"Ô beaux cheveux d'argent", Du Bellay, Axe I
Commentaire de texte : "Ô beaux cheveux d'argent", Du Bellay, Axe I. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LaFeuille • 1 Janvier 2022 • Commentaire de texte • 685 Mots (3 Pages) • 5 204 Vues
Dans « O beau cheveux d'argent » Du Bellay glorifie la femme en lui déclarant son amour.
Joachim du Bellay fait l’éloge de la femme. En s’adressant directement à sa « main », à son « front, à ses « dents » ou encore à « ses cuisses, c'est donc de la femme elle-même qu'il fait l’éloge. Ces synecdoques célèbrent le corps de la femme et par conséquent la placent au cœur du poème.
Afin de vanter sa beauté, Du Bellay a recourt au vocabulaire mélioratif en faisant sa description. De cette façon les cheveux sont dits « beaux » et « mignonnement retors ». L’adverbe mignonnement accentue l’attrait de la belle. De plus, les cheveux bouclés correspondent aux canons de beauté du XVIème siècle de sorte que Joachim du Bellay fait le portrait du corps féminin idéal. Ce fait est renforcé par la « jambe grosette » et la « cuisse délicate » qui sont en harmonie avec la femme ronde, symbole de féminité de Renaissance. En outre les adjectifs mélioratifs suivant les synecdoques prouvent que Du Bellay fait ici l’étalage des grâces de la femme parfaite. Ainsi le front est « crêpe » et « serein » en raison de la sagesse et de la confiance, la bouche est « honorée », ce qui dénote son talent oratoire, ou encore la face est « dorée » ce qui souligne l’éclat et la brillance du teint aimé. Cette accentuation de l’attrait de la femme, est également sensuelle. La louange de Du Bellay débute avec le haut du corps avec les « cheveux » puis descend le long de son corps jusqu'à ses jambes, créant ainsi l'image de la vision du poète alors qu'il la déshabille du regard. Le poète passe par les « tétins » symbole par excellence de la sensualité. De plus au vers 11, Du Bellay fait une référence subtile au sexe de la femme, siège même de la sexualité au-delà de la sensualité.
Ce clin d’œil osé est toutefois atténué par l’utilisation de la périphrase « ce que je ne puis honnêtement nommé » (11), qui permet de laisser planer un doute limpide sur le sujet. Cette retenue est dû à la recherche d’honorabilité du poète.
Dans ce poème Du Bellay idole la femme. Ce trait est accentué par le vocabulaire des élément précieux qui donne à la femme un aspect de préciosité. Le poète s’appuie ainsi les qualificatifs « argent » (l.1) , « cristal » (3) , « ébène » (5). Ces qualificatifs sont des matières rares ce qui donne un aspect inaccessible à la femme. Si bien que cette adoration inaccessible confine à la vénération. L’apostrophe lyrique « ô » est présente régulièrement dans le poème. Placées devant les synecdoques, ces anaphores, en s’adressant directement au corps, expriment toute l’exaltation du poète, et son enthousiasme. Les points d’exclamation omniprésents, renforce le lyrisme du poème en mettant en évidence l’adulation extrême du poète. Il idéalise ainsi la femme en la plaçant sur un piédestal. La description hyperbolique de son sourire qui « [fait] d’un seul ris toute âme enamourée » souligne l’éclat de son sourire et met en évidence sa puissance féminine. En outre de son pouvoir de séduction dénoté par le pouvoir de son sourire, le poète « n’ose l’aimer ». Il déclare, par conséquent, sa flemme pour la femme qui est représentée comme détenant le pouvoir de l’Amour et étant au même titre son incarnation. Devant elle, le poète prend une attitude humble ce que suggèrent les vers 13 et 14 : « pardonnez-moi, de grâce/Si pour être mortel, je ne vous ose aimer. » Cette prière quasiment religieuse envers la femme qui est déifiée, notamment en recourant aux termes « divines beautés », fait référence au fin’ Amor où la femme aimée à tout pouvoir sur l’homme qui lui est dévoué.
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