CGE - Sujet d’expression personnelle : Selon vous, l’art est-il un moyen efficace pour agir au sein des débats de société ?
Dissertation : CGE - Sujet d’expression personnelle : Selon vous, l’art est-il un moyen efficace pour agir au sein des débats de société ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Cloukyie • 3 Mars 2020 • Dissertation • 1 311 Mots (6 Pages) • 938 Vues
CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION
BTS Tourisme 1ère année
Sujet d’expression personnelle : Selon vous, l’art est-il un moyen efficace pour agir au sein des débats de société ?
Il y a deux ans, en octobre 2018, Banksy, street artist britannique engagé, faisait la une de tous les journaux en enclenchant l’auto-destruction de la reproduction en peinture acrylique et aérosol de l’une de ses œuvres majeures : “Girl with Balloon”, montrant une petite fille laissant s'envoler un ballon rouge en forme de cœur. Lors de la vente, la peinture avait été partiellement découpée en fines lamelles par une broyeuse dissimulée dans un épais cadre doré, quelques instants seulement après avoir été vendue. L’artiste voulait ainsi attirer l’attention et dénoncer l’aspect spéculatif de l’art (Banksy a d’ailleurs précisé que l'œuvre avait été renommée “Love is in the Bin” (L'amour est dans la Poubelle) après cet évènement, la susdite œuvre ayant été vendue, et ce, ironiquement, plus chère que prévu). L’art pourrait donc servir à dénoncer, mais est-il un moyen efficace pour agir au sein des débats de société ? Nous verrons dans un premier temps que l'art peut en effet être un moyen efficace pour agir au sein des débats de société, et dans un second temps nous verrons qu’il sert au sein des débats de société pour alerter et attirer l’attention, mais qu’il ne permet pas toujours (voire rarement) à des actions concrètes d’être réalisées.
Premièrement, l'art peut en effet être un moyen efficace pour agir au sein des débats de société. En effet, nous verrons que certaines œuvres ont permis de faire avancer certaines choses, et nous verrons aussi que si ce n’est pas l'œuvre en elle-même, ce sont les auteurs ou le public qui auront agi.
Effectivement, l’art comme moyen pour agir et de condamner des personnes devant l’être est une idée que je soutiens. Il est par exemple possible de constater que certaines œuvres majeures ont marqué la société et ont donné lieu à des actions concrètes, œuvres telles que le tableau “Les inaptes au travail” de David Olère. En effet, cette peinture datant de la période post seconde Guerre Mondiale (ainsi que d’autres ayant également pour thème les horreurs de la susdite guerre), ont servi de pièces à conviction dans plusieurs procès, et notamment celui de l'écrivain britannique négationniste David Irving, en 2000, quinze ans après le décès de D. Olère. L’artiste, né dans une famille juive à Varsovie (Pologne) et déporté à Auschwitz pendant la seconde Guerre Mondiale, témoigne en fait de sa traumatisante expérience des camps de la mort en dessin et en peinture (son talent lui ayant d’ailleurs permis d’être épargné des SS). Il est aussi possible de citer le film franco-belge “Rosetta” réalisé à la manière d’un documentaire par les frères Dardenne au cours de l’année 1999. Ce dernier raconte l’histoire de Rosetta, une jeune femme de 18 ans, qui a perdu son emploi en usine, en fin de période d'essai. On y voit alors sa lutte pour retrouver du travail entre sa mère alcoolique et le désir de vivre une vie plus ou moins normale. Aussi, l'impact de cette œuvre cinématographique sera tel sur la société qu’un plan contre le chômage s’appelle “Rosetta”.
Néanmoins, si ce n’est pas l'œuvre qui agit au sein de questions de société, c’est le cas de son auteur ou de son public, qui se servent de l'œuvre et de la notoriété pour éclairer les populations et agir. Par exemple, Simone de Beauvoir, philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française, dont l’une des œuvres majeures s’intitule Le Deuxième Sexe, s’est servie de sa notoriété pour participer à la reconnaissance des tortures infligées aux femmes lors de la guerre d'Algérie et le droit à l'avortement. En avril 1971, elle rédige avec l’aide de Gisèle Halimi et Élisabeth Badinter, le “Manifeste des 343” ; une pétition française qui “liste [les] 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste “Je me suis fait avorter”. Cette pétition est alors
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