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Dissertation sur La Transgression

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Par   •  12 Septembre 2021  •  Dissertation  •  1 420 Mots (6 Pages)  •  606 Vues

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Khôlle CSH

Type HEC n°1

En passant outre la sphère du permis, la transgression s'apparente nécessairement à la négation d'une forme interdiction.

Venant du latin «transgredi» qui signifie «passer de l'autre côté», «dépasser une limite». On transgresse un interdit, un rite, les préceptes divins.

 En outre, il s'agit d'une infraction, un acte d'émancipation rendant la loi caduque et ce, dans une volonté de retrouver une part de liberté qui était jusqu'alors amputée.

Transgresser c'est  alors à franchir le Rubicon éthique ou moral en ne se conformant pas à des règles pourtant considérées comme intégrées, acquises et acceptées de tous révélant ainsi que la mesure du possible surpasse la mesure du permis. Elle dénonce donc implicitement l'interdit comme une notion restrictive en réduisant la champ des possibles.

Il convient de souligner que la transgression n'est point une notion manichéenne.

Effectivement, lorsqu'il vit dans une quelconque communauté qu'elle soit religieuse ou Etatique, tout un chacun est appelé à respecter un nombre relativement important de règles chargées de garantir la prospérité et la bonne entente du groupe. Cependant, en cherchant à tout prix à maintenir les hommes sur un prétendu «droit chemin ne serait-ce pas là un moyen d'exercer une main-mise sur l'individu en le privant de ses désirs, de ses libertés pourtant si durement acquises comme le témoigne notre histoire.

En un mot, la transgression aurait le sens d'une progression ou d'une régression selon la nature de la règle bafouée.

Pour exemple, les actes transgressifs portant sur le meurtre ou la pratique d'une forme de cruauté quelle qu'elle soit, dans leur manifestations bestiales et impulsives contribuent à une certaine régression de l'homme qui est alors ramené à ses aspects les plus primitifs. Inversement, nombreuses sont les avancées scientifiques ayant impliqué une transgression de divers interdits religieux à l'instar de la dissection du corps humain et qui pourtant constitue un progrès inouï.

L'homme, dans des désirs de liberté et sa quête insatiable de bonheur se doit-il de respecter les lois ou au contraire, les bafouer. Transgresser, est-ce obéir ou innover ? 

En somme, le mal est-il dans la transgression de l'interdit ou dans l'interdit lui même qui brime la liberté de l'individu ?

Nous mettrons en exergue dans un premier temps en quoi l'interdiction et ses mesures restrictives peuvent-être pensées comme une atteinte à la liberté. Ensuite, il s'agira de mettre en lumière dans quelles mesures l'interdit peut s'avérer des plus nécessaires. Enfin, dans une troisième partie nous aborderons le fait que l'expression de la nature humaine nécessite des interdits.

 * Tout d'abord, interdire manifeste l'expression d'une volonté qu'autrui s'abstienne à réaliser une action. À première vue il s'agit donc d'un commandement négatif  témoignant  à la fois d'un sentiment de supériorité éprouvé par celui à l'origine de l'interdiction mais également une forme de dépendance. Effectivement, l'homme, devant son incapacité à rendre la chose matériellement possible préfère donc l'interdire. Dans la mesure où le véritable mal existerait bel et bien, pourquoi aurions-nous besoin de l'interdire ? Une entité intrinsèquement mauvaise susciterait nécessairement notre dégoût auquel cas nous nous en garderions éloigné. Pour exemple, l'image du monarque contraint d'avoir recours à sa position suprême afin de réprimer toute forme de déviance met en évidence qu'il n'est pas tout-puissant. Il ne tente pas de convaincre par raison mais seulement par diverses menaces de châtiments. Dès lors, ce qui est interdit représenterait indirectement un mal puisque l'homme serait dissuadé d'agir dans la crainte d'un autre mal, celui du châtiment.

 

D'autre part, l'interdiction est la représentation même d'un pouvoir étranger cherchant à tout prix à imposer ses normes depuis l’extérieur en définissant ses propres visions du bien / du mal ; du juste / de l'injuste, notions pourtant relatives. De telles revendications de pouvoirs sont inexorablement réfutées par les anarchistes prônant un système basé sur l'autodiscipline des individus, l'effacement de toute hiérarchie naturelle entre les hommes. Selon eux, interdire aux hommes serait en quelques sortes nier leur capacité à comprendre et  agir en conséquence, nous y retrouvons donc cette notion de supériorité et c'est pourquoi les anarchistes considèrent qu'il est «Interdit d'interdire» formule édictée par Jean Yanne et restée célèbre après les manifestations de Mai 1968.

Dès l'instant où nous n'aurions plus le choix d'obéir ou de transgresser les lois, nous deviendrions des esclaves car, comme l'histoire ne nous l'a que trop montré, l'homme, quand il est détenteur d'un quelconque pouvoir, a souvent tendance à en abuser au détriment d'autrui.

* Néanmoins, au regard des moult preuves pouvant témoigner des situations dans lesquelles transgresser peut s'avérer primordial dans la recherche de liberté, opter pour un monde sans interdit ou du moins où ils seraient tous bravés poserait bon nombre de problèmes. Nous touchons là les limites de la transgression.

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