Analyse de Pratique Professionnelle infirmière aux urgences
Dissertation : Analyse de Pratique Professionnelle infirmière aux urgences. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Cindie Gagnaire • 19 Janvier 2017 • Dissertation • 2 605 Mots (11 Pages) • 19 052 Vues
GIRARD Cindie
Étudiante infirmière 2ème année
Promotion 2015 - 2018
IFSI C.H.N.D.S. Thouars
Analyse de pratique professionnelle n°6
→ En lien avec la compétence 6 : Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soin.
Stage 3, semestre 3
Compétence 8 : Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques
U.E. 6.1 : Méthodes de travail
Septembre 2016
Présentation de l’établissement :
J’effectue mon stage de semestre 3 au service des urgences dans un centre hospitalier. Ce service est composé d’un secrétariat, d’une salle d’attente, d’une SAU[1] avec un poste IAO[2], d’une salle de suture, d’une salle de déchoquage et de 3 box. Une grande équipe pluridisciplinaire est présente dont des aides-soignants, des infirmiers, des médecins et internes, des ambulanciers. Chaque jours, 2 médecins, 2 infirmiers, 1 aide-soignant et 1 ambulancier sont présents pour accueillir les patients et garantir la meilleure prise en charge dans sa globalité. C’est la fin de ma deuxième semaine de stage et je suis d’après-midi (13h-20h).
Présentation du patient :
Mlle C, 13 ans, est arrivée aux urgences le 23 septembre avec les pompiers, à cause d’un malaise avec PCI[3]. Suite à des efforts en cours de sport et une angoisse, elle a chuté en faisant un malaise. Il n’y a pas de traumatisme crânien. Elle dit que ses angoisses proviennent de la séparation de ses parents, mais sa maman nous informe qu’ils sont divorcés depuis maintenant 3 ans. Lors de l’entrée administrative sur le DMU[4], je prends ses constantes (pouls, tension artérielle, température, saturation en oxygène) qui sont bonnes, tout comme la glycémie capillaire, l’EVA[5] et l’électrocardiogramme. Mlle C n’a aucun antécédent.
Description du soin :
Il est 18 heures et je prends en soin Mlle C arrivée il y a déjà 30 minutes. Le médecin me demande de réaliser un bilan sanguin en lui posant un cathéter veineux périphérique obstructif, au cas où il déciderai de lui prescrire une perfusion de solutés. Cela évite de piquer un patient deux fois et ce dispositif est enlevé à sa sortie. Donc je prépare tout mon matériel stérile dans le box de Mlle C. En même temps, je parle un peu avec elle et je la préviens du soin que je vais faire. Je vois qu’elle est stressée et qu’elle tourne la tête à l’opposé de moi. Je lui demande si ça va, elle me répond « bof, j’ai un peu peur, j’ai horreur des piqûres et en plus je n’ai pas beaucoup de veine. A chaque fois, les infirmières me repiquent une deuxième fois ». Je vois sur son faciès que c’est le cas et je me mets un peu la pression et me dis que je ne dois pas rater mon geste car ce serait désagréable pour moi, mais surtout pour elle. Je commence à trembler et à stresser, d’autant plus que c’est la première fois que je vais pratiquer ce geste sur une personne plus jeune que moi. Je finis de préparer mon matériel, je m’installe près d’elle et je commence par poser le garrot et repérer une deuxième fois la veine, tout en stressant. Mlle C commence à prendre des grandes inspirations et tourne la tête. A ce moment là, je me dis qu’il ne faut pas que je me laisse envahir par le stress et qu’il faut que je la rassure pour qu’elle se détende et pour que le soin se passe bien. J’entame une conversation avec elle et je demande quel sport elle pratique. Elle me répond qu’elle fait du roller toutes les semaines. J’apprends qu’elle fait des compétitions et que bientôt elle va participer à un tournoi. Je remarque que nous sommes plus détendues et moins stressées. Je la préviens que je vais piquer, et elle me répond « oh non » en souriant. Je pique et lui dis que c’est juste le temps de traverser la peau. Je lui demande si ça va, elle me répond « oui bof, je n’aime pas ça ». Mais nous continuons la discussion pendant que je finis le soin sans problème. Nous rigolons ensemble et je lui dis que le soin est terminé. Elle me répond « Déjà, d’accord. Ouf ». Je lui demande si ça lui a fait mal et elle me dit que oui un peu, juste le temps de la piqûre mais qu’elle s’attendait à pire par rapport à d’habitude. Je quitte le box en étant contente d’avoir réussi à la détendre et d’apaiser sa peur des piqûres et du sang.
Questionnement :
Suite à cette situation, je réalise que j’ai réussi à gérer mes émotions et à installer une relation de confiance avec la patiente tout en effectuant un geste technique. Ainsi, je me pose plusieurs questions :
- Pourquoi j’ai été stressée dès le début du soin ?
- Comment ai-je réussi à apaiser les peurs de la patiente ?
- Est-ce que mon « expérience » m’a permise de mieux me concentrer sur la patiente ?
- Quels sont les éléments aidants et freinants dans cette situation ?
- Qu’est-ce que je retiens de cette situation ?
Analyse :
- Pourquoi j’ai été stressée dès le début du soin ?
Lorsque j’ai expliqué le déroulement du soin à Mlle C, j’ai vu son faciès se modifier. J’ai compris tout de suite qu’elle n’aimait pas les piqûres. Ce qu’elle m’a confirmé. En la voyant stresser, avoir peur, tourner la tête, cela m’a fait stresser également. Ce qu’elle me disait m’a mis en quelque sorte une pression : il ne fallait pas que je loupe mon geste sinon il aurait fallu que je recommence, ce qui aurait majoré encore plus de stress chez elle et chez moi. Je m’étais donc mis l’obligation de réussir mon acte technique. D’autant plus que Mlle. C me disait qu’elle n’avait « pas beaucoup de veines » et que « à chaque fois les infirmières me repiquent ». J’avais peur de ne pas repérer la veine ou de piquer à côté. De plus, c’était la première fois que j’allais poser un cathéter veineux périphérique obstructif chez une patiente de 14 ans, plus jeune que moi. Je n’avais pas envie de la mettre dans de mauvaises conditions et d’empirer sa peur des piqûres et du sang. Toutes ces conditions ont fait que je me suis mise une pression et m’ont fait stresser et trembler.
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