Méthodologie de la dissertation
Analyse sectorielle : Méthodologie de la dissertation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tippman • 4 Novembre 2014 • Analyse sectorielle • 4 997 Mots (20 Pages) • 802 Vues
L A D I S S E R T A T I O N
es travaux d'écriture sont partagés entre trois types d'exercices :
◾le commentaire (voyez les pages concernées)
◾l'écriture d'invention (voyez les pages concernées)
◾la dissertation, que nous détaillons dans ces pages :
Ces trois types de travaux relèvent tous de l'argumentation. C'est pourquoi, détaillant les procédures qui président à l'élaboration d'une dissertation, nous examinerons aussi celles que requièrent les autres exercices.
La dissertation porte sur des genres ou des thèmes relatifs aux perspectives d'étude que vous aurez suivies durant l'année. Le sujet qui vous est posé vous invite à utiliser les documents qui constituent le corpus proposé par le sujet.
« La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle et argumentée à partir d’une problématique littéraire issue du programme de français. Pour développer son argumentation, le candidat s’appuie sur les textes dont il dispose, sur les “objets d’étude” de la classe de première, ainsi que sur ses lectures et sa culture personnelle. » (B.O. n° 46 du 14.12.06).
Les pages qui suivent vous proposent des exercices progressifs qui décomposent la démarche classique de la dissertation et précisent les différents types de plans.
S O M M A I R E
UTILISER UN CORPUS
ÉTAYER UNE THESE
RÉFUTER UNE THESE
DÉGAGER UNE PROBLÉMATIQUE
L'ESSAI, LA DISCUSSION
LES TYPES DE PLANS
UTILISER UN CORPUS DE DOCUMENTS
'ensemble des sujets porte aujourd'hui sur un corpus de documents. C'est la dissertation qui, néanmoins, aura le plus à en profiter, ceux-ci fournissant en effet un certain nombre d'arguments et d'exemples utilisables. C'est pourquoi nous ouvrons cette section consacrée à la dissertation par un exemple de corpus et quelques pistes d'utilisation dans l'optique d'un sujet qui concernerait la peine de mort et l'efficacité de certains discours dans la mobilisation du récepteur (Objet d'étude : Convaincre, persuader et délibérer).
Prenez d'abord connaissance des cinq documents suivants :
DOCUMENT 1
Victor HUGO Lettre à Lord Palmerston (Actes et paroles II, 1875).
[Fortement impressionné, enfant, par la vision d’un condamné conduit à l’échafaud sur une place de Burgos puis, à l’adolescence, par les préparatifs du bourreau dressant la guillotine en place de Grève, Victor Hugo fut toute sa vie un adversaire résolu de la peine de mort. En exil à Guernesey, il assiste en 1854 à l'exécution de John-Charles Tapner, condamné à mort pour assassinat, et fait part aussitôt de son indignation à Lord Palmerston, alors secrétaire à l'Intérieur.]
Marine-Terrace, 11 février 1854
Dès le point du jour une multitude immense fourmillait aux abords de la geôle. Un jardin était attenant à la prison. On y avait dressé l'échafaud. Une brèche avait été faite au mur pour que le condamné passât. A huit heures du matin, la foule encombrant les rues voisines, deux cents spectateurs « privilégiés » étant dans le jardin, l'homme a paru à la brèche. Il avait le front haut et le pas ferme ; il était pâle ; le cercle rouge de l'insomnie entourait ses yeux. Le mois qui venait de s'écouler venait de le vieillir de vingt années. Cet homme de trente ans en paraissait cinquante. « Un bonnet de coton blanc profondément enfoncé sur la tête et relevé sur le front, - dit un témoin oculaire, - vêtu de la redingote brune qu'il portait aux débats, et chaussé de vieilles pantoufles », il a fait le tour d'une partie du jardin dans une allée exprès. Les bordiers, le shérif, le lieutenant-shérif, le procureur de la reine, le greffier et le sergent de la reine l'entouraient. Il avait les mains liées ; mal, comme vous allez voir. Pourtant, selon l'usage anglais, pendant que les mains étaient croisées par les liens sur la poitrine, une corde rattachait les coudes derrière le dos. Il marchait l'œil fixé sur le gibet. Tout en marchant il disait à voix haute : Ah mes pauvres enfants ! A côté de lui, le chapelain Bouwerie, qui avait refusé de signer la demande en grâce, pleurait.
L'allée sablée menait à l'échelle. Le nœud pendait. Tapner a monté. Le bourreau d'en bas tremblait ; les bourreaux d'en bas sont quelquefois émus. Tapner s'est mis lui-même sous le nœud coulant et y a passé son cou, et, comme il avait les mains peu attachées, voyant que le bourreau, tout égaré, s'y prenait mal, il l'a aidé. Puis, « comme s'il pressentait ce qui allait suivre, » - dit le même témoin, - il a dit : « Liez-moi donc mieux les mains. - C'est inutile, a répondu le bourreau. » Tapner étant ainsi debout dans le nœud coulant, les pieds sur la trappe, le bourreau a rabattu le bonnet sur son visage, et l'on n'a plus vu de cette face pâle qu'une bouche qui priait. La trappe, prête à s'ouvrir sous lui, avait environ deux pieds carrés. Après quelques secondes, le temps de se retourner, l'homme des « hautes œuvres » a pressé le ressort de la trappe. Un trou s'est fait sous le condamné, il y est tombé brusquement, la corde s'est
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