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Affaire Dreyfus, place des médias

Dissertation : Affaire Dreyfus, place des médias. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2015  •  Dissertation  •  870 Mots (4 Pages)  •  1 702 Vues

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        Le 21 décembre 1894 le capitaine Dreyfus, Alsaciens et Juif, est condamné à la déportation à vie, car suspecté d’être un espion travaillant pour les Allemands. Dans un pays où les idées antisémites se répandent, sa religion peut être une explication. Malgré l’acharnement de son frère pour prouver son innocence, et l’intervention du lieutenant-colonel Picquart qui démasque le véritable coupable, Esterhazy, Dreyfus n’est pas libéré, et le vrai criminel acquitté le 10 janvier 1898. C’est donc 3 jours plus tard qu’est publié le journal « L’aurore », premier document, présentant à sa Une la lettre adressé au président de la république écrite par Emile Zola, qui est un violent réquisitoire à l’encontre de nombreux membres de l’armée, qu’ils jugent être les auteurs de cette injustice. Suite à cela, l’affaire Dreyfus est au cœur des débats, et divise la France en deux, comme le montre le second Document, Une du journal « La libre parole » , publié le 10 septembre 1899, qualifiant le capitaine de « traitre », et affichant son antisémitisme à travers cette phrase : « A bas les juifs ! »
         Nous verrons donc dans un premier temps combien l’opinion publique est divisée sur l’affaire Dreyfus, puis l’importance du rôle dans médias durant cette crise nationale.

        En 1898 la France est divisée : d’un côté, les dreyfusards invoquent les droits de l’homme, la nécessité de rétablir la vérité et de rendre justice, face aux antidreyfusards qui mettent en avant l’honneur de l’armée, l’importance de la patrie, et se montrent fortement anti sémites.  Emile Zola, Dreyfusard convaincu de son innocence, décide de s’engager activement afin de rétablir la vérité pour que justice soit faite. Dans sa lettre, il vise par des propos très violent de nombreuses personnes de l’armée comme le lieutenant-colonel du Paty du Clam, qu’il qualifie « d’ouvrier diabolique », ou les deux conseils de guerre, qui auraient, en connaissance de la vérité, condamné à deux reprises un innocent ; en les soupçonnant de l’avoir fait par antisémitisme ou nationalisme.
        Mais près d’un an et demi plus tard, l’affaire n’est toujours pas terminé, car La Libre Parole affiche comme grand titre « Le traitre condamné, 10 ans de détention et la dégradation, A bas les juifs ! » suite au second procès de Dreyfus, dont la nouvelle condamnation avait été annoncée la veille de la publication du journal, le 9 septembre 1899, suite aux aveux du véritable coupable.
Tout l'état-major témoigne contre Dreyfus sans apporter aucune preuve, mais celui-ci est quand même de nouveau condamné, cette fois reconnu coupable de trahison mais « avec circonstances atténuantes ». Au lendemain de la première condamnation, La Libre Parole titrait « Hors de France, les Juifs ! La France aux Français ! », et témoigne donc une nouvelle fois de son antisémitisme lors de la seconde.
Les premières pages de ces journaux illustrent donc bien combien l’opinion publique est divisée sur cette affaire, chaque côté défendant des idéaux opposés, dont la presse se sert pour choisir ses gros titres.

          Chaque camp se sert de la presse afin d’exprimer ses opinions et influencer la population, et les décisions politique.  C’est le 29 octobre 1894, alors que l’enquête n’était alors qu’à son début, que La Libre parole publie « Est-il vrai que récemment une arrestation fort importante ait été opérée par ordre de l'autorité militaire ? L'individu arrêté serait accusé d'espionnage. Si la nouvelle est vraie, pourquoi l'autorité militaire garde-t-elle un silence si absolu ? Une réponse s'impose ! », ce qui annonce le début de l’affaire, car quelques mois plus tard une violente campagne de presse nationaliste et antisémite est destinée à faire pression sur le gouvernement.
          Suite à sa lettre, Emile Zola est porté en justice et accusé de « diffamation », ce qui témoigne de l’importance de ses propos aux yeux de la justice, car cela n’était pas systématiquement condamné à l’époque.  Les quotidiens, qui publiaient essentiellement des faits divers jusqu’alors, se déchaîne et invente toute sorte de théories sur les raisons de sa trahison, sa personnalité, et publient des détails sur sa vie privé. La plupart des journaux ne cherchent pas à entamer une démarche critique, mais cherchent plutôt le « sensationnelle » dans l’affaire. Mais ce n’est pas le cas de tous, car certains s’engagent fortement, principalement du côté des anti dreyfusards, et cette idéologie antisémites s’installe durablement comme le montre, en avril 1898, l’élection en tant que député d’Edouard Drumont, journaliste antisémite.

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