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Commentaire partiel, Jean de Léry

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Par   •  10 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  942 Mots (4 Pages)  •  887 Vues

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commentaire du texte de Jean de Léry
(Intro) Le XVIème siècle mettra l'homme au centre de ses préoccupations, comme l'indique le terme a humanisme » qui
caractérise cette époque. On cherche alors à explorer le monde et à mieux connaître tous les humains qui le peuplent. Les
grandes découvertes de Colomb, Vasco de Gama ou Magellan élargissent et modifient la vision du monde et de l'homme,
invitant à la tolérance. // Jean de Léry participera à cet élan et découvrira les Indiens Tupinambas lors d'une expédition
française au Brésil. L'extrait du récit de voyage qufil en tirera, Histoire d'un vovage fait en terre du Brésil veut nous faire
réfléchir aux notions de sauvagerie et de civilisation, mises en cause et repensées par l'auteur. //Certes il s'agit d'un récit de
voyage bien mené, mais i' nous propose aussi une critique de la société occidentale de Yépoque, en regard de laquelle les
mœurs des Indiens semblent marquées au coin de la sagesse.
(Développement)
(l. 51) Cette page appartient au genre du récit de voyage très apprécié à Pépoque. // Le récit est animé dans cet extrait par
un dialogue // rapporté au style direct entre l'auteur et un vieillard indien, ce qui donne vie au récit par l'alternance souvent
rapide des répliques : « Mais cet homme tant riche dont tu me parles ne meurt-il point ? » « Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien
que les autres. . Il donne aussi l'illusion de la réalité au lecteur qui s'identifie au voy•ageur. Il est plongé dans la réalité de la
culture tupinamba. L'auteur lui rapporte une anecdote de voyage, c'est un témoignage vécu : « Il y eut une fois un vieillard
d'entre eux qui sur cela me fit telle demande [ml Chacun des protagonistes représente son peuple et des mœurs
différentes, qui débouchent sur r incompréhension des « sauvages C'est Vétonnement de t'lndien gui fait avancer tout le
texte, et qui a sans doute pour fonction de générer la même curiosité chez le lecteur. L'auteur note en effet en début de
dialogue que le vieillard est, comme ses concitoyens, g fort ébahi » du comportement des français, car il ne les comprend
pas. Cela suscite chez lui une double question à propos de la présence des Français au Brésil : « Que veut dire que vous autres
veniez de si loin pour quérir du bois pour vous chauffer, n'y en a-t-il point en votre pays ? » Pas moins de trois questions
en tout feront rebondir le dialogue, lui donnant à la fois son rythme plaisant, mais aussi un contenu de plus en plus profond,
de l'interrogation sur le bois à la présence de la mort (dans les passages déjà cités) et finalement aux modes de transmission
des biens dans les familles occidentales : « Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu'il laisse ? Cette gradation
dans le questionnement souligne d'ailleurs la capacité réflexive de Vlndien.
(III, 52) Les paroles de Plndien, qui s'exprime en *ge, savent pointer la folie des Européens. Selon lui, Ces derniers se
par un attachement inconsidéré aux bien matériels (exprimant peut être ainsi le point de vue de
L'Indien ne peut imaginer que le bois soit coupé pour autre chose que satisfaire un besoin vital : « se chauffer h. Et la
question qu'il pose, lorsqu'il comprend qu'il s'agit dobtenir de la teinture, marque son incompréhension voire sa
réprobation, ce que suggère radverbe de quantité qui clôt la question : « Voire, mais vous en faut-il tant ? » Cet adverbe
intensif. soulignant les excès des Européens aux yeux du vieillard tempérant, est répété souveot dans le texte. Il condamne
l'avidité des Européens (considérés par lui comme « tant richelsl h), avicfité qui débouche en réalité sur un véritable
esclavage pour parvenir à cette conquête : tant de peine n, « tant travailler », « tant de maux n. On comprend que le vieil
Indien fait le choix philosophique de la sérénité en se soustrayant à ces efforts démesurés. Deux intrusions du narrateur à
visée pédagogique dans le récit soulignent d'ailleurs pour le lecteur la qualité de la réflexion de l'Indien, tantôt en l'assimilant
au reste de son peuple dans rexpiication méliorative : « l...lcomme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent un
propos jusqu'au bout(...l b, tantôt dans la parenthèse, adresse directe au lecteur : a (lequel comme vous jugerez n'était
nullement lourdaud)». Cette litote vise à susciter la lucidité du lecteur, et au-delà sa tolérance vis-à-vis d'un sage
authentique. Enfin les deux interrogations rhétoriques contenues dans la réplique finale de l'Indien prouvent qu'il rejette en
homme Sage l'agitation stérile des Européens : « Car vous faut-il tant travailler à la mer ? La terre qui les a nourris
n'est—elle pas aussi suffisante pour les nourrir ? » La figure exemplaire de Vlndien suscite doncdes remises en cause dans le
système des valeurs occidentales et vise sans doute à enseigner la relativité aux contemporains de LéO'.
CCI) Ce texte est donc une relation de voyage traditionnelle, séduisant par son exotisme, mais c'est aussi très vite une
comparaison à visée critique des deux cultures qui se rencontrent]/ Ce dialogue plaisant permet donc à Jean de Léry de
dénoncer la cupidité des Européens et le pillage des ressources naturelles au nom de renrichissement personnel de quelques
marchands. Ce passage célèbre la sagesse de l'homme sauvage, proche de la nature T'est une première approche du thème
du « Bon sauvage ».// Il annonce discours du vieux Tahitien dans le Supplément au voypge de de Diderot, Où
le locuteur possède un statut de sage et stigmatise la cupidité occidentale, et demeure très actuel.

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