DC4 CESF
Dissertation : DC4 CESF. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Léa Mde • 23 Mars 2020 • Dissertation • 2 174 Mots (9 Pages) • 4 981 Vues
DC4 B – Implication dans les dynamiques institutionnelles, partenariales et inter partenariales | DE CESF | |
VALIDATION ECTS | 2019/2020 |
Pour lutter contre la problématique d’intégration de la population étrangère en France, la commune de S. située en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine s’est investie dans la mise en œuvre de la politique d’intégration de la population immigrée régie par le programme régional pour l’intégration des populations immigrées en région Alsace notamment par le biais du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS). Cette structure a réalisé un diagnostic sur la problématique de l’intégration de la population étrangère qui a démontré que les femmes immigrées dans les quartiers prioritaires de la Ville (Quartiers Est) rencontrent des difficultés d’insertion sociale et professionnelle. Nonobstant, certaines d’entre-elles sont déjà investies dans des actions facilitant leur intégration, telle que l’atelier cuisine proposé par le CCAS. Le groupe de femmes immigrées engagé dans cet atelier a émis le souhait de créer un « restaurant d’insertion » associatif. CESF au sein de cette structure, j’ai pour mission de les accompagner dans la concrétisation de ce projet qui se verra être citoyen et porteur de mixité sociale et de cohésion.
Afin de réaliser ce projet, je devrais engager une démarche partenariale. En effet, une multitude d’acteurs coopérant avec la mise en place de techniques de médiation-négociation permettra le « travailler ensemble » qui est une nécessité face à la complexité de la problématique liée à ce projet. Le partenariat permet également une homogénéisation des points de vue et une possibilité de remettre en question les différentes pratiques professionnelles. Ce croisement d’approche étayera un projet au plus près possible des bénéficiaires.
Il est important de rappeler qu’aujourd’hui en France, la part de personnes immigrées s’élève à environ 10% de la population totale. L’intégration des personnes qui s’installent en France chaque année pour des raisons professionnelles, familiales ou humanitaires est un processus qui débute dès le pays d’origine et se prolonge dans les années qui suivent l’arrivée sur le territoire national.
Mais comment un travailleur social peut coordonner un groupe de bénéficiaires qui concoure à la réalisation d’un projet permettant notamment de faciliter leur propre insertion sociale et professionnelle et favorisant le développement économique et social du territoire ?
Dans une première partie, j’exposerai les caractéristiques du public potentiellement concerné par cette problématique, j’effectuerai une analyse des Quartiers Est de la ville de S et je présenterai le CCAS de la commune et les missions que j’y effectue en tant que CESF.
Dans une seconde partie, je développerai l’intérêt du travail partenarial dans le champ de l’action sociale ainsi que la démarche partenariale que je souhaite engager pour mener à bien un projet dans le cadre de la favorisation de l’intégration des personnes immigrées en France.
Aussi, je présenterai les méthodes de négociation-médiation qui me semble pertinentes à l’élaboration de ce même projet.
Enfin, je développerai ce projet à l’initiative d’un collectif de bénéficiaires.
La ville de S., située dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, recense environ 12000 habitants. Parmi ceux-ci, 1470 vivent au sein des « Quartiers Est », périmètre délimité par le décret n°2014-1750 comme étant les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
La politique de la ville agit pour améliorer et revaloriser certains quartiers modestes et permettre une diminution des inégalités sociales avec le reste du territoire, grâce à des actions menées par l’Etat. La politique de la ville sur un territoire est régie par un contrat de ville.
Le contrat de ville de S tient compte de 3 enjeux importants qui sont, la cohésion sociale, le cadre de vie et le renouvellement urbain, le développement économique et emploi. Il s’articule également autour de 4 axes transversaux, l’égalité hommes-femmes, la lutte contre les discriminations, la jeunesse et la maîtrise de la langue française.
Pour définir ces enjeux, le système d’information géographique de la politique de la ville (SIG) a réalisé une étude de territoire qui indique que les quartiers Est de la ville de S sont riches de familles, en moyenne plus nombreuses que sur le reste du territoire. En effet, 31.5% des familles nombreuses de la ville de S se situent au sein de ces quartiers. Le taux de familles monoparentales dans les quartiers Est est également au-dessus de la moyenne de la commune. Les habitants de ces quartiers sont donc en majorité détenteurs de situations précaires avec un revenu médian s’élevant à 10 700 € contre un revenu médian national aux alentours de 21 000 €. Ces revenus relativement modestes sont notamment le fruit d’un taux de chômage à hauteur d’environ 22 % sur le territoire malgré qu’il soit situé à proximité d’activités économiques importantes. Somme toute, cela peut notamment s’expliquer par le fait que les quartiers Est accueillent 39.5 % de la population étrangère de la ville de S et 46 % de la population immigrée. Une part non négligeable de la population des quartiers Est ne maîtrise donc pas forcément correctement la langue française, ce qui peut être un frein à l’insertion professionnelle. Bien que parfois certains peuvent avoir de hautes qualifications dans leur pays, en arrivant en France ceux-ci se retrouvent sans possibilité d’emploi du fait de leurs difficultés d’expression et de compréhension. De plus, les quartiers Est sont les quartiers les plus jeunes de la ville de S, et les acteurs de l’emploi constatent qu’il est plus difficile pour les jeunes issus de ces quartiers d’accéder à un stage ou un emploi.
La communauté de la ville de S a donc souhaité s’investir dans la mise en œuvre de la politique d’intégration de la population immigrée telle qu’elle est définie au niveau régional. C’est à ce titre que le CCAS a réalisé un diagnostic sur la problématique de l’intégration de la population étrangère.
Un centre communal d'action sociale ou CCAS est un établissement public chargé d’exercer les compétences détenues par la commune en matière d’action sociale. Le CCAS est une structure de proximité qui s'adresse à tous les habitants de la commune, de la petite enfance aux personnes âgées. Cet organisme intervient à l'échelon local et sa compétence s'exerce sur le seul territoire de la commune.
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