Plan philo : Qu'est-ce qui peut fonder l'accord des esprits ?
Dissertation : Plan philo : Qu'est-ce qui peut fonder l'accord des esprits ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tamara.lyc • 13 Octobre 2019 • Dissertation • 2 065 Mots (9 Pages) • 1 344 Vues
Un plan possible pour le sujet suivant : Qu'est-ce qui peut fonder l'accord des esprits ?
Introduction
L'Introduction : à pour fonction d’introduire le sujet et le problème qu’il pose afin de prévoir un plan de résolution (inutile de recopier cette phrase sur la copie)
Paragraphe 1 - on commencera par une définition rapide (positive ou négative de ce qu’est la conscience ou l'esprit par opposition à la matière ou matière grise) ou on pourra trouver un dicton relatant ce qu'est l'esprit et la difficulté qu'il y a de s'accorder. Ou encore, on pourra trouver un exemple (historique, politique, économique...) d'accord qui s'est fait entre les hommes d'esprits différents.
Paragraphe 2 – Il faut ici montrer en quoi le sujet pose problème, on a deux niveaux de lecture du sujet. a) On doit pouvoir constater que les esprits peuvent s'accorder, que nos consciences ne sont pas seulement solitaires, qu'il y a des domaines sur lesquels et pour lesquels on s'entend. b) on se demande si les contenus sur lesquels on peut trouver un accord pour tous les esprits (sous entendu, il y a une sorte de socle commun ou de dénominateur commun sur lequel on pourrait tous s'accorder, trouver une entente) sont légitimes et si il y a bien une "origine", un fondement à ces accords. Le sujet présuppose que des accords sont possibles (de fait on finit bien souvent par s'accorder) mais il demande surtout quel est le fondement sur lequel on s'accorde et si il y en a un qui soit légitime.
Paragraphe 3 – Annonce du plan, chaque phrase (il y en a nécessairement 3) doit annoncer chaque partie du développement qui lui-même sera composé par trois parties.
Partie 1 : exposition
Elle sera une réponse "naïve" au sujet, on montre simplement dans un premier temps que les accords existent et sont fondés.
- Par le langage, la logique, le dialogue : on y voit une condition d'un accord entre les esprits : « Or, si l'on a découvert de bonne heure que la contradiction rend impossible le discours, on a également vite fait de remarquer que la contradiction ne peut se présenter que là où quelque chose, ne fût-ce qu'une thèse, est reconnue valable par tous els participants du dialogue : avec celui qui n'accorde rien, toute conversation sérieuse, c'est-à-dire toute conversation destinée, en principe à aboutir à un accord, devient impossible; il ne faut pas discuter avec celui qui nie les principes, ces thèses qui , évidentes pour tout le monde, ne demandent ni n'admettent de discussion, mais forment les éléments sur lesquels toute discussion se fonde; pour ne donner qu'un seul exemples, le dialogue ne peut pas s'engager avec un partenaire qui nierait la valeur de la contradiction comme critère décisif, ou qui enseignerait que toute affirmation du discours est contradictoire."Eric Weil La logique de la philosophie; Introduction p.23.
On pourra lire et retirer les arguments de la page 21 à 27, consultables sur google https://books.google.fr/books?id=N-sDjAgmv8C&lpg=PA21&hl=fr&pg=PA23#v=onepage&q&f=false
- Par la raison comme fondement de l'accord : sans la raison, il ne pourrait exister de discours logique et raisonnable. Ce serait la raison qui fonderait tout, la possibilité même de s'accorder. On peut en trouver des exemples dans les discours Utopistes qui sont tous fondé en raison. Thomas More, Campanella, tous les discours qui imaginent les sociétés futures, les temps futurs, le font sur un socle raisonnable, en présupposant une raison commune. Trouver les arguments et des exemples.
- on conclura cette partie en insistant sur un paradoxe : il est évident que les accords peuvent exister et qu'ils ont en apparence ou au premier abord des dénominateurs/points communs et un socle unique. Il semble que le fondement de l'accord des esprits soit la logique, le dialogue ou la raison...
Partie 2 : perturbation
On creuse et perturbe notre première approche qui reposait sur une simple opposition/ ou suite d'arguments, on regarde si les arguments précédents tiennent la contre-argumentation. On montre qu'on avait oublié quelque chose dans la première approche, qu'on avait présupposé quelque chose qui ne convient plus vraiment. Exemple : le souci de la première partie, c’est qu’en cherchant le fondement de l’accord des esprits, on disait que ce fondement était la raison, et que lorsque nous commencions a expliciter ce concept de raison, l’explicitation était : la raison est l’accord des esprits, l’unité du vrai, le fondement du dialogue. On disait en fait, le fondement de l’accord des esprits, c’est l’accord des esprits : on tournait en rond (d'où un paradoxe).
- Il faudrait montrer que l'accord des esprits existe avant de parler, avant de raisonner, avant le langage lui-même. L'exemple du jugement de goût pose au moins dans son principe l’accord des esprits. Lire Kant Critique de la faculté de juger §18 à §22 dans l'Anthologie de philosophie pp.101-110. Pour Kant, quand j'affirme que quelque chose est beau, j'affirme que c'est beau universellement pour tous, on présuppose alors que l'on pourrait s'entendre sur ce qui est beau car chacun en principe peut dépasser son propre avis personnel (j'aime/j'aime pas). On présuppose un accord (esthétique) avant même que chacun ouvre la bouche, ne parle ou ne dialogue : le fondement du dialogue est anté-langagier.
- Un autre exemple anté-langagier : la morale. A la section I de Les fondements de la métaphysique des moeurs, Kant montre que le truand sait bien ce qu’est la moralité même s’il ne la suit pas. D’où vient et sur quoi se fonde cet accord des esprits, sur ce qu’est la moralité, cela nous le sauront dans la section III des Fondements de la métaphysique des moeurs : c'est le fait que tout homme est fin en soi (une liberté consciente et responsable d'elle même et devant tout autre), c’est-à-dire que l’accord est rendu possible par la position de l’homme qui est non seulement sensible (ce qui ne saurait faire l’accord), mais aussi intelligible (libre de se donner à lui même ses propres buts/fins).
Donc, le fondement de l’accord des esprits, c’est leur appartenance commune au monde intelligible et moral. Le monde intelligible est le lieu de l’accord, qui se manifeste parfois dans le monde sensible. Rien d'étonnant à ce stade que le fondement de l'accord des esprits ne soit pas matériel, mais spirituel et intelligible/intellectuel.
- problématiser à la fin de la partie 2 en montrant qu’on s’est sans doute trompé en voulant répondre simplement/rapidement au sujet dans la première partie. Nature du problème : la beauté et la moralité ne sont jamais que des expériences, et d’une expérience on n’est jamais sûr. Le monde intelligible et moral n’est pas d’emblée un monde commun, l’appartenance n’est pas donnée mais postulée (on la présuppose toujours, mais on est jamais certain qu'elle soit un socle ou un fondement absolu). Dès lors on aperçoit bien les deux inconvénients qui sont liés au fait de faire reposer sur le monde intelligible le fondement de l’accord des esprits. Il y a un problème à poser le fondement de l’accord des esprits sur quelque chose qu’on ne peut poser comme commun. Ensuite il y a un problème à poser comme fondement ce qui est en vérité un postulat, qui ne pourrait être vérifié que si on avait l’expérience de l’accord des esprits, ce qui reviendrait à fonder le monde intelligible sur l’accord des esprits, et fonder l’accord des esprits sur le monde intelligible. On a un problème qu'on ne peut résoudre en répondant seulement à la question du sujet. Il faut donc poser un problème qui n'est pas seulement la répétition de la question du sujet, généralement sous forme de question.
Partie 3 : résolution
On va montrer que le fondement de l'accord des esprits n'est rien d'autre que le désaccord (qui est premier, mais producteur de la nécessité de s'accorder).
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