Répétition et fatigue
Dissertation : Répétition et fatigue. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chrno • 20 Janvier 2019 • Dissertation • 3 782 Mots (16 Pages) • 555 Vues
Agrégation externe EPS TOMASZOWER
Ecrit 2 (session 2008) 1
Agrégation externe EPS 2008
Ecrit 2
Sujet : « Répétition et fatigue induite par l’activité physique, lors de l’acquisition
des habiletés motrices en Education Physique et Sportive : effets conjugués, effets
compatibles ou effets antagonistes sur l’apprentissage moteur ? »
---Note :14/20---
Selon FAMOSE, la recherche d’efficience constitue le but de l’apprentissage en Education
Physique et Sportive (« Apprentissage moteur et difficulté de la tâche », 1990). Avec cette conception
nous sommes en droit de penser qu’un rapport entre dépense énergétique et apprentissage moteur est à
établir. De fait, le concept d’énergie est lié à celui de fatigue dans la mesure où l’épuisement des
« ressources du sujet » entraînera l’apparition de phénomènes liés à la fatigue (DURING « Energie et
conduites motrices », 1989).
Nous pouvons donc, d’ores et déjà, nous apercevoir que l’acquisition d’habiletés motrices en
Education Physique et Sportive (EPS) est sous la dépendance des facteurs énergétiques. En EPS
« l’apprentissage mène à l’acquisition de compétences » (Préambule aux programmes du collège, 18
Juillet 1996, BO n°29), c'est-à-dire à l’assimilation de « connaissances procédurales et déclaratives »
pour reprendre les termes de FAMOSE, et d’habiletés motrices ». LEPLAT et PAILHOUS définissent
l’habileté comme « l’intériorisation d’un technique » (1983), la technique pouvant elle-même se définir
comme l’ensemble des moyens transmissibles à mettre en oeuvre par l’homme pour effectuer le plus
efficacement possible une action motrice » (VIGARELLO et VIVES, 1983). Ces acquisitions, ou plutôt
le processus qui mènera à ces acquisitions, est donc lié au concept de fatigue que nous pourrions
décliner en fatigue mentale et physique. Il est alors unanimement admis que l’apprentissage, ne pouvant
s’envisager sans répétition (citons à ce propos C.GEORGE « Apprendre par l’action », 1983), va
provoquer l’apparition de la fatigue. Il apparaît dès lors pertinent d’imaginer que selon le moment de
l’apprentissage la répétition d’un geste ne sera pas du même ordre, tant d’un point de vue qualitatif que
quantitatif. La fatigue induite, de la même façon, ne sera pas la même. Par exemple, selon l’approche
cognitive, et en nous référant aux stades de FITTS (1964), afin d’automatiser un geste, pour passer du
stade cognitif au stade associatif puis au stade autonome, une quantité importante de répétitions sera à
effectuer par l’apprenant. De la même manière, pour passer du stade de la coordination à celui du
contrôle puis de l’habileté (« Motor skills acquisitions », NEWELL, 1991), des répétitions seront
nécessaires et un coût physique (physiologique) et mental sera à payer. La fatigue en est l’illustration,
elle affectera la qualité du mouvement réalisé, son efficacité, son efficience voire empêchera tout
simplement sa réalisation.
Une relation et des effets divers sont donc bien à envisager entre l’acquisition d’habiletés et les
notions de répétition et de fatigue. Une notion que nous n’avons pas encore explicitement abordée
semble alors être l’intermédiaire entre l’apprentissage et les phénomènes de répétition et de fatigue :
l’effort. En effet, c’est bien en fonction de la quantité d’efforts consentis que nous pourrions définir la
répétition et c’est bien la production d’efforts qui provoquera la fatigue. L’apprentissage et l’acquisition
d’habiletés sont intimement liés à ce concept que DELIGNIERES définit comme « la capacité d’un
sujet à augmenter la quantité de ressources investies dans une tâche » (« L’effort », 2000). Un coût
cognitif ainsi qu’un coût métabolique est alors, selon lui, à envisager. Si cette relation entre la répétition
et la fatigue et le concept d’habiletés motrices, médiée par l’effort, est établie encore nous reste t’il à
déterminer leurs influences réciproques. Au premier abord nous pourrions déjà envisager ces dernières
comme compatibles : l’acquisition d’habiletés motrices nécessitant des efforts, répétition et fatigue en
seront les passages obligés. Mais des rapports antagonistes ne peuvent-ils pas également s’envisager ?
En effet, cette production d’efforts née de la répétition, provoquera un désagrément, une gêne, et ne
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Ecrit 2 (session 2008) 2
facilitera ainsi aucunement l’apprentissage. Enfin, dans la mesure où nous pouvons penser que
l’apprentissage, et par conséquent l’acquisition d’habiletés motrices a comme objectif de limiter la
fatigue en rendant le sujet plus économe voire plus efficient, des effets conjugués (l’apprentissage réduit
les coûts énergétiques) sont à envisager.
Au cours de notre propos nous allons défendre la thèse suivante : la répétition
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