Synthèse de culture générale

SYNTHÈSE

Toutefois, les auteurs montrent que c'est l'inverse d'un gain de temps qui se

produit : la vitesse ne permet pas réellement de libérer du temps et cela entraîne

chez nous un sentiment d'angoisse et de frustration.

Tout d'abord, l'accélération permet surtout de faire plus, et plus de choses

à la fois. Xavier Molénat, dans l'article « 24 heures chrono », rappelle qu'il y a 50

ans, on imaginait le futur comme une «civilisation du loisir », c'est-à-dire une société

où le temps libre augmenterait considérablement (mais ce n'est pas le cas). Mona

Chollet, dans l'article « Sourde bataille pour le temps. Des sociétés malades de la

vitesse » souligne ainsi le fait que l'accélération technologique, au Xxe siècle, ne

libère pas de temps car elle nous pousse à multiplier nos activités et à intensifier nos

cadences de travail. Cela amène les hommes à devenir « multitâches », comme

l'affirme le sociologue Jean Viard dans son interview au Figaro, l'enjeu étant de

faire plus de choses à la fois pour être plus productifs. La Bande dessinée d'Emma

met elle-aussi en évidence cette multiplication des activités sous un angle féministe.

Les femmes dessinées pensent aux différentes tâches à réaliser dans leur foyer en

même temps qu'elles agissent, comme cette cliente de supermarché qui fait ses

courses tout en pensant aux étrennes à donner au gardien.

Ensuite, choisir entre tant d'offres de choses possibles à faire prend du

temps et peut frustrer. Jean Viard souligne ainsi que les possibilités de loisirs ou de

rencontres se sont multipliées par 10 à notre époque. Or, selon le sociologue, l'action

de choisir est devenue « chronophage ». Un sentiment de frustration s'empare alors

de nous, devant tout ce qu'on n'a pas le temps de faire. Mona Chollet développe une

idée similaire dans son article : la multiplication des choix possibles rend la décision

compliquée, choisir prend du temps.

Finalement, nous avons l'impression de manquer de temps, ce dernier

devenant un nouveau « luxe ». Mona Chollet, dans « Les Sociétés malades du

temps », prend l'exemple du personnage d'un roman de Tristan de Bès, qui vend du

temps, ressource rare et précieuse à notre époque, pour répondre à l'angoisse de

«

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