Les Confessions animales ( L'ours ) de Serge Bouchard
Dissertation : Les Confessions animales ( L'ours ) de Serge Bouchard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Washo Cagon • 17 Mars 2022 • Dissertation • 1 607 Mots (7 Pages) • 383 Vues
- Serge Bouchard nous fait imaginer l’ours comme la mère originelle dans son texte intitulé « Je suis l’ours », extrait des Confessions animales. Documentez ceci de deux façons.
PARAGRAPHE 1
[Idée principale 1] Les mythes fondateurs, qui sont les grands contes sur la création du monde, mettent l’ours à l’avant-plan : l’auteur s’en sert pour faire un portrait puissant de l’animal dans le monde spirituel.
[Idée secondaire autour de l’extrait A-étude de vocabulaire] La phrase suivante parle d’abord de la maternité concrète de l’ourse femelle, pour l’interpréter ensuite sur un autre plan : « L’école de tous les ours est une élémentaire maternité. » (Bouchard, 2013, p. 15) Les mots élémentaire maternité donnent un indice de l’intention du texte. L’adjectif élémentaire veut dire que cette maternité de l’ourse viendrait des origines, de la nature profonde des êtres animaux et humains; donc, qu’elle symbolise toutes les maternités. Aussi, l’extrait suivant fait une allusion très claire à la légende de l’ourse en tant que mère de l’humanité : « Car l’Ourse mythique, créatrice de l’humanité, a fait la vie à partir d’argile qu’elle a léchée pour lui donner une forme […] » (Bouchard, 2013, p. 16). Cette façon de personnifier la Mère Ourse la rapproche intimement du genre humain.
[Idée secondaire autour de l’extrait B-étude de figure de style] On peut relever une autre phrase où l’ours se décrit, cette fois-ci, comme un grand principe vital : « Moi qui suis le père adoptif de l’humain, sa mère éducatrice et sa réincarnation selon les dires algonquiens, moi, l’ours noir, Baribal, je suis l’esprit même de la vie. » (Bouchard, 2013, p. 16). C’est la signification vitale de l’ours pour les autochtones Anishnabés du nord (Algonquiens) : cette idée comprend à la fois la paternité, la maternité et la parenté générale de l’ours par rapport à l’humain. L’ours lui-même se nomme par ces trois expressions complémentaires, qui sont des périphrases : père adoptif de l’humain, mère éducatrice, réincarnation selon les dires algonquiens. De plus, le terme baribal, l’autre nom scientifique de l’ours noir, est transformé en nom propre par la majuscule, en signe de respect. C’est comme si Bouchard se servait de sa propre culture scientifique pour confirmer la voix de l’ours, en rejoignant la mythologie amérindienne.
[Synthèse du 1er paragraphe] En somme, les croyances autochtones, comme différentes autres interprétations symboliques de l’ours, permettent à l’auteur de faire parler l’ours de son grand rôle en tant qu’ancêtre de l’espèce humaine. Cette façon de concevoir et d’écrire le texte permet de justifier la position du récit de l’ours au tout début du livre : « Je suis l’ours, la première religion de l’homme ».
Note : Ce paragraphe compte maintenant 408 mots; les mentions inscrites en rouge et en violet ne comptent pas.
PARAGRAPHE 2
[Idée principale 2] En approfondissant la lecture, on s’aperçoit que l’auteur réconcilie deux systèmes religieux (ou deux spiritualités) pour enrichir la signification symbolique de l’ours.
[Idée secondaire autour de l’extrait A-étude de champ lexical] Des termes autochtones, librement traduits par Serge Bouchard dans le discours de l’animal, font référence de manière encore plus précise aux croyances selon lesquelles les ours sont les ancêtres des hommes : « J’étais petit grand-père, petite grand-mère, la voie de toutes les renaissances. » (Bouchard, 2013, p. 13). Les deux groupes du nom, petit grand-père et petite grand-mère, forment le champ lexical des ancêtres, et ils renvoient à l’idée de réincarnation de l’humain en ours, parce que l’auteur les complète par cette expression imagée : la voie de toutes les renaissances. Le mot renaissances implique, bien sûr, la pluralité de vies auxquelles l’ours donnerait accès.
[Idée secondaire autour de l’extrait B-étude de figure de style] Une allusion religieuse toujours plus directe unit les spiritualités blanche (chrétienne) et autochtone à l’intérieur de cette phrase : « Je suis le Dieu de ton Bon Dieu, ta première prière. » (Bouchard, 2013, p. 17). Un jeu de mots en langue populaire tourne autour du même mot sonnant pareil, mais en deux sens légèrement différents : le Dieu de ton Bon Dieu cherche à fondre l’une dans l’autre les deux natures de Dieu (catholique québécoise et amérindienne), pour affirmer la priorité de l’ours en tant que divinité. En d’autres mots, son caractère divin serait plus ancien que celui du Dieu chrétien. L’affirmation est rendue plus forte par l’expression suivante : ta première prière, qui remonte aux origines de l’humanité.
[Synthèse du 2e paragraphe] En résumé, dans ce texte, on observe dans l’emploi et la diversité du vocabulaire religieux une volonté de rassembler les images et les langages présents sur le territoire, en vue de célébrer l’ours. Ici, l’intérêt de l’auteur pour l’anthropologie ressort encore, de même que son goût pour les récits fondateurs des deux cultures qu’il s’est engagé à respecter, dans sa réflexion sur le territoire et sur l’histoire du Québec.
Note : ce paragraphe compte maintenant 315 mots; les mentions inscrites en rouge ne comptent pas.
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