Le roman comme une « machine inventée par l'homme pour étudier le réel dans sa complexité »
Dissertation : Le roman comme une « machine inventée par l'homme pour étudier le réel dans sa complexité ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Salomé Banbuck • 3 Octobre 2016 • Dissertation • 1 643 Mots (7 Pages) • 9 706 Vues
Le roman est une œuvre de fiction qui met en scène les aventures imaginaires et parfois ancrée dans la réalité d'un ou de plusieurs personnages. Il est utilisé pour étudier des mœurs, des caractères, des sentiments, étudier le réel mais aussi divertir le lecteur. C'est aujourd'hui le genre littéraire le plus populaire avec de nombreux sous genres tel que le roman réaliste, policier, de sciences-fiction, épistolaire, d'aventure ou encore romantique.
Louis Aragon lui, défini le roman comme une « machine inventée par l'homme pour étudier le réel dans sa complexité », au vu des nombreux sous-genres de ce genre littéraire nous pouvons nous demander si il retranscrit automatiquement la réalité dans son univers fictif.
Pour ce faire nous étudierons trois romans qui représentent le réel comme l'affirme cette citation d'Aragon ; puis nous nous pencherons sur des exemples de romans qui se basent sur le divertissement des lecteurs.
Nous pourrons ainsi analyser le rapport réel/fiction et découvrir dans quelles limites ce rapport existe.
Tout d'abord nous analyserons Thérèse Raquin, roman naturaliste d' Emile Zola qui nous offre une critique des mœurs de la société du XIXe siècle.
On y trouve une critique de la bourgeoisie grâce à un groupe de personnes que l'on voit ayant les même conversations dans les mêmes dîners. Cette routine et cet ennui sont très bien représentés par des conversations répétitives et l'enfermement des femmes gardant le foyer ou bien ici la boutique. Cette femme mariée qui s'ennuie de sa vie monotone succombe au charme d'un autre homme, ce qui la mène à l'adultère. Cette tromperie est décrite par Zola comme fatal. On peut donc déduire que Zola veut nous faire comprendre que le mode de vie de son siècle, les mentalités : mariages arrangés, vies régis par une autre personne, mène fatalement à une envie d'outrepasser les règles de conduites et de bouleverser le quotidien. Ici, nous avons l'exemple de l'adultère, qui à extrêmement choqué à l'époque ; puis le meurtre pour retrouver sa liberté et rendre leur passion officielle. Mais on peut voir qu'une fois leur amour possible au grand jour et mariés, plus aucun désir, ni passion n'existe.
Zola nous montre donc que l'Homme en veut toujours plus et qu'il désire ce qui lui est inaccessible. Il nous montre donc dans ce roman les défauts de l'homme, de la société et de leurs principes.
Nous verrons maintenant une œuvre de Voltaire, Candide dans laquelle nous pouvons observer une étude du réel grâce à une utopie ainsi qu'un personnage naïf dans un monde brute pour en accentuer sa cruauté.
Voltaire crée un monde utopique pour mieux voir les défauts du monde réel. Il nous démontre alors ce que pourrait être notre réalité. On peut y voir des opinions politiques et sociale. Il utilise une philosophie qui existe réellement en la plaçant dans un mauvais contexte pour lui faire perdre toute crédibilité et montrer ses limites. L'auteur utilise son roman pour montrer par le déroulement de son histoire, que ces philosophies descriptives et trop théoriques ne correspondent pas au monde dans lequel on vit. Il donne aussi son avis sur les autorités religieuses en les mettant dans une position où l'on montre ses défauts comme de l'incohérence qu'il font preuve. Le personnage de Candide permet au lecteur de voir le monde avec les yeux d'une personne assez niaise pour le voir différemment et réaliser plus facilement les défauts qu'il comporte.
Voltaire fait donc un lien avec la réalité avec des événements fictifs qui illustre sa vision des choses et sa façon de penser. Au travers de sa fiction il étudie ainsi la société de son époque et nous permet de l'analyser à notre tour et d'observer une meilleure version de celle-ci.
Enfin, Albert Camus dans son roman L'étranger, nous invite à observer la vie de Meursault un homme avec une vie banale, mais une personnalité et une façon d'être inhabituelle.
Au vu du personnage nous pouvons affirmer que cette histoire est ancré dans la réalité. Ici, Camus réalise une sorte d'expérience dans laquelle il place un homme qui paraît d'apparence tout à fait comme les autre mais qui fonctionne plus sur les sensations que les sentiments, un homme ancré dans la réalité avec un esprit très analytique. Meursault trouve une raison à chaque situation, mais cette raison n'a jamais rapport aux sentiments. Donc ce personnage à la nature étrange est mis dans une situation extraordinaire à cause de laquelle sa vie bascule totalement. Face à cette situation, on peut voir qu'il n'est pas jugé sur celle-ci, mais sur lui en soi qui n'est pas comme les autres et qui ne correspond pas aux cases prédéfinie de la société. Avec pour excuse le jugement d'un homme pour meurtre, la société juge en réalité les sentiments de Meursault, sa façon de penser et d'être. Elle le condamne pour cause d'être différent et de ne pas correspondre à cette société où tout les Hommes doivent penser et agir de la même façon. Camus critique donc la société et son injustice en montrant qu'elle se base sur les sentiments d'une personne, ses pensés pour la juger et la penser mauvaise.
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