Méthodologie du commentaire et de la dissertation juridique

La dissertation

La dissertation juridique a pour objet l’exposé, l’explication et la discussion d’un sujet juridique.

L’objectif de cette dernière est de convaincre tout en se faisant comprendre. Il ne s’agit ni d’une

récitation, ni d’une juxtaposition de connaissances. L’enjeu de la dissertation juridique est de réfléchir

sur une question de cours où les connaissances sont mises à profit afin d’exposer d’une façon réfléchie

et logique, voire critique, l’état du droit en la matière. Une bonne dissertation doit être claire, logique

et rigoureuse.

Les étapes à respecter :

1. Les étapes de la réflexion / le brouillon

 Lecture et relecture attentive du sujet (+ l’écrire !). Ici, faites attention à tous les éléments :

grammaire, ponctuation, expressions utilisées …

o Exemple 1 : « Peut-on dissoudre l’Assemblée nationale ? » et « Faut-il dissoudre

l’Assemblée nationale ? ». Quand bien même ces sujets nécessitent les mêmes

connaissances, la façon de les aborder sera différente. En effet, « peut-on »

nécessite de réfléchir sur l’éventualité d’une dissolution et sur des éventuels

obstacles de dissolution alors que « doit-on » implique une réponse négative ou

positive avec de possibles nuances.

o Exemple 2 : « La dissolution de l’Assemblée nationale » et « Peut-on dissoudre

l’Assemblée nationale ? ». Quand bien même ces sujets nécessitent les mêmes

connaissances, la façon de les aborder est également différente. En effet, la forme

interrogative nécessite de s’interroger sur l’éventualité d’une dissolution et sur des

éventuels obstacles de dissolution alors que le sujet présenté sous forme affirmative

énonce qu’une dissolution est possible mais qu’il implique de s’interroger sur la

manière dont l’Assemblée nationale peut être dissoute.

 Définition des termes du sujet

 Noter sur le brouillon toutes vos connaissances théoriques (vues en cours, personnelles…), vos

réflexions, vos idées, etc.

 Lier toutes ces informations

 Identifier les informations se complétant ou s’opposant

 Identifier les idées importantes qui pourront faire l’objet de vos I / II ou A) B)

Attention aux redondances !

1 Certains éléments méthodologiques sont tirés de la « Méthodologie du droit public » réalisée par le collectif

de doctorants de l’IFL-GERJC (Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Justice Constitutionnelle)., Institut Louis

Favoreu.

2. Les étapes de l’élaboration de la problématique et du plan

 La problématique :

Elle découle des étapes précédentes. En effet, c’est seulement après avoir fait apparaître les grandes

idées / les axes directeurs que vous pourrez identifier la problématique que soulève le sujet.

L’enjeu est de trouver une problématique suffisamment générale afin de pouvoir englober tout le

sujet. Une problématique tout de même ciblée pour ne pas tomber dans le hors sujet.

La problématique doit être claire. Il faut ainsi éviter de poser une question trop longue, avec trop de

virgules. Elle ne doit pas être rédigée grâce à la forme interrogative.

Exemple : « La séparation des pouvoirs : un concept dépassé ? »  Interrogative : La séparation des

pouvoirs est-elle un concept pertinent dans l’analyse du discours constitutionnel ? Affirmative : Il

s’agira de se demander si la séparation des pouvoirs demeure bien un concept pertinent dans

l’analyse du discours constitutionnel.

 Le plan : Il permet de répondre à votre problématique

Le plan doit être clair, cohérent et logique. Les titres doivent se répondre (parallélisme des idées). Les

sous-parties doivent bien évidemment être en lien avec l’intitulé de la partie et inversement.

Attention également à ne pas remettre une ou plusieurs mêmes idées dans plusieurs parties. Si cela

advient, alors c’est que le plan est mal construit.

NB : Il faut que vos parties soient équilibrées (en termes de quantité et de qualité).

Les intitulés des parties doivent être QUALIFIES (attention à ne pas écrire des titres trop

descriptifs).

Exemple : Le sujet porte sur « Les rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sous la Ve

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