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Le cri de la mouette - Emmanuelle LABORIT en collaboration avec Marie-Thérèse CUNY

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Par   •  24 Juin 2016  •  Fiche de lecture  •  2 610 Mots (11 Pages)  •  13 404 Vues

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Le cri de la mouette

Auteur : Emmanuelle LABORIT en collaboration avec Marie-Thérèse CUNY

Date de publication : Septembre 1994

Éditeur : LAFFONT

Traduction : 9 langues

Genre du livre : récit autobiographique

L’auteur :                                                                                               

Emmanuelle LABORIT est une actrice et écrivaine française, née sourde le 18 octobre 1972 à Paris. Récompensée du Molière de la révélation théâtrale de l’année pour son interprétation dans Les enfants du silence en 1993, elle est actuellement la directrice de l’International Visual Théâtre depuis 2003.

Le cadre :                                                                                                                              

De sa naissance, en 1972, en passant par des cours pour sourds, des cours de théâtre et jusqu’à la consécration des Molières en 1993, l’action se passe principalement à Paris, dans un contexte particulier pour les sourds car la langue des signes était méconnue et jusqu’en 1991, il leur était interdit de signer en classe.

Les personnages principaux :

-Marie : sa petite sœur, entendante, de 7 ans sa cadette. Emmanuelle lui apprend très jeune la langue des signes et elle sera très vite bilingue. Marie est la plus grande confidente de sa grande sœur, sa complice. C’est elle qui passera les coups de téléphone pour Emmanuelle.

- Anne Laborit : Sa mère, entendante, qui est une institutrice pour enfants à problèmes psychologiques. Elle est d’abord surnommée « dents de Lapin » par les sourds puis « Anne la battante ». Anne et Emmanuelle ont  une relation ombilicale, très forte. Elles inventent leur propre langage qu’elles seules comprennent. Elle a toujours soutenu sa fille.

- Jacques Laborit : Son père, entendant, qui est psychiatre et psychanalyste. Emmanuelle lui donne le surnom de « Jacques la lune » car il est souvent distrait. Il est exclu de la relation entre sa femme et sa fille. Il souffre de ne pouvoir communiquer avec Emmanuelle. C’est lui qui l’emmènera à Vincennes après avoir entendu, à la radio, une émission sur la langue des signes française (LSF). Il décide ensuite, en sa qualité de psychiatre de s’occuper des sourds.

Résumé :            

À peine âgée de 22 ans, Emmanuelle Laborit entreprend de nous raconter sa vie.
Emmanuelle est sourde profonde de naissance.
Elle nous emmène dans sa jeunesse où elle s’est élevée seule parfois, à cheval entre ces deux mondes parallèles (celui des sourds et des entendants). Elle commence par nous raconter son enfance de solitude, de silence et de cris  « J'ai poussé des cris, beaucoup de cris, des cris d’oiseaux de mer, alors mes parents m’ont surnommée LA MOUETTE ». C’était une enfant sage, qui ne pleurait pas, qui réagissait au bruit comme celui d’une porte qui se ferme mais elle ne ressentait que les vibrations. Elle ne comprenait pas pourquoi la bouche des entendants se déformait. Ses parents l’emmenèrent chez un spécialiste qui diagnostiqua sa surdité vers l’âge de un an. Dès lors un langage « ombilical » fait de gestuelle et de mimiques, s’instaura entre Emmanuelle et sa mère exclusivement.

C’est le temps du bouleversement quand son père, psychiatre et psychanalyste,  découvrent à la radio, l’existence de l’International Visual Théâtre (IVT), le théâtre des sourds de Vincennes, en écoutant son fondateur sourd s’exprimer par l’intermédiaire de son interprète. Elle n’est plus la seule sourde au monde, SON monde s’ouvre enfin avec la langue des signes française (LSF). Elle peut communiquer, poser toutes les questions auxquelles elle n’avait jamais eu de réponse. Elle sait maintenant qu’elle ne va pas mourir jeune car OUI, il y a des sourds adultes qui s’expriment, qui signent, qui travaillent, qui vivent tout simplement. C’est ainsi qu’un réel échange s’installe avec son père qui, avec son épouse, apprend la langue des signes.

L’arrivée d’une petite sœur, Marie, entendante, sa plus grande confidente, sa complice, à qui sa grande sœur enseignera la langue des signes et Emmanuelle est fascinée par la rapidité et la dextérité avec laquelle elle apprend. Marie deviendra parfaitement bilingue (français mais aussi langue des signes) et l’interprète d’Emmanuelle avec le monde extérieur en particulier au téléphone, meilleur moyen à l’époque de liberté pour tous les adolescents,  même si parfois elle refuse. Cette envie, ce besoin d’apprendre la langue des signes, contamine toute la famille.

C’est l’ère de la technologie avec l’ancêtre de l’ordinateur. Effectivement, le minitel lui offrira un vrai sentiment de liberté en lui permettant de communiquer avec ses amis sans l’aide de quiconque. Ce besoin d’indépendance, tout naturel chez les adolescents, est décuplé chez Emmanuelle qui a toujours été dépendante de ses proches pour communiquer avec l’extérieur.

C’est le temps de la stupéfaction quand elle entre en 6ème au cours Morvan à Paris. En effet, c’est une classe oraliste où la langue des signes est interdite. Emmanuelle a l’impression de régresser. Il est interdit de faire de la publicité pour la langue des signes. Ses camarades, souvent, refusent de désobéir, de signer, quand ils savent, dans la cour de récréation. Emmanuelle se retrouve seule parmi les siens ! On devait apprendre aux sourds à lire sur les lèvres et à parler. Le but était de faire du sourd un entendant de seconde classe ! Mais le sourd n’entend pas ce qu’il dit et, comme dit Emmanuelle, pour un sourd, parler c’est « Tiffiti ». Les sourds ne peuvent comprendre une information que s’ils la visualisent.

C’est le temps de la révolte. À treize ans, désabusée par tout ce qui se passe,  Emmanuelle décide de ne plus travailler. Dominée par l’adolescence, elle veut trouver l’amour et fait la connaissance d'un jeune homme sourd avec qui elle va sortir. Ses parents ne l’aiment pas beaucoup. Elle échange avec lui son premier baiser. Mais, cet amour s'achève lors d'une fête quand Emmanuelle le trouve avec une autre fille. Elle commence à rentrer de plus en plus tard, à faire l’école buissonnière. Lors du retour d’une fête, Emmanuelle est entraînée dans un commissariat et y passe la nuit par la faute d’une bêtise de ses copains. Toute cette histoire braque la jeune fille encore plus contre cette société qui refuse la différence, contre la police qu’elle pensait être là pour la protéger et non pas pour l’emprisonner sans avertir ses parents. À seize ans, elle sèche les cours et ses parents s’en aperçoivent. Elle leurs promet alors qu’elle ne le fera plus jamais et tient sa promesse, mais elle ne fait plus rien en classe. Elle enchaine bêtises sur bêtises, les fêtes, les cigarettes, l’alcool, la drogue, le vol comme la fois où elle essaye de subtiliser un jean, elle se fait  arrêter mais s’en sort grâce à sa surdité qu’elle utilise à son avantage et elle s’en sert quand elle est en mauvaise posture. Il n’y a presque plus de dialogue entre son père et elle. Plus tard, ses parents divorcent.  Mais après avoir testé et dépassé ses limites, elle cesse de faire les quatre-cents coups.

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