutions industrielles et qui cherchent à en faire un élément moteur de leur puissance. Dans cette compétition manufacturière, l’innovation est à protéger au même titre que l’écoulement des produits sur le marché intérieur.

De ce fait, au XIXème siècle déjà le débat sur le protectionnisme agitait la classe politique française sous le premier Empire. Après 1815, la Grande-Bretagne met en œuvre une stratégie d’influence pour faire abaisser les barrières douanières de la France, grâce à des représentants officieux chargé de créer des noyaux d’exportateurs libéraux.

Les États-Unis quant à eux, s’inspirèrent du protectionnisme français, grâce à Henry Carey le conseiller économique d’Abraham Lincoln, qui lui conseilla d’agir de la sorte afin de réduire l’impact du libre-échange défendu alors par les britanniques sur le développement de l’économie américaine.

Les tarifs protecteurs oscillaient entre 50 et 100% et furent maintenus en vigueur jusqu’au milieu du XXème siècle.

Depuis la chute de l’URSS, l’économie mondiale s’est engagée dans une internationalisation généralisée des échanges, théoriquement basée sur le libre-échange et un désengagement progressif des États. Les faits viennent contredire cette vision idéale et sans faille de la « mondialisation heureuse » et la persistance des politiques prônant les rapports de puissance. Certes, le libre-échange s’est largement imposé ; mais tous les États n’ont pas renoncé à adopter le modèle qu’ils considèrent le plus avantageux pour leur propre économie.

Afin de pouvoir exposer les différentes catégories de conséquence qu’une guerre économique engendre, plusieurs termes restent à définir. De ce fait, la géopolitique étant le nerf de la guerre et la conséquence la plus visible en voici une rapide définition. La géopolitique est l'étude de l'influence des facteurs géographiques, économiques et culturels sur la politique des États et sur les relations internationales.

 Nous avons donc pu constater que la conséquence première d’une guerre économique est l’impact géopolitique de cette dernière qui elle-même résulte de l’addition d’éléments géoéconomiques. La géoéconomie, quant à elle, est l’analyse des stratégies économiques diligentées par les États dans le cadre de la défense ou de l’aide au développement de leurs entreprises nationales vis-à-vis du contexte concurrentiel mondial.

 Enfin, selon « Le Portail de l’I.E », la Guerre Économique peut se définir comme étant un processus et une stratégie décidée par un État dans le cadre de l’affirmation de sa puissance sur la scène internationale. Elle se mène par l’information sur les champs économiques et financiers, technologiques, juridiques, politique et sociétaux.

C’est donc tout naturellement que nous aborderons ensemble la naissance de ce nouveau mode de pensée économique avec ses débuts et son manque de légitimité qui se transformera en une réalité à l’échelle internationale. Puis dans un second temps, nous verrons les différentes conséquences que peuvent entraîner une guerre économique, aussi bien sur le plan géopolitique que via des faits à portée purement géoéconomique.

  1. La naissance d’un nouveau mode de pensée économique
  1. Manque de légitimité du concept

Le concept de Guerre Économique a gagné sa légitimité au fil des siècles parce qu’en réalité depuis cet instinct primaire de lutte pour la survie, la colonisation et l’esclavage, la conquête territoriale et commerciale, la compétition économique, les affrontements géoéconomiques et concurrentiels, elle a toujours existé !

Il y a simplement longtemps eu une volonté générale de dissimulation de la finalité des affrontements de nature économique. Mais la vérité est que le monde s’est construit dans une cohabitation permanente entre le développement et l’affrontement. Les puissances colonisatrices refusent d’assumer leur stratégie de conquête et le rapport de dépendance avec des peuples asservis à des fins économiques. Elles vont appeler cela le processus d’évangélisation…

La vérité c’est aussi que l’esclavage découlant de ces affrontements et colonisations a été une source de main d’œuvre essentielle pour créer de la richesse pendant des milliers d’années. À partir du XVIe siècle, il constitue une étape fondamentale de la mondialisation des échanges. En assurant la distribution des esclaves noirs aux colonies implantées outre-Atlantique, les puissances européennes impliquées dans le commerce triangulaire se sont affrontées sur mer pour obtenir une position prédominante dans l’exploitation des richesses du Nouveau Monde. À cette occasion, le royaume d’Angleterre développe au XVIe siècle la piraterie maritime pour attaquer les navires portugais et espagnols qui assurent la liaison entre les trois continents.

En parallèle de l’esclavage, les ressources ont toujours été une des problématiques récurrentes de la Guerre Économique et le sont encore aujourd’hui. Éléments de la richesse ou de la puissance d’une nation, les ressources ont constitué des enjeux vitaux dès la naissance d’ensembles territoriaux et institutionnels homogènes comme l’atteste la période du Nouvel Empire égyptien. En effet, entre 1550 et 1069 av JC, les pharaons Thoutmosis 1er et Thoutmosis III menèrent plusieurs expéditions militaires contre les Mitanniens et les Hittites pour préserver l’accès à la plaque tournante du commerce de l’étain en Syrie, métal indispensable à la fabrication de l’outillage et de l’armement.

Début du XVIIe siècle, la création de compagnies des Indes en Angleterre, aux Pays-Bas et en France a accentué les clivages politiques et économiques à l’égard de l’empire maritime émergeant des Provinces-Unies. Début du XIXe, l’avènement du libéralisme intronise le commerce comme levier de puissance à l’image de l’Empire britannique sous le règne de Victoria (1837-1901). La guerre commerciale devient alors un moyen de coercition pour imposer sa volonté. Pour imposer leurs produits sur les marchés du Moyen-Orient et de l’Asie orientale, les britanniques instaurèrent la « politique de la cannonière » qui consistait à canonner les côtes des pays qui ne s’acquittaient pas de leurs dettes financières.

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