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La lettre d'Alcuin à Charlemagne (799)

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Par   •  13 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  1 523 Mots (7 Pages)  •  12 300 Vues

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        « Charles, savant, modeste, maître du monde, bien-aimé du peuple, sommet de l’Europe est en train de tracer les murs de la Rome nouvelle. » Angilbert parlant de Charlemagne en 799.

        En 797, l’empereur Constantin VI est renversé, en 799, le pape Léon III, dont les terres sont menacées par les Lombards est emprisonné par des conjurés, mais Charlemagne intervient et assure le retour du pape à Rome sous bonne escorte. En remerciement de service rendu, notamment contre les Lombards, Charlemagne prend le titre inédit d'« Empereur des Romains ». La cérémonie se déroule à la basilique Saint-Pierre de Rome le 25 décembre 800.

        Le texte présenté est « La lettre d'Alcuin à Charles ». Cette lettre date de Juin 799 et, comme énoncé précédemment, elle a été écrite par Alcuin pour son Roi Charlemagne. C'est un ecclésiastique, un intellectuel, un savant, un poète, un théologien anglais. C'est l'un des principaux conseillers de Charlemagne, il a servit de précepteur aux enfants de Pépin le Bref. Il va être l'un des principaux promoteurs de l'expansion carolingienne. Il est notamment l'un de ceux qui a le plus œuvré à la création de grands centres culturels autour de monastères et de cathédrales. Il devient l'un des principaux amis et conseillers de Charlemagne, il dirige la plus grande école de l'Empire carolingien, l'école palatine à Aix-la-Chapelle. La lettre de ALCUIN a Charles en 799 expose une situation des faits, un constat clinique de la situation de l'occident. Les faits qu'il expose doivent amener Charles à réclamer la couronne impériale.

        La question qu'il convient de se poser pour le raisonnement futur est celle-ci : Charlemagne dans cette lettre d'Alcuin, est-il considéré comme supérieur à toutes les autorités de l'époque ?

        Afin de répondre à cela, dans une première partie sera démontré le déclin total des deux autorités (I) puis la seconde partie sera consacrée à l'affirmation de la dignité royale(II).

I- Le déclin des deux autorités :

Alcuin fait remarquer à Charles que les deux autorités sont inférieures à lui. De fait, il démontre à Charles qu'il est supérieur face au pape (A) et face à l'Empereur de l'Empire (B).

A/ Une supériorité face à la papauté de Rome :

        Dans sa lettre à Charles, Alcuin évoque dans un premier temps celui qu'il dit être « Le représentant de la sublimité apostolique, vicaire du bienheureux Pierre, prince des apôtres dont il occupe le siège. » Alcuin parle ici du Pape Léon III, qui est un personnage assez contesté et en mauvaise posture à Rome même où l'aristocratie romaine lui fait de la misère. Lorsque que Alcuin écrit « Ce qui est advenu au détenteur actuel de ce siège, votre bonté a pris soin de me le faire savoir. » Il traite de l'incident qui a amené Charlemagne à sauver le Pape de ses agresseurs. En effet, Léon III, accusé d’avoir des mœurs dissolues, se trouva rapidement confronté à l’aristocratie romaine et le 25 avril 799, le pape fut agressé par les neveux d’Adrien I° au cours d’une procession. Jeté bas de sa monture, Léon III fut roué de coup et dépouillé de ses habits pontificaux.

        De part une lettre datée du 26 décembre 796, le jour de l’accession de Léon III au trône pontifical ; Alcuin montre  à quel point le pape, jusqu’alors souverain des âmes des chrétiens, est relégué au rang de simple puissance sacerdotale, n’ayant plus qu’un rôle de prière. Charles, de par son sacre, reçoit directement ses ordres de Dieu, et n’a donc aucune autre autorité au-dessus de lui. Le roi possède ainsi à la fois le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, car il a en charge et la sauvegarde de son royaume et le salut des âmes des chrétiens, rôle qui appartenait auparavant au souverain pontife. Dans les faits, Charlemagne profite de la faiblesse politique du pape Léon III, qui est d’ailleurs chassé de son trône par une révolte romaine, et qui ne se rétablit sur le Saint-Siège qu’avec l’intervention du roi franc. 

B/ Une supériorité face à l'Empereur de Constantinople :

        Lorsque Alcuin écrit » Vient ensuite le titulaire de la dignité impériale qui exerce la puissance séculaire dans la seconde Rome », il parle évidemment de l'Empereur Constantin VI , Empereur de Constantinople. Constantin est le fils de Léon IV et d'Irène l'Athénienne. Coempereur dès 776, couronné après la mort de son père en 780, il règne sous la tutelle de sa mère Irène, couronnée en même temps que lui.  Dans ces lignes « De quelle façon impie le chef de cet empire a été déposés non par des étrangers, mais par les siens et par ses concitoyens, la nouvelle s'en est partout répandue ». Alcuin traite de la fâcheuse affaire qu'à subit l'Empereur. En effet, Irène sa mère, veuve de l’Empereur Léon IV prit le pouvoir à la mort de son mari. Mais lorsque son fils Constantin VI devint majeur en 790, elle lui fit crever les yeux et le détrôna. ALCUIN explique que cette accession d'une femme à l'Empire fragilise considérablement l'Empire. Pour Alcuin cette trahison au sein de sa propre famille est davantage indigne qu'une trahison venant d'étrangers ou d'ennemis. De fait, Alcuin dans sa lettre démontre à Charles que le trône impérial est vacant puisqu'un le règne d'une femme n'est pas reconnu et que Constantin est dans une certaine impossibilité d'exercer une quelconque fonction.

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