Fiche de lecture : L’éthique et la relation éducative
Fiche de lecture : Fiche de lecture : L’éthique et la relation éducative. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lovadiscuta • 10 Mai 2020 • Fiche de lecture • 1 050 Mots (5 Pages) • 508 Vues
Carl Ransom ROGERS. L’éthique et la relation éducative
Jean-Daniel ROHART*
Préliminaire
Avant d’entrer dans le vif de l’échange, je voudrais poser un cadre, définir mon intervention, en disant ce qu’elle ne sera pas.
Le titre prévu de ma prestation est : « Une éthique éducative : l’approche rogérienne ».
Je suis professeur d’espagnol. J’enseigne en lycée depuis maintenant trente ans et Carl Ransom ROGERS est, en effet, un des hommes qui a inspiré ma pratique enseignante et éducative pendant toute cette période.
Je voudrais m’adresser à vous à partir de cette pratique et en m’autorisant de l’expérience que cette pratique jalonnée de succès, mais aussi d’échecs, m’a permis d’acquérir au fil du temps. L’échec, tout autant que la réussite, permet un enrichissement de notre expérience. Il faut en tirer des leçons. Pour Rogers, tranquillement, sans défaitisme. Je voudrais partager cette expérience avec vous, tout en la confrontant avec votre expérience à vous. Que nous confrontions en somme nos expériences. La difficulté de mon entreprise tient au fait que, évoquant l’esprit rogérien et l’attitude rogérienne en éducation (je préfère cette expression à celle d’idée rogérienne ou de théorie rogérienne), je voudrais expérimenter avec vous un mode de communication et d’exposition, un style qui soit, lui aussi « rogérien ». Je voudrais, en somme, faire en sorte qu’il y ait une adéquation, l’adéquation la plus parfaite possible, entre le fonds et la forme.
Introduction
Quand ont lit un livre, il existe toujours un contrat sous-jacent, un contrat plus ou moins explicite qui lie l’auteur et le lecteur.
Lorsqu’une personne comme moi, par exemple, s’adresse verbalement à d’autres personnes, il semble préférable qu’existe aussi préalablement un contrat minimum.
Vous avez forcément des attentes. Des présupposés. Des besoins, peut-être ? Des interrogations. Moi qui vais m’adresser à vous, j’ai forcément un projet minimum, des intentions plus ou moins « didactiques ». Un « message » à faire passer, même si ce mot de message ne me plait guère.
Cette première prise de contact et ces premiers instants passés ensemble devraient, il me semble, tenter de faire émerger un contrat minimum.
Je me pose forcément la question de savoir : Quelles sont vos attentes ?
Je me demande à moi-même : Quel est mon projet en prenant maintenant la parole ?
En tout premier lieu et pour que les choses soient bien claires, sachez que je n’ai pas l’intention de prononcer une conférence, non que j’ignore les vertus intrinsèques à ce genre.
Mon choix obéit peut-être inconsciemment à ma paresse et à ma fatigue de fin d’année scolaire, car, en effet, je suis « prof » : professeur d’espagnol en lycée.
Mais, il ne s’agit pas uniquement d’un choix négatif. Le genre de la conférence a aussi ses inconvénients et ses limites, surtout dans l’optique « rogérienne » que je pense adopter ici.
Lorsqu’elle réussit, une conférence satisfait légitimement le moi narcissique du conférencier, ainsi que celui des auditeurs qui aiment à entendre exprimées avec clarté et talent, leurs propres idées. Une harmonie s’établit, une reconnaissance mutuelle peut-être un peu illusoire, provisoire et tissée peut-être de malentendus ? Mais cette harmonie,
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