Le salvadore et le bitcoin

Légalisation du Bitcoin au Salvador : génie économique ou pure folie ?

À partir du 7 septembre prochain, les citoyens salvadoriens entreront dans une nouvelle ère

des moyens de paiement. Ils auront en effet, la faculté de télécharger une application mobile

pour recevoir du Bitcoin (BTC) dans le but de l’utiliser dans les opérations du quotidien.

Cela fait suite à la récente adoption de la loi légalisant les échanges en Bitcoin (BTC), le 9

juin 2021, faisant du Salvador le premier Etat à donner cours légal à cette cryptomonnaie.

Toutefois, en pleine période de transition avant l’entrée en vigueur effective de cette loi

innovante, les messages d’alerte se multiplient de la part de la communauté internationale et

des institutions financières internationales.

Cette adoption du Bitcoin en tant que monnaie légale relève-t-elle du génie ou d’une pure

folie du président Salvadorien ?

Le Bitcoin (BTC) est une classe d’actifs, elle est qualifiée de monnaie virtuelle dite

décentralisée gérée ni par l’État ni par les banques. Ces derniers, n’ayant pas la main

dessus, qualifient les crypto monnaies en général comme étant «tout instrument contenant

sous forme numérique des unités de valeur non monétaires, pouvant être conservées ou

être transférées dans le but d’acquérir un bien ou un service, mais ne représentant pas de

créance sur l’émetteur».

Lors de la conférence Bitcoin 2021 qui s'est tenue dans la ville américaine de Miami les 4 et

5 juin, le président salvadorien, M. Bukele avait défendu dans un message vidéo ce projet,

estimant qu’il apporterait «de l’inclusion financière, de l’investissement, du tourisme, de

l’innovation et du développement économique» au pays. La monnaie qui avait cours légal

dans le pays jusqu'ici était le dollar américain (USD).

Pour le dirigeant de 39 ans qui a porté le projet, le BTC permettrait donc un meilleur accès

au services financiers. Classe d’actifs essentiellement virtuelle, il est plus facilement

transférable entre acteurs économiques. Toute personne disposant d'une connexion Internet

peut avoir accès à un système de paiement. Toutefois, cela suppose de posséder un

smartphone, chose pas évidente dans un État où 4 citoyens sur 10 vivent sous le seuil de la

pauvreté. À cela il faut ajouter le fait que l’accès à internet illimité est très restreint. En effet,

dans ce pays de 6,6 millions d'habitants, seuls 58,6% de la population a accès à l'internet,

selon l'organisation Internet World Status (IWS).

Le Bitcoin (BTC) comme monnaie légale serait également une source d’attractivité pour les

investissements étrangers. L’’économie du pays dépend largement de sa diaspora avec des

envois de fonds qui représentent 22% du produit intérieur brut (PIB). Pour le président

salvadorien, le BTC est donc le moyen le plus rapide pour transférer » ces milliards de

dollars d’envois de fonds et pour éviter que des « millions de dollars » n’aillent dans les

poches d’intermédiaires comme Western Union.

Cette initiative emporte beaucoup de risques inhérents à la nature du Bitcoins (BTC).

Concernant la confiance en l’actif, les devises nationales comme le dollar américain (USD)

ou l’euro (EUR) sont bien plus stables. Même les monnaies des pays émergents, qui

connaissent parfois des périodes d’instabilité, affichent rarement un tel niveau de volatilité.

Elles ont l'avantage inhérent d’être adossées à une économie créant de la richesse réelle,

ce qui renforce la confiance des utilisateurs. Le Bitcoin est l’un des actifs

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