Commentaire de la démocratie en Amérique
Commentaire de texte : Commentaire de la démocratie en Amérique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yann221 • 17 Décembre 2021 • Commentaire de texte • 1 339 Mots (6 Pages) • 777 Vues
Commentaire de texte
Document n°5. Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Première partie, chapitre VIII (extraits), 1835.
Ce document est un extrait de l’essai de Tocqueville intitulé « De la démocratie en Amérique » paru en 1835 dans sa première partie. Ouvrage politique majeure du 19ème siècle, celui-ci a pour objet l’analyse du système politique américain, plus précisément, du fédéralisme américain. En effet, dans cet extrait, Tocqueville met en lumière les nouveautés du fédéralisme qui permettent d’établir une distinction claire avec le précédent régime américain, la confédération. Lorsque Tocqueville écrit cet ouvrage, politiquement parlant, le fédéralisme américain est tout frais puisque quelques années auparavant les pères fondateurs ont fait évoluer les États-Unis en un État fédéral. En effet, c’est à travers la Constitution de 1787, que cette évolution a eu lieu, puisque le système politique est passé de celui de la confédération au système fédéraliste. La confédération est souvent l’étape versl’État fédéral, et ce fut le cas des treize anciennes colonies anglaises d’Amérique du Nord, qui après avoir proclamé leur indépendance en 1776, vont s’associer en confédération en 1781, laquelle fonctionnera avec quelques difficultés, et ce jusqu’en 1787.
Ainsi, en quoi Tocqueville démontre que le système fédéral américain permet d’assoir l’autorité du gouvernement fédéral sur les états fédérés ?
Sans aucun doute, la transition de la confédération à l’État fédéral a été favorable à l’installation de l’autorité du gouvernement fédéral (I), ce qui a eu pour conséquence la totale soumission des états fédérés (II).
I – Le passage de la confédération à l’État fédéral favorable à l’installation de l’autorité du gouvernement fédéral
L’autorité du gouvernement fédéral était inexistante au sein de la confédération (a), et a dû attendre l’avènement du fédéralisme pour être installée (b)
a) L’union partielle entre les états confédérés source de faiblesse pour le gouvernement fédéral
« Dans toutes les confédérations qui ont précédé la confédération américaine de 1789, les peuples, qui s’alliaient dans un but commun, consentaient à obéir aux injonctions d’un
gouvernement fédéral ; mais ils gardaient le droit d’ordonner et de surveiller chez eux l’exécution des lois de l’Union. » Dans ce passage Tocqueville, rappelle dans un premier temps, Une confédération désigne une association, une alliance entre plusieurs états indépendants qui se regroupent sans renoncer entièrement à leur souveraineté et à leur autonomie. Ces états délèguent l'exercice de certaines de leurs compétences à un pouvoir central constitué d'organismes interétatiques dont presque toutes les décisions doivent être prises à l'unanimité des États membres. Son statut est établi sur la base d'un traité qui ne peut être modifié qu'avec l'accord unanime de tous les signataires. Les décisions qui sont prises en commun le sont à l’unanimité des membres. Aussi, comme le souligne Tocqueville dans cet extrait les unions ayant précédés la confédération aux États-Unis sont des unions d’états dans lesquelles les états confédérés peuvent se réserver le droit de se soumettre ou non au gouvernement fédéral. En effet, la confédération ne peut donc pas imposer à un État confédéré une décision susceptible de porter atteinte à ses intérêts propres. En somme, pour toutes ces raisons, au sein de la confédération, l’autorité du gouvernement fédérale apparait relativement faible, et cela a eu pour conséquence que « le plus puissant des peuples unis, prenant en main les droits de l'autorité fédérale, a dominé tous les autres en son nom » ou bien que « le gouvernement fédéral est resté abandonné à ses propres forces, et alors l'anarchie s'est établie parmi les confédérés, et l'Union est tombée dans l'impuissance d'agir. »
b) L’avènement du fédéralisme où la prééminence du gouvernement fédéral
« Les États américains qui s’unirent en 1789 ont non seulement consenti à ce que le gouvernement fédéral leur dictât des lois, mais encore à ce qu’il fît exécuter lui-même ses lois. » Par ces mots, Tocqueville résume la philosophie de l’État fédéral : à l’étage supérieur, l’État fédéral, et à l’étage inférieur, les états fédérés. Si au sein de la confédération cette superposition est inexistante, les états confédérés opérant sans subordination vis-à-vis du pouvoir central, au sein de l’État fédéral cette superposition lui est inhérente. La création d’un État fédéral, telle qu’elle est exprimée par la constitution, débouche sur un nouvel ordre juridique distinct des états fédérés, et subséquemment, c’est ce « super-État » qui est le seul à exprimer la souveraineté, notamment dans ses obligations internationales. L’État fédéral dispose donc de la souveraineté plénière, et c’est ainsi que Tocqueville précise que « Il n'emprunte point sa force, mais il la puise en lui-même. Il a ses administrateurs à lui, ses tribunaux, ses officiers de justice et son armée. » Cela veut dire que seul l’État fédéral peut disposer de la plénitude de la souveraineté, les états fédérés quant à eux peuvent se voir reconnaitre par la Constitution fédérale, certains attributs de souveraineté correspondant à un certain nombre de compétences matérielles ou de pouvoirs juridiques.
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