Rhinocéros par Ionesco

Le théâtre connait une évolution fulgurante au cours des dernières décennies. En plus de son énorme succès lors du XVIII et XIXe siècle, le romantisme continue de faire parler de lui au début du XXème siècle. Quelques années plus tard, un mouvement complètement différent s’installe, soit le nouveau théâtre, également appelé le théâtre de l’absurde. Dans ce genre théâtral, certains ont su marquer l’histoire. C’est le cas d’Eugène Ionesco, lui qui fait couler beaucoup d’encre avec sa pièce intitulée Rhinocéros, parue en 1959. Dans cet œuvre, les personnages se transforment les uns après les autres en animal terrifiant, soit le rhinocéros. Tout au long de l’histoire, l’auteur fait référence aux mouvements de la deuxième guerre mondiale à travers ses personnages monstrueux et fait valoir leur métamorphose terrifiante.

Tout d’abord, il est juste de dire qu’Eugene Ionesco démontre le rhinocéros comme un monstre, un monstre qui agit de la même façon que les protagonistes de la deuxième guerre mondiale. D’une part, on remarque que les rhinocéros adoptent le régime  totalitaire.  Le comportement des animaux rappelle également le nazisme. Piétinant tout sur leur passage, ces bêtes méprisent les gens, ne considèrent pas les autres humains en tant qu’individus, mais plutôt comme adeptes ou non de leurs façons de penser. Cette citation de Jean prouve très bien le totalitarisme dont il fait preuve. « J’ai de la force parce que j’ai de la force […] parce que j’ai de la force morale » (page 31). Dans ce passage, il est tellement sûr de ses principes qu’il en est rigide. La répétition du mot «force» à trois reprises fait ressortir le pouvoir dans les paroles du personnage. D’autre part, Béranger le qualifie comme étant quelqu’un qui ne supporte pas la contradiction : « La moindre objection le fait écumer » (page 52). Jean ne jurant que par le travail, l’ordre et à la volonté, sans toutefois croire en la différence, fait étrangement penser aux nazies. Cette métaphore vient prouver au lecteur que le personnage aime tout contrôler et que si quelqu’un tente de le contredire, cela le rend hors de lui. En tenant compte de ce qui précède, il est vrai de dire que les rhinocéros sont terribles dû à leurs comportements qui rappellent les mouvements de la deuxième guerre mondiale.

Dans un autre ordre d’idées, la métamorphose de l’humain en monstre est dénonce le manque de réflexion de la population. D’abord, un passage vient prouver l’irrationalité de ce qui est entrain de se produire :

        BÉRENGER

« Oui, mais un homme qui devient rhinocéros, c’est indiscutablement anormal. » DUDARD

« Oh ! Indiscutablement !... Vous savez... »

BÉRENGER

« Oui, indiscutablement anormal, absolument anormal ! » (Page 76, ligne 38)

Dans ce dernier passage, le mot « anormal » est répété trois fois en autant de lignes, ce qui renforce l’argument d’irrationalité. De plus, l’utilisation du point d’exclamation à plusieurs reprises accentue l’émotion dans les paroles des protagonistes. Enfin, la répétition de l’adverbe « indiscutablement » vient renforcir l’opinion de façon très claire et montre que, pour Béranger, il est anormal de se transformer en rhinocéros et de suivre le mouvement monstrueux qui est entrain d’assimiler la population. Ensuite, Ionesco définie le phénomène des rhinocéros comme étant une maladie. Une citation de l’œuvre appuie cette idée : « Ils sont tous devenus fous. Le monde est malade. Ils sont tous malades. » (Page 92, ligne 16) La répétition du mot « malade » à deux reprises vient confirmer la pensée du personnage principal. Ce dernier est convaincu que d’être un rhinocéros est une maladie et va même jusqu’à utiliser le mot « fou » pour les définir. Selon Le dictionnaire Larousse, ce dernier signifie « Qui a perdu la raison, qui est atteint de troubles mentaux ». Cela vient alors confirmer l’idée préconçue qu’adopte Bérenger par rapport aux rhinocéros. Étant le seul à refuser de se conformer aux normes de la société, celui-ci défend ses valeurs jusqu’au bout. Cela lui permettra de rester le seul humain restant dans un village décimé par la maladie. Enfin, il est juste de dire que la métamorphose de la société est terrifiante.

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