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« Je n'ai point cette erreur commune de juger d'un autre selon ce que je suis »

Dissertation : « Je n'ai point cette erreur commune de juger d'un autre selon ce que je suis ». Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Mars 2021  •  Dissertation  •  887 Mots (4 Pages)  •  1 474 Vues

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Dissertation

« Je n'ai point cette erreur commune de juger d'un autre selon ce que je suis »

        Michel Montaigne est un écrivain, philosophe, moraliste et humaniste français de la Renaissance. Les essais sont l’œuvre principale de Montaigne, il y a consacré sa vie. Son œuvre montre le courage d'un homme qui cherche l'indépendance de la pensée. A la fin de 16e siècle, il s'interroge, dans le chapitre 37 du livre intitulé « du jeune Caton », sur la différence et écrit : « Je n'ai point cette erreur commune de juger d'un autre selon ce que je suis ». D'après lui, ce serait donc une erreur de juger les autres d'après nos propres valeurs.

        Nous pouvons nous demander dans quelle mesure nous devons faire preuve d'ouverture d’esprit ou si nous devons rester fidèles aux valeurs qui nous semblent essentielles.

        Nous commencerons par étudier l’intérêt de comprendre une autre culture, puis, dans une seconde partie nous verrons qu'il est aussi important de ne pas trahir nos valeurs.

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        Tout d'abord, nous allons voir que, pour Montaigne, c'est une erreur de juger les autres d'après notre culture ou nos valeurs ; ainsi, il critique l'ethnocentrisme des hommes, c'est a dire le fait de se croire que notre culture est supérieure à celle des autres. Dans ses essais, les Européens comme les Amérindiens ont tendance à juger leur prochain d'après leurs idées. Les Européens voient les Tupinambas comme des « barbares» ou des « sauvages ». Ils les considèrent comme des païens car ils croient en plusieurs dieux : « ils croient que les âmes sont éternelles et que celles qui ont bien médité des dieux résident à l'endroit ou le soleil se lève ». Un autre aspect de la culture Amérindienne les amènent à penser qu'il sont immoraux et indécents : ils sont bigame : « les hommes, dans leur pays, ont plusieurs femmes ». En effet, la bigamie est un délit en Europe, c'est « incroyable ». Ils ne portent pas de vêtements non plus : « ils y vont nus » . Les Amérindiens, quand à eux, critiquent les Européens et font preuve, également, d'ethnocentrisme. Effectivement,  ils ne comprennent pas leurs institutions, ni pourquoi les gens obéissent à un enfant : « ils dirent qu'ils trouvaient d'abord très étrange que tant de grands hommes barbus, fort et armé qui entouraient le roi acceptent d’obéir à un enfant ». Ils trouve que la société européenne fait part de trop d'inégalité ;  ils ne peuvent pas comprendre qu'il puisse y avoir des riches et des pauvres : « ils trouvait étrange la façon dont ces « moities » miséreuses pouvaient supporter une telle injustice ». Les Amérindiens critique, également, le faste de la cour des Européens, pour eux, le roi avait comme seul privilège « qu'on lui traçait des sentiers à travers les fourrés de leurs bois ». Les Européens et les Amérindiens ne peuvent pas se comprendre.

        Après avoir insister sur l'ethnocentrisme des un et des autres, Montaigne relativise : la nature humaine est la même partout dans le monde. Les Amérindiens commettent un « effroyable » acte de barbarie ; ils sont anthropophage et mangent leur ennemis : « ils le font rôtir, en mangent une partie en commun ». Quand aux Européens, ils ne sont pas mieux ; ils s'entre tue, dans la torture, pour des motifs religieux : « déchirer par des tortures et des supplices un corps qui à encore toute sa sensibilité […] sous prétexte de piété et de religion ». Les Amérindiens comme les Européens trouvent leurs cultures et leurs valeurs meilleures que celles des autres ; ils n’hésitent pas à traiter les autres de barbare. Ils se voilent la face en jugeant et critiquant les autres. Comme dirait Montaigne : « chacun appelle barbarie ce qui n'est pas dans ses coutumes ». Que ce soit les Amérindiens ou les Européens, tout le monde juge son prochain d'après sa culture, ses idées ou ses valeurs; pour l'auteur ce n'ai pas être un jugement objectif, mais c'est pareil partout . Toutefois, elles peuvent être de bons critères de jugement et nous n’avons pas à les changer.

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