Méthodologie de la dissertation
Dissertation : Méthodologie de la dissertation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sa213 • 1 Décembre 2020 • Dissertation • 1 780 Mots (8 Pages) • 365 Vues
Phase préparatoire au brouillon :
- Lire très attentivement le sujet et l’inscrire sur une feuille pour bien l’avoir sous
les yeux, afin d’éviter le HS à tout moment ; cela doit être une véritable
obsession. Ne pas oublier d’écrire l’intitulé du sujet sur la première page au
propre (c’est souvent le cas) ;
- il faut identifier les termes importants du sujet, être attentif au moindre détail de
sa formulation (y compris la ponctuation, l’existence ou l’absence des
conjonctions de coordinations, etc, qui peuvent complètement changer son sens ;
- il faut analyser ces termes, les décortiquer, analyser les relations dialectiques, les
rapports logiques et/ou contradictoires qu’ils entretiennent entre eux, identifier
les enjeux historiques, historiographiques, scientifiques, philosophico-politiques,
etc, du sujet. Dans ce travail, bien faire attention à associer l’analyse de chaque
terme à l’analyse globale du sujet car il ne faut jamais perdre de vue que le sujet
est un tout qu’il ne faut jamais oublier en tant que tel : lorsqu’un légiste analyse
la composition du bol alimentaire de la victime, il n’oublie jamais le contexte
criminel et le fait qu’il a affaire à un être humain. Les étudiants font souvent
l’erreur de fractionner le sujet en ses termes constitutifs, sous prétexte qu’on leur
a conseillé de bien le décortiquer et d’analyser chaque terme. Ils en oublient
l’unité du tout, l’unicité logique et dialectique de l’ensemble, et poussent même
le vice jusqu’à proposer un plan qui saucissonne le sujet.
Par exemple, si je propose de réfléchir à « Dictature et modernité », cela
veut dire que je vous invite à penser la relation complexe entre les deux et
le sujet c’est précisément cela. Le pire serait de me proposer : I). La
dictature II). La modernité, cela anéantirait littéralement la problématique
centrale et vous condamnerait à passer complètement à côté de
l’exercice. Ce serait un HS complet.
Autre exemple : « La culture politique du peuple croate », ce n’est pas « La
politique culturelle de la Croatie » : la culture politique d’un peuple c’est
l’ensemble de ses comportements, habitudes, références, mémoire
collective politiques ; alors que la politique culturelle d’un gouvernement
c’est son action politique dans le champ de la culture.
Autre exemple : « De la langue au territoire » :
de…à : j’en déduis qu’on a affaire à un processus, une évolution,
une progression ; ce n’est pas la même chose que « langue et
territoire », qui aurait exigé que je ne les dissocie jamais et les
traitent toujours joints de façon synchronique ou diachronique ;
de…à : ne présuppose pas nécessairement qu’il n’y a pas de phase
intermédiaire, d’intermédiaire, d’intercesseur ou d’interface : peutêtre qu’on passe historiquement directement de l’un à l’autre,
mais peut-être qu’on passe par une phase intermédiaire. Si je vous
dis « j’ai voyagé depuis Paris jusqu’à Ljubljana en voiture », cela
veut-il dire que la Slovénie est frontalière de la France.
- on pourrait ainsi multiplier les exemples. Pour synthétiser : déstructurer,
décomposer le sujet en ses constituants pour bien décortiquer chaque élément
mais ne jamais perdre de vue l’ensemble, qui seul recèle le sens véritable du
sujet, la problématique ;
- il faut définir les bornes chronologiques et spatiales du sujet : quelles sont les
époques et les espaces concernés par le sujet. Attention, c’est parfois piégeux
dans les Balkans : une question portant sur les Serbes, par exemple, vous invite
immédiatement à vous demander si on parle de tous les Serbes, des seuls Serbes
de Serbie restreinte (uža Srbija), ou aussi des Serbes de Croatie, Bosnie, etc ;
- tout en faisant ce travail d’analyse-synthèse-réflexion (déductive/inductive), vous
devez progressivement cerner le questionnement central auquel vous invite le
sujet : c’est l’os que vous aurez à ronger et c’est en jouant avec lui que vous
démontrerez à votre correcteur que vous êtes capable de proposer une
hypothèse/une thèse, que vous chercherez ensuite à soutenir/défendre/plaider
par un raisonnement argumenté dans le développement ;
- le développement sera donc une démonstration argumentée, un plaidoyer, une
défense étayée, en aucune façon la récitation du cours ou un exposé sur un
thème donné. Vous comprenez, dans ces conditions, que tout en rongeant votre
os, non seulement vous dégagez progressivement la substantifique moëlle (la
problématique), mais vous imaginez simultanément la recette (le plan) qui
prévaudra à la préparation de votre mixture (le développement)
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