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Spectateur de Cinéma & Identification au film

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Par   •  2 Décembre 2013  •  967 Mots (4 Pages)  •  1 313 Vues

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Esthétique - Chapitre 5 Partie 2:

Spectateur de Cinéma & Identification au film

L’identification est un concept crucial de la psychanalyse, nous pourrions définir celle-ci par l’assimilation, l’incorporation par rapport à l’autre que l’on côtoie. C’est à travers cette identification que l’Homme se construit.

Identification primaire: Phase qui précède le complexe d’Œdipe, il y a une indifférenciation entre le moi et l’autre. Le sujet s’identifie donc à lui-même. Cette identification est indissociable de la phase du miroir.

Phase du miroir: Début de relation duelle entre le Moi et l’Autre, l’enfant se reconnait dans le miroir (selon J. Lacan entre 6 mois et 18 mois), il perçoit enfin le semblable comme un autre, un être à part.

Cela va de soi, sa découverte passe par le regard. L’enfant s’identifie à une image.

Il y a la un point commun entre le miroir et l’écran ce qui permet d’adapter cette identification au spectateur car en effet, l’enfant, comme le spectateur, s’identifie dans une surface cadrée qui est limitée. Cependant, Christian Metz marquera une différence entre les deux: le miroir renvoie notre propre image tandis que l’écran ne renvoie jamais limage propre du spectateur.

On peut une fois de plus associer le spectateur à l’enfant, le spectateur est assis, immobile, l’enfant est dans une capacité motrice réduite ce qui laisse place à la constitution imaginaire du Moi.

Quand on est spectateur, on mime donc ce que l’on a vécu lors de l’enfance

L’identification secondaire se base sur le complexe d’Œdipe.

Complexe d’Œdipe: Attirance du sujet pour le parent de sexe opposé, ce qui crée une haine envers celui de même sexe. Cela permet de se constituer en tant que sujet, il se singularise (entre 3 et 5 ans selon Freud). Sentiment de manque pour l’enfant ainsi que de frustration, cela crée donc une identification au parent de même sexe comme obstacle s’opposant au désir. Cette situation laisse place à l’imaginaire chez l’enfant. Dans le cinéma, le spectateur va s’identifier à l’agresseur et l’agressé, tout comme l’enfant s’identifie à l’objet désiré et celui qui s’oppose au désir. Freud fait la différence entre ce que l’on voudrait ETRE et ce que l’on veut AVOIR.

Identification secondaire: Sortie de la crise Œdipienne, le Moi est constitué, par un « patchwork d’images hétéroclites » selon Lacan.

Le cinéma joue un rôle privilégié car il met en scène l’autre comme figure du semblable, c’est-à-dire que l’on s’identifie aux personnages à l’écran. Le Moi peut évoluer et se construire perpétuellement selon des modèles divers, aussi bien par des images réelles qu’irréelles.

Identification cinématographique: Le sujet est absent de l’écran contrairement au miroir. Il doit donc s’investir pour s’identifier aux personnages, il s’identifie aux personnages, au récit.

Identification cinématographique primaire: le spectateur s’identifie à la caméra. On peut se référer au voyeurisme, à la perversité, qui était également la vision d’Hitchcock du spectateur. Séquences subjectives, identification au regard, au regard du perso.

Secondaire: il s’identifie aux persos, au récit. Se fait généralement dans les films biens construits.

Quand un spectateur regarde un film, il régresse au stade antérieur. Il s’identifie à un objet parce qu’il est en état de manque. Ca le décrédibilise dans son état d’être humain. Le cinéma étant une expérience culturelle consentie, le spectateur accepte cette régression. Le spectateur ressent un étant de manque en quelque sorte imaginaire, car il s’identifie à une fiction. Cette identification est narcissique et prône la solitude du spectateur. Etre spectateur et aller au cinéma relève de l’identification narcissique, car il s’identifie à une fiction, à des choses qu’il n’a pas et qu’il n’aura jamais. Toute identification est dangereuse car cela altère le jugement et empêche la critique, donc selon Fernando Solanas, tout spectateur est un lâche ou un traître. C’est pour cela que certains cinéastes ont voulu réaliser des films pour pousser les spectateurs à réagir et à réfléchir. Ce sont des cinéastes militants, qui en réalisant ces films, poussent le spectateur à sortir de l’identification narcissique. (Cinéma direct, vérité)

On peut comparer le spectateur à l’enfant. Le spectateur absorbe les images comme l’enfant

Les films de fiction forte permettent une perte de conscience des limites en installant le personnage dans un lieu inquiétant ou dans une aventure dans laquelle il va perdre pied. A la fin il retrouve donc qui il est.

Sublimation : perte ou renoncement à l’objet sexuel, la personne s’efforce de reconstruire ou de restaurer l’objet sexuel perdu en elle-même. Dans cette identification la personne renonce au but directement sexuel.

Le spectateur passe par une phase de constitution du film, qui permet de percevoir le film comme un bon objet, mais cet objet reste un leurre car il n’existe pas.

Dans les années 70, certains cinéastes réalisaient des films appelés « films de déconstruction » afin que le spectateur ne puisse pas s’identifier aux personnages, mais dans cet élan de sublimation et de narcissisme, le spectateur à toujours réussit à extirper le « bon » de ces films.

Extrait : Scream 4

Scène avec les deux blondes : Discussion du film qui mène à la discussion et à la théorisation, ce qui veut dire que le film est bon. L’une d’elle pense que cela ne pourrait pas leur arriver, ainsi il y a une forme d’identification. Meurtre = identification, car elle reproduit ce qu’elle vient de voir.

« Vrai film » : Idem, sauf le meurtre. Identification du spectateur, car nous sommes dans la même situation que les personnages, c’est-à-dire que nous regardons également un film avec une scène de crime.

Mise en abyme, identification à plusieurs personnages qui ont le même destin, ce qui a pour effet d’augmenter la peur du spectateur. Nous sommes dans la même position, on mime ce que les personnages font.

Ce film est prédisposé à une forte identification, ainsi on s’identifie à l’agresseur et à l’agressé ce qui augmente le plaisir du spectateur. C’est ce qu’Alfred Hitchcock recherchait à faire dans ses films.

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