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Quand vous serez bien vieille, Ronsard

Dissertation : Quand vous serez bien vieille, Ronsard. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 057 Mots (5 Pages)  •  1 267 Vues

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Ronsard, un stratège amoureux

        En pleine époque de la Renaissance, sept poètes humanistes, regroupés sous l’appellation de la Pléiade, contribuent à l’essor de la poésie en France. Pierre de Ronsard en est le chef de file. Inspiré par des thèmes amoureux, il dédie la majorité de son œuvre à trois femmes importantes dans sa vie : Cassandre, Marie et Hélène de Surgères. Il s’adresse à cette dernière dans le poème intitulé « Quand vous serez bien vieille », un poème où il multiplie les stratégies amoureuses afin de la conquérir. Pour mieux convaincre sa maîtresse de succomber à son amour, il construit sa méthode de séduction en deux mouvements contradictoires : celui de l’évocation cruelle du temps qui passe et celui d’une invitation à célébrer la vie. (123 mots)

        D’entrée de jeu, pour persuader Hélène de se laisser aimer, Ronsard cherche à la sensibiliser au temps qui passe. Pour ce faire, il lui présente des images de sa future vieillesse et fait même appel à l’idée de sa propre mort. Le poète pense sans doute que si Hélène se reconnaît dans l’image cruelle d’une vieille femme, elle comprendra qu’il faut profiter dès aujourd’hui des moments heureux qu’il lui offre. À la première strophe, Ronsard évoque donc la vie monotone d’une femme âgée. Dès le premier vers, le poète insiste sur l’âge avancé de sa destinataire : « Quand vous serez bien vieille » (v.1). Il la représente « dévidant et filant » (v.2), c’est-à-dire pratiquant le tissage, une occupation calme propre à une vieille femme. De plus, ces actions se déroulent « le soir à la chandelle » (v.1). Ce moment n’est pas dû au hasard : si le poète a choisi d’évoquer la fin d’une journée, c’est pour mieux représenter Hélène arrivant à la fin de sa vie. Tous les éléments sont ici rassemblés pour créer une atmosphère de nostalgie. Justement Ronsard montre Hélène vieillie, se rappelant le temps de sa jeunesse, le temps passé où elle était belle. Ce contraste entre la beauté et la vieillesse est d’ailleurs souligné par l’utilisation de l’imparfait qui s’oppose au futur de l’indicatif : « vous serez bien vieille » (v.1) et « du temps que j’étais belle » (v.4). L’opposition des temps verbaux insiste sur l’écart entre la vieillesse future et la beauté qui deviendra fatalement chose du passé. À partir de la troisième strophe, le poète pousse son argumentation jusqu’à employer l’idée de sa mort. C’est par la multiplication d’images de son propre trépas qu’il tente de troubler sa bien-aimée : « Je serai sous la terre, et, fantôme sans os,/Par les ombres myrteux je prendrai mon repos » (v.9-10). Ces deux vers illustrent avec éloquence l’insistance du poète qui, grâce aux figures de style (métaphore, pléonasme et euphémisme) répète la mort de plusieurs manières. Par ailleurs, quand le poète sera sous la terre, son inspiratrice, elle, sera « une vieille accroupie » (v.11) bouleversée par le remords de n’avoir pas aimé. L’enjambement, au 12e vers, accentue de manière encore plus forte les regrets d’Hélène d’avoir rejeté le poète : « Vous serez au foyer une vieille accroupie, / Regrettant mon amour et votre fier dédain. » (v.11-12). Il semble bien que, selon Ronsard, plus les images de vieillesse et de mort seront cruelles, plus il aura de chance de sensibiliser la dame à la fuite du temps. (372 mots)

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