Rhinocéros Ionesco
Dissertation : Rhinocéros Ionesco. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nemo123 • 12 Janvier 2019 • Dissertation • 1 009 Mots (5 Pages) • 961 Vues
À ses débuts, Ionesco a publié en 1934 un recueil d’articles critiques, auxquels il avait mêlé des fragments de son journal intime. Le jeune auteur s’attaquait vigoureusement à des gloires littéraires, grâce à sa façon unique d’écrire ses pensés. Souvent c’était à propos d’une controverse, en utilisant son sarcasme et son honnêteté. Il ne reculait pas devant les lois d’une logique qui lui paraissaient irrespirables et aliénantes. Rhinocéros est une des pièces de théâtre écrite par Eugène en 1959. La littérature du XXe siècle propose des pièces absurdes comme Rhinocéros, qui révèlent des vérités troublantes mais avec une touche d’humour. En effet, l’auteur a utilisé le symbolisme du monstre pour représenter l’homme qui peut changer ses valeurs et sa manière de penser, pour vouloir suivre l’opinion populaire des autres. En premier lieu, j’expliquerai la symbolique du monstre et par la suite j’élaborerai sur l’affirmation de Ionesco qui se disait lui-même « le dernier homme dans cette île monstrueuse ».
En premier lieu, l’auteur utilise les rhinocéros en guise de monstres. Son intention est de démontrer l’aspect destructeur, laid et sauvage de ceux-ci. Tout au long de la pièce, Ionesco utilise des adjectifs négatifs pour les décrire : « un quatrupède stupide qui ne mérite même plus qu’on en parle! Et féroce en plus…». (p.28) Il met beaucoup l’accent sur les défauts de l’animal qui sont les mêmes que l’on retrouverait chez un monstre. De plus, la redondance du fait que les rhinocéros détruisent tout lorsqu’ils circulent et sont bruyants, cela revient souvent dans la pièce telle que cet extrait le montre :
«… dehors un grand bruit de troupeau de rhinocéros...». (p.140) L’auteur insiste vraiment sur leurs comportements dévastateurs tels que les monstres. On peut aussi faire un lien avec une armée, qui fait du bruit et qui saccage tout lors de leur passage. Sachant que Ionesco s’est inspiré du régime facisme, c’est probablement l’image qu’il a voulu donner. Deuxièmement, les hommes dans la pièce se changent volontairement en rhinocéros, donc en monstre. On comprend dans la pièce qu’une question de politique est la cause de tous ces changements, probablement le Nazisme qui a fait rage en Europe durant ce lapse de temps. Pour Ionesco, les gens qui se conformaient au régime totalitaire étaient des monstres. Dans la pièce les personnages, comme par exemple Botard, décident de se transformer en rhinocéros volontairement comme ce passage le prouve: « C’est cela qui a dû précipiter sa décision ». (p.148) Mais comme le personnage de Bérenger s’y refuse. Il le dit très clairement à plusieurs reprises « Je n’abdiquerai pas, moi, je n’abdiquerai pas ». (p.158) Le fait que les gens dans la pièce changent leur personnalité, deviennent plus agressifs, fait un lien avec certains individus de notre société qui peuvent décider de changer leurs comportements. Pour par la suite, devenir à leur tour un monstre, selon une idéologie qui leur est présentée.
Ionesco mentionne qu’il était le dernier homme sur cette « île monstrueuse ». Il sous-entend la solitude fasse aux envahissements des rhinocéros. Il a utilisé la signification d’une île car celle-ci représente l’isolation. Dans la pièce Rhinocéros le phénomen est bien représenté. Bérenger est le seul à lutter pour ne pas se transformer comme tous les autres. Il y a présence d’une répétition dans les paroles de Bérenger lorsqu’il mentionne: « Mais comment peut-on être rhinocéros? C’est impensable, impensable! ». On voit dans le personnage de Bérenger qu’il est très dérangé et qu’il ne comprend absolument pas pourquoi les gens décident de se transformer. On peut sentir la solitude qu’il ressent car lui n’a pas du tout la même réflexion que les autres. Contrairement à lui, Jean est le parfait exemple de déshumanisation. Au cours de la pièce, Jean change drastiquement de comportement et devient agressif. Il dit même que « L’humanisme est périmé! ». (p.106) Il traite son ami Béranger de: «...vieux sentimental ridicule ». (p.106) Quelques minutes plus tard, Jean se transforme lui aussi en rhinocéros et la rage s’emporte de lui, assez pour menacer Béranger en lui disant: « Je te piétinerai, je te piétinerai ». (p.108) Les affirmations de Jean suggèrent bien la dangerosité des idéologies qui grandissent. Mais Jean était loin d‘être le seul. Le phénomen d’envahissement est représenté dans les didascalies. La scène se tranforme en un lieu dangereux, où les personnages restant humains, se retrouvent prisonniers. D’abord, il y a eu des bruits forts qui enterraient même les voix des personnages. Ensuite, de la poussière et des têtes de rhinocéros envahissaient le plateau. La transformation des hommes en bêtes et la mise en œuvre de l’effet d’envahissement est bien présent sur scène. Ionesco affirmant se sentir comme « une anomalie, un monstre », renforcent son sentiment de solitude. Il y a une rivalité très contrastante entre Béranger et les autres personnages, qui eux sont coformistes. Bérenger regarde tous ces monstres et se croit lui-même un monstre, car il est le seul à ne pas être comme les autres. À la toute fin de la pièce, Bérenger exprime son sentiment de dualité en se disant qu’il est laid et qu’il a honte de lui de ne pas être un rhinocéros. Ensuite il affirme: « Contre tout le monde, je me defenderai! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout!… ». (p.162) avec sa carabine à la main. Cette scène renforce encore plus la personnalité unique et forte de Bérenger.
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