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L'emancipation De La Femme Dans Une Si Longue Lettre

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Par   •  30 Mai 2015  •  708 Mots (3 Pages)  •  17 652 Vues

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L’émancipation

La lutte pour l’émancipation de la femme est le nerf du roman. Elle apparaît essentielle dans un contexte de chosification de la femme. L’instruction a fait d’elle une femme émancipée, consciente de ses droits d’humain, de son libre arbitre et de ses désirs les plus ancrés. Le travail et la sensation d’être utile à servir lui donne la force.

Pourtant, quand elle aura besoin de choisir entre son mari et elle-même, bref de décider de recommencer sa vie sans mari ou un coépouse, Ramatoulaye n’a pas la force de partir. Elle choisit de rester et de subir en silence ses tourments. Le poids de ses responsabilités de femme et de mère, le poids des années perdues l’y incitent : « Partir ? Recommencer à zéro, après avoir vécu vingt-cinq ans avec un homme, après avoir mis au monde douze enfants ? Avais-je assez de force pour supporter seule le poids de cette responsabilité à la fois morale et matérielle ? (Chapitre 14) Ceci, contrairement à son amie Aïssatou qui assume son émancipation.

Il faudra attendre la mort de l’autre pour que les réminiscences enfouies renaissent pour fleurir. Détachée du lien sacré du mariage par le fait du deuil, elle décide de vivre. Enfin.

f. Signification et structure

L’accès à l’instruction et l’acquisition du savoir sont conçus comme des enjeux de libération de la femme longtemps confinée dans un sous-rôle où elle n’a pas droit au chapitre. L’auteur use de trois procédés stylistiques pour atteindre son but : la sublimation, le métadiscours et le dialogisme.

- Par le procédé de la sublimation, l’écrivant transforme des pulsions internes en des sentiments élevés, en de hautes valeurs morales ou esthétiques. Dans Une si longue lettre, le Savoir prend sa source dans l’Autre, à la fois les Références sur le « rude versant du savoir » (p. 31) (Modou Fall et Germaine le Goff ou la femme blanche) nanties de superlatifs glorificateurs et le contexte politique (à savoir le Sénégal colonial). « Immense culture » (p. 25), « arc-bouté aux études » (ibid.), « tu revins triomphant. Licencié en droit ! » (ibid.), « résolument progressiste »(p. 32), « je n’oublier jamais la femme blanche qui, la première, a voulu pour nous un destin hors du commun » (p.26). L’auteur les sublime à un point tel que la chute d’un quelconque d’entre eux (dans le texte, celui de Modou Fall qui épouse une seconde épouse) prendra par la suite des proportions alarmantes.

Le dialoguisme suppose un énoncé adressé à un auditeur capable de le comprendre et la réponse réelle ou virtuelle dudit auditeur. Une si longue lettre de Mariama Bâ, bâti sur le principe de l’échange épistolaire, privilégie l’utilisation du « je » et du « tu » qui nous plonge dans une fausse perception de roman autobiographique. De simple aparté intimiste (avec l’adresse première : Aïssatou, l’amie intime, destinataire de la si longue lettre), le récit – en usant de la familiarité du « tu » s’ouvre à une seconde adresse : celle du bourreau intime, le mari décevant mais brillant juriste qui a préféré « se sacrifier » à la cause du pays; puis à une troisième adresse plus subtil mais si présent dans le texte, à savoir l’Africain nouveau, lecteur du produit fini, destinataire primordial doté d’une

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